Source AUDELIA B. de www.tsninoutmag

Tsniout Mag’ avait à coeur (et a toujours à coeur d’aborder des thèmes psychologiques et hilh’atiques qui tournent autour de la femme Juive et de ses besoins).
Aujourd’hui nous jetons un regard attentif au monde du travail et aux volontés diverses d’insertion ou de ré-insertion dans la vie active de cette dernière. De nombreuses femmes de tous les horizons : religieuses ou de familles très pratiquantes, voire simples traditionalistes se retrouvent aujourd’hui en dilemme avec elles-même, hésitant entre le désir d’accorder plus de temps à leurs chérubins et leur éducation, au foyer et à sa construction ou à un retour partiel dans une activité extra-foyer.
Parmi les nombreux sujets qui méritent attention : le retour à une activité professionnelle est un thème central : pourquoi ? Car, parfois dans un monde religieux fermé, ou dans des foyers où le dialogue reste limité autour de certains sujets, on n’ose pas toujours aborder certains désirs (par pudeur, ou par timidité).
En effet , il n’est pas rare de croiser des femmes lumineuses qui brillent par leur fabuleux talent de mères au foyers depuis plusieurs années, mais qui éprouvent pourtant (et cela est tout à fait humain) le désir de retourner vers une activité professionnelle.
Quand le désir d’être mère et celui de retourner travailler se bousculent : l’article du jour dans Tsniout Mag’.

Des racines et des ailes

Venir d’une famille froum ne doit jamais nous éloigner de ce que l’être humain  possèdent en lui : des désirs. La religion Juive offre différentes possibilités à la femme que certains déforment à leur goût. Ainsi il n’est pas rare de retrouver des clichés sur les lèvres de certaines personnes du type « les femmes à la maison, les hommes au travail » . Non je n’exagère pas. Ce n’est pas toujours en se conformant à des choix halah’iques que ces réflexions voient le jour, mais aussi parfois parce qu’une certaine forme de petitesse d’esprit empêchent parfois quelques uns de voir le monde avec un oeil Juif hagard plutôt que voilé.
Je m’explique, loin de toute exagération (le monde est fait de différents états d’esprits donc pas de généralités). Voici quelques options envisageables (il en existe beaucoup d’autres nous ne sommes pas là pour « réduire » l’objectivité de la chose, mais pour citer quelques cas généraux) que la religion Juive nous offre :

– Mon travail c’est mes enfants ?  Je peux me le permettre bh.

Votre mari gagne bien sa vie, il étudie le matin (au Kolel) et travail le reste du temps ou travail à plein temps ? Vous pouvez donc faire le choix de vivre vos grossesses, puis, d’élever vos enfants à la maison ? Pourquoi pas ! L’essentiel est de pouvoir en discuter à deux. Savoir s’asseoir autour d’une table pour apprendre à « communiquer ». Oui je veux rester à la maison. Et oui je veux profiter de ce temps pour être mère à temps plein (physiquement parlant).En revanche, voici le point sur lequel il faudra insister (aussi bien du coté de la femme que de l’homme) : si demain vous souhaitez reprendre une activité en dehors du foyer (un travail à mi-temps ou temps complet) personne ne doit vous en empêcher. Si chacun est d’accord sur ce point demain vous n’aurez pas de reproches à faire à votre époux, car tout aura été mis au clair. Vous aurez joué carte sur-table et personne ne vous tiendra « coupable »  (je cite) « d’abandonner » vos enfants dans des crèches et ganims. Votre travail est honorable et vous le vivez pleinement comme n’importe quelle activité de bureaucrate ou autre. L’enrichissement n’est pas quantifiable (fatigue, don de soi, équilibre, patience,humour, etc…) , tant le bonheur de voir son enfant grandir dans la Torah à vos cotés chaque instant de la journée vous comble. Vous comprenez la nuance ? Une femme Juive qui vivra sa Tsniout du comportement dans la crainte d’Hashem aura à coeur de se dire, qu’il est tout à son honneur de « vivre » son foyer chaque moment, en étant radieuse et épanouie. Vivre ses racines Juives en ayant cependant à coeur de rester une femme « libre » (j’entend par libre ; avoir du temps pour soi, ou pour une activité caritative par exemple, pour des chiourims ou réunions ). On est pas « enfermée » à la maison, on assume un choix que l’on a fait en ayant à coeur d’accomplir un rôle tout aussi important que celui de n’importe quelle femme « active » à l’extérieur. Question parnassa ? Pas de pression à avoir car votre seule présence apporte paix et bénédiction matérielle et spirituelle au foyer : la parnassavient toujours de la femme (la femme apporte la berah’a à son foyer).

