Lettre ouverte au Monde de Jérusalem Par Stanley Goldfoot  fondateur et editeur du Times of Israel, lettre écrite en aout 1969.

Adaptation et Photo Jean Vercors

 jerusalem

Je ne suis pas une créature venue d’une autre planète, comme vous semblez le croire.

Je suis Jérusalémite, comme vous, fait de chair et de sang. Je suis citoyen de ma ville et Jérusalem fait partie intégrante de mon peuple.

J’ai plusieurs choses à vous dire, je ne suis pas un diplomate, je n’ai pas besoin de mâcher mes mots. Je n’ai pas besoin de vous faire plaisir ou même de vous convaincre.

Je ne vous dois rien et je n’ai aucun compte à vous rendre.

Vous n’avez pas construit cette ville, vous n’y avez jamais habité, vous ne l’avez pas défendue quand ils sont venus la détruire. Et nous serons damnés si nous vous laisserons l’emporter.

Jérusalem a existé bien avant que Paris, Londres, New York ou Moscou ne voient le jour. Vos villes n’étaient que marécages pendant qu’à Jérusalem vivait une communauté Juive et prospère.

Nous avons donné au monde quelque chose que vous les nations avez rejeté depuis que vous êtes établis : Un code Moral humain.

Ici les prophètes ont marché et leurs paroles flashaient comme des éclairs.

Ici un peuple qui n’a rien demandé de plus que de vivre tranquille a combattu des hordes de sauvages et des vagues de conquérants.  Son sang a coulé, il a été tué sur les remparts de sa ville puis il a été jeté dans les flammes de leur temple détruit plutôt que de se rendre.

Et pour finalement vivre en captivité jurant que jamais ils n’oublieraient Jérusalem

« Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche! … Que ma langue s’attache à mon palais »

Pendant deux millénaires de souffrances, nous avons été vos invités indésirables, pendant que chaque jour nous avons prié pour un retour à Jérusalem.

Trois  fois par jour, nous nous adressons au tout puissant : « Rassemble nous des quatre coins du monde sur notre terre, le retour en grâce de Jérusalem, la ville qui nous a été promise   »

A chaque Yom Kippour et Pâques, nous exprimons  ardemment l’espoir que l’année prochaine nous serons à Jérusalem.

Assyriens, Babyloniens, Perses, Grecs, Romains, Croisés, Arabes musulmans, Mameluks, Ottomans, Anglais et maintenant votre supercherie arabo-palestinienne -Tous ont voulu nous anéantir et Tous ont échoué. Tous ont dénaturé l’importance de la présence juive de Jérusalem. Ils nous ont, croyaient-ils, relégués aux poubelles de l’histoire.

Vos inquisitions, vos pