Des feux d’artifice éclatent au-dessus du stade olympique lors de l’ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012
JAMIE SQUIRE AFP.COM

JEUX OLYMPIQUES – Danny Boyle a proposé une cérémonie sous le signe de l’humour et de l’imagination débridée…

Les Jeux de Londres se sont ouverts vendredi sous le signe de l’humour et de l’imagination débridée, qui par temps de crise économique est venue à point porter une cérémonie inventive et décalée puisant profondément dans l’identité britannique.

Le président du comité d’organisation Sebastian Coe avait relevé vendredi qu’il ne pouvait «concevoir ce que cela doit être que de passer ne serait-ce qu’une demi-heure dans la tête de Danny Boyle», grand ordonnateur du spectacle. La reine Elizabeth II, près de soixante-dix chefs d’Etat et de gouvernement et les 80.000 spectateurs du stade de Stratford et le monde rivé devant sa télévision en ont eu un aperçu vendredi soir.

10.000 volontaires et des invités exceptionnels

Des moutons gambadant dans un paysage bucolique, d’immenses cheminées d’usine surgissant du sol, des tambours, une forge de l’enfer, un orchestre symphonique… Il faudrait dérouler un inventaire à la Prévert pour cueillir tous les fruits de l’esprit fertile du réalisateur du film Slumdog Millionaire. Il semblait de toute façon impossible, et par ces temps de restriction, indécent, de vouloir égaler la démonstration de force millimétrée des Jeux de Pékin 2008, au budget quasi-illimité.

Avec ses 34 millions d’euros en poche, Boyle a sollicité 10.000 volontaires, compté sur des invités exceptionnels -comme l’auteur JK Rowling, le comique Roy Atkinson (Mister Bean), Paul McCartney- et misé, comme il était attendu d’un Britannique, sur l’humour et l’excentricité. Avec audace, puisque même la Reine, largement ovationnée, a été mise à contribution, en jouant pour la première fois dans un court film aux côtés de James Bond (Daniel Craig).

Boyle n’a pas hésité à transformer le stade en gigantesque boîte de nuit, grâce à des palettes luminescentes agitées avec bonheur par les spectateurs. Sous les yeux de la Première dame américaine Michelle Obama, du Premier ministre russe Dmitri Medvedev ou encore du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, le récent vainqueur du Tour de France Bradley Wiggins a fait résonner une énorme cloche peu après 21h locales (22h à Paris), donnant ainsi le départ réel de la cérémonie.

Joyeux bazar

Le tableau initial, évoquant un Royaume-Uni rural d’un antan fantasmé n’a pas tardé à être bousculé par la Révolution industrielle, dans un fracas de percussions et harmonies grandiloquentes. Dans un joyeux bazar évoquant les conséquences de ce bouleversement, défilaient des gueules noires, des suffragettes, mais aussi des sous-marins jaunes gonflables (Yellow Submarine), hommage aux Beatles issus de la ville industrielle de Liverpool.

Puis quatre anneaux olympiques glissaient sur des filins placés sur le toit du stade rejoints par un cinquième qui, sorti des hauts fourneaux au milieu de la scène, s’élevait vers l’empyrée, encore incandescent. Après un interlude solennel pour l’entrée de la Reine, un deuxième grand tableau a fait honneur au National Health Service (NHS), le service de santé publique.

Dans une fantasmagorie tournoyante, des infirmières et leurs patients -des enfants- devaient affronter les démons de la littérature britannique, tel le Capitaine crochet. C’était sans compter l’intervention de dizaines de Mary Poppins, descendues du ciel. Le spectacle a ensuite pris une tournure nettement plus festive, avec un jouissif tour d’horizon du patrimoine musical britannique, des Rolling Stones à Dizzee Rascal en passant par David Bowie.

Défilé des 205 délégations

Les toutes petites nations, comme la Palestine, mais aussi l’Irlande, les Etats-Unis et bien sûr la Grande-Bretagne ont remporté un franc succès lors du défilé des 205 délégations, les porte-drapeau Usain Bolt (Jamaïque) -exubérant- Novak Djokovic (Serbie) -radieux- et bien sûr Chris Hoy (Grande-Bretagne) -ému- s’imposant à l’applaudimètre.

Le clou a évidemment été l’arrivée de la flamme olympique, transmise par le footballeur David Beckham à la légende de l’aviron Steve Redgrave, vainqueur de cinq médailles d’or en cinq JO, à qui est revenu l’honneur de la faire entrer dans le stade. L’ultime relais était ensuite constitué de sept jeunes athlètes britanniques, qui ont enflammé un calice de 205 pétales, dans un final chargé en émotions.

 © 2012 AFP

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