– J’ai éduqué mon (ou mes) enfant(s) chacun pendant un an, puis j’ai repris mon travail ou une nouvelle activité.

Ce cas est fréquent. Religieuse mais désireuse de se découvrir de nouvelles passions, exigeante face à ses choix de femme, le retour au travail est souvent envisagé post-maternité. Pour vous il n’est pas question de rester à la maison ! Non pas que cela soit Hasvechalom dégradant, bien au contraire, mais parce que vous avez par exemple certains diplômes que vous ne voulez pas voir dormir au fond d’un tiroir et que votre travail actuel vous épanoui socialement et professionnellement. Surtout merci de ne pas culpabiliser pour cela ! Il n’y a rien de mal à vivre un travail qui nous plaît. Si votre enfant est bh » en bonne santé et que votre devoir de mère est équilibré sur la balance des priorités, il ne faut pas éprouver de « gène » quelconque à ce retour à l’activité (à partir du moment ou le matériel ne devient JAMAIS une priorité sur le spirituel). N’oubliez pas que votre devoir de Tsniout s’accomplit de toute façon et dans chacun de vos actes (le h’inouh que vous transmettez à vos enfants reprend son cours naturel lorsque vous retrouvez vos foyers). J’entends par là que même dans votre travail, si vous êtes épanouie, alors, le soir votre foyer le sera aussi, votre mari sera content et vous serez d’autant plus pressée de retrouver les enfants. Pourtant, je sais bien que pour nombreuses d’entre nous, le lien et l’attachement maternel qui nous lient à l’enfant refrènent parfois un peu notre désir de retour à notre ancien poste. Pas toujours facile de laisser bébé à la crèche après quelques mois passés ensemble et pourtant… Mais cela est le débat qui ouvre sur un autre article …je n’en dit donc pas plus pour le moment. Donc , en conclusion : reprenez votre job, retrouvez vos collègues, stabilisez vos choix de mère et de working girl. N’oubliez pas que vous contribuez de moitié à la parnassa du foyer ce qui est aussi important (cela laisse parfois du temps libre pour le limoud de votre époux). Chaque acte doit resté cadencé et rythmé par DE LA TSNIOUT dans le vêtement et dans le comportement. Car ça n’est pas parce que l’on met un pied en dehors de chez soi que les bonnes habitudes doivent changées…

Remettre les pendules à l’heure

Halahiquement et cela ne plaira peut-être pas à tout le monde : l’éducation c’est forcément la maman (les deux parents sont importants, mais d’autant plus la mère « akérète ou okérete bayit) .(Constructice ou à l’inverse destructrice de foyer). Notre rôle de femmes juives-bien loin de le placer sous un angle réducteur-est primordial. Retourner travailler c’est une chose, cependant il ne faut jamais perdre de vue l’objectif  Tsniout ou plutôt « femme Juive ». Alors, je vois d’ici ce que nombreuses d’entres vous rétorqueront (et à juste-titre)  » je suis religieuse et fière d’être mère, je mène de front une activité salariale et je ne vois vraiment pas le problème !  » Disons simplement que ce point est mis en relief pour diverses raisons : la première la tendance fâcheuse et parfois innocente que nous avons (sans le vouloir forcément) à déléguer à l’autre un rôle qui nous revient. Non mesdames, une nourrice et une crèche ne font pas l’éducation de vos enfants. L’un et l’autre pourvoient à tenir propre, garder, nourrir et éveiller l’enfant au monde qui l’entoure. Mais la tache d’éducateur nous revient à nous.

