Imaginez ne jamais oublier un seul détail de votre vie. Une nouvelle technologie israélienne montre que cela pourrait faire partie du domaine du possible. La grande question est : serait-ce bon pour nous ?

Un projet de recherche israélo-américain a pour la première fois trouvé un composé dans le cerveau qui pourrait améliorer la mémoire. Le fait que cette enzyme pourrait être transformée en une « super pilule » n’est pas encore prouvé, annonce cependant Reut Shema de l’Institut Weizmann en Israël.

Etudiante en doctorat, elle a cherché un moyen d’améliorer la mémoire de rats en modifiant une protéine présente naturellement dans l’organisme. Ses résultats surprenants, publiés dans la prestigieuse revue Science, ouvrent la voie à des médicaments pour les personnes souffrant de maladies comme Alzheimer, ou permettant de réduire les effets de souvenirs traumatisants. Mais le plus important aspect de ses recherches est peut être la découverte de précieux indices sur le fonctionnement de la mémoire.

Découvrir que la mémoire des rats peut être améliorée par l’enzyme PKMzeta (protein kinase M zeta) était une vraie surprise, dit-elle. Aucun autre laboratoire dans le monde n’avait été en mesure de démontrer des résultats similaires dans des modèles animaux. Les chercheurs ont conditionné les rats pour associer le goût de l’eau douce à une sensation de nausée en ajoutant du lithium à l’eau. Après une semaine de conditionnement – l’équivalent d’environ 20 mois a une échelle humaine – les chercheurs ont injecté un virus dans les rats, provoquant une augmentation de l’enzyme PKMzeta. C’est alors que les rats ont démontré une augmentation de leur aversion à l’eau douce. Précédemment, l’inhibition de PKMzeta dans le cerveau a été prouvée effacer la mémoire à long terme des rats.

Le projet de Shema, en collaboration avec le Dr Todd Sacktor, professeur de neurologie au SUNY Downstate Medical Center à New York, a étudié ce qui se passerait si les niveaux de PKMzeta étaient au contraire augmentés. L’hypothèse était que la mémoire serait également diminuée, mais le contraire s’est produit. L’enzyme PKMzeta, qui se situe entre les synapses du cerveau, semble stimuler les signaux entre les neurones en améliorant leur connectivité. Cela met en évidence un canal dans le cerveau qui pourrait renforcer la présence des souvenirs. La prochaine étape sera de le tester sur des rats présentant des symptômes d’Alzheimer induit, dit Shema. Mais cette voie de recherche sera poursuivi par d’autres scientifiques. En effet, Shema a terminé son doctorat en Israël et se trouve maintenant à l’Institut Broad aux Etats-Unis où elle travaille sur des maladies neurodégénératives dans le cadre de son post-doctorat.

Reut Shema – Department of Neurobiology, Weizmann Institute of Science, Rehovot 76100, Israel – Reut.Shema@weizmann.ac.il

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70400.htm

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