Le trio qui a mené l’opération israélienne durant 8 jours, le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, le Ministre de la défense Ehud Barak, le Ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, ont voulu marquer le cessez-le-feu, qui entrait en vigueur mercredi soir, 21 novembre, en annonçant que tous les buts fixés à l’opération “Colonne de nuée” avaient été atteints.

Ils n’ont fait aucune révélation sur les concessions qu’ils ont dû faire, de façon à donner aux États-Unis à l’Égypte la capacité de persuader le Hamas de promettre d’arrêter sa guerre-éclair des missiles contre Israël. La plus dommageable a été qu’Israël consente à ce que ce soit l’Égypte qui agisse en tant que faiseur de trêve et arbitre entre lui et le Hamas, et devienne ainsi la boîte postale où aller déverser ses plaintes en cas de violation, les causes de malentendus et les demandes de négociations futures, ou d’engager la supervision du cessez-le-feu afin de réguler de futures relations.

En déférant à l’Égypte une autorité supérieure, Israël se laisse lui-même relégué à un rang équivalent à celui du Hamas, un groupe qui est notifié sur la liste des organisations terroristes aux États-Unis et en Europe et qui se consacre entièrement à la destruction d’Israël.

À certains égards, Israël aurait presque été mieux servi en engageant des discussions directes avec le Hamas lui-même, plutôt que de confier sa propre politique stratégique, des deux côtés de la frontière, entre les mains des Frères Musulmans égyptiens.  Dès 9h, le 21 novembre, les actions de défense de la sécurité d’Israël à ses frontières avec l’Égypte et la Bande de Gaza doivent s’ajuster de façon à rester du bon côté et sous la houlette du Président égyptien Mohamed Morsi.

Les conseillers de Netanyahou et Barak défendent cette concession en maintenant que toutes ces objections sont supplantées par la dépendance de Morsi à l’égard de Washington, afin qu’il préserver les bénéficies de l’assistance financière américaine et ses garanties pour obtenir du crédit international, ceci afin que l’Égypte échappe à l’effondrement économique. L’Égypte serait ainsi entre les mains de l’Administration Obama et Israël n’aurait pas de raison de s’inquiéter, affirment-ils.

Aussi raisonnable que sonne cet argument, les analystes de Debkafile pensent que cela n’a rien à voir avec les relations directes entre Israël et l’Égypte, qui se jouent sur un plan totalement différent. C’est un fait que Barack Obama n’est jamais parvenu à persuader l’Égypte de reprendre ses fournitures de Gaz à Israël, à la suite des sabotages répétés des pipelines du Sinaï, et que celle-ci n’a jamais levé le petit doigt pour interrompre les trafics d’armes clandestins qui se développent à travers son propre territoire vers la Bande de Gaza, depuis la Libye et le Soudan.

Washington a vraiment une influence extrêmement ténue sur les Frères Musulmans, lorsqu’il s’agit de l’attitude du Caire envers Israël. Ils sont très loin de n’être que les marionnettes de l’Amérique. Le Président Morsi peut bien tenir compte, jusqu’à un certain point, des volontés américaines, en ce qui concerne la Bande de Gaza et les terroristes palestiniens qui dirigent cette enclave, mais les Frères préféreront s’aligner sur la Turquie, l’Arabie Saoudite et les Émirats du Golfe (dont le Qatar) et suivre les mantras du Gospel de son Gourou radical, le Cheikh Youssouf al Qaradawi, le grand champion du terrorisme-suicide contre Israël.

Israël a remporté substantiellement moins de victoires stratégiques que ce que le ministre de la Défense Barak a prétendu, dans le bilan de l’opération de frappe aérienne d’une durée de huit jours lancée pour venir à la rescousse du sud d’Israël, après 12 ans de guerre palestinienne à coup de missiles déclenchée depuis Gaza.

Le Hamas a, indubitablement, subi des dommages dévastateurs et a été durement touché, dans ses infrastructures de commandement et de contrôle de son bras armé, ses fabriques d’armes et son arsenal. Mais sa milice, forte de 15.000 hommes demeure largement intacte, après avoir perdu 50 hommes, peut-être rapidement reconstituée. En tout cas, l’Opération « Colonne de Nuée » n’était pas destinée à mener un conflit entre Tsahal et la branche armée du Hamas. Elle a fini par se résumer à un duel entre les armes iraniennes mises en œuvre par le Hamas et le Jihad Islamique, et l’intercepteur de missiles d’Israël, le Dôme de Fer.

Le Dôme de Fer est sorti de l’épreuve comme étant le seul vainqueur incontesté.

Avec un tel succès entre les mains, Israël n’avait aucun besoin d’entrer en négociations avec le Hamas et le Jihad Islamique, concernant un cessez-le-feu, alors qu’on s’attend à ce qu’aucune de ces deux organisations ne le respecte jamais. Une simple déclaration de cessez-le-feu unilatéral de la part de Jérusalem aurait été bien suffisante. Et, de fait, deux heures après que le soi-disant « cessez-le-feu » soit entré en vigueur, le Hamas a tiré 12 roquettes contre Israël. Les écoles du Sud demeurent fermées, ce jeudi.

Analyse de Debkafile, adaptée par Marc Brzustowski.

www.crif.org

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