En effet, cette précision est faites pour que chacune de nous (même si nous en sommes deja consciente) sache reprendre le tablier de maman dès son retour du travail. Ainsi lorsque les choses sont bien claires, on retourne au bureau la tête plus ou moins tranquille et si l’on postule pour un nouveau job (après une première grossesse par exemple) on connaîtra la particularité de la garde en collectivité : par exemple : savoir trouver des solutions lorsque votre enfant est malade ou à 39 de fièvre et que la crèche ne peut le garder. Idem pour les âges plus avancés et les enfants dans les grandes classes, si votre choix se porte sur un établissement Juif privé, veiller à faire une visite minutieuse de l’établissement, rencontrer les professeurs et le chef d’établissement afin de cerner vos attentes et de savoir si le cadre scolaire correspond aux attentes Halahiques que vous vous faites du système éducatif scolaire. Car mesdames, pendant que vous êtes au travail, ce n’est par exemple, pas à l’école de gérer les ‘fréquentations‘ de vos têtes blondes (ou brunes). Lorsque les devoirs ne sont pas faits : c’est à vous de rappeler l’enfant à l’ordre et de vérifier le travail et les fournitures à fournir…Les établissements en revanche, doivent êtrepassé au crible afin de vérifier : la propreté des locaux, l’esprit religieux, la cadence des repas (et des siestes pour la petite enfance), enfin et surtout les normes de sécurité.

Remettre les pendules à l’heure c’est aussi important, car nombreuses d’entre vous retournent travailler car c’est un besoin vital (collectivité, développement de la vie en société, mise en pratique des compétences, apprentissage quotidien, réactivité, indépendance financière, etc…) et d’autre parce qu’elles n’en ont pas le choix ( le mari étudie et il faut une parnassa dans le foyer, les revenus du mari sont insuffisants au recouvrement des charges, ou le désir d’un niveau de vie confortable se manifeste dans le couple…). Lorsque l’on sait à quoi s’attendre ( même si la vie est faite de nouveautés et de surprises au quotidien) mieux vaut prévenir que guérir.

Laisser son enfant : savoir rester sensible et hermétique

Le retour au travail est parfois douloureux les premiers temps pour les jeunes mamans, qui ont du mal à se défaire de leur enfant. La première chose à faire, c’est de se conditionner. Je sais que la tache n’est pas aisée, mais le tout est de se dire  » c’est comme cela et je n’ai pas le choix ! ». Et oui, faire garder son enfant, c’est aussi apprendre (un peu) à se durcir. Sachez prendre la chose avec du recul, il s’agit de la garde de votre enfant et non pas d’un abandon. Les premiers temps voir votre enfant pleurer vous fendra le coeur, mais, comme de nombreuses structures le répètent : « cela ne dure pas, il s’agit de laisser du temps à l’enfant de se familiariser à son nouvel environnement et de comprendre (dans son esprit d’enfant) que maman reviendra ».

Garder les bonnes habitudes du foyer Juif

Lorsque vous rentrez épuisée de longues réunions, de journées de vente passées debout, de prise de bec avec le patron, ou autre joies du monde du travail gardez une chose à l’esprit : « je rentre, je fais une pose (ex une bonne douche), puis la maman eshet h’ayil est de retour ! »

Sachez décompresser en déléguant à votre mari (exemple le bain de bébé ou les devoirs des aînées). Avant de reprendre une activité, fixez d’avance les bases avec votre conjoint. Le partage des charges ne s’arrête pas à un salaire. Chacun doit aider l’autre et être médiateur dans l’éducation des enfants. Veillez à ce que l’environnement du cocon familial Juif prime toujours. Les prières (exemple : birkate hamazone , birkate hanehénime), les histoires de rabbanims ou autre contes Juifs pour s’endormir (exemple les Hagadotes), les chants, les récits Toraiques, la récitation du Chéma avant de dormir…bref, vous l’aurez bien compris, ne pas se contenter « de laisser l’école faire », mais être fière de transmettre une atmosphère de religion à votre enfant pour amener la Chéh’ina sur vos foyers (présence divine) et la bonneparnassa pour vivre heureux et dans l’abondance (toujours à la grâce d’Hashem) !

C’est un grand mérite d’être mère au foyer, et c’est un grand mérite aussi de retourner travailler ; car dans les deux cas notre rôle est double, nous sommes à la fois mère et à la fois femme. Qu’Hashem nous offre le mérite de faire les bons choix : sur les chemins des bonnes midottes et de la Tsniout !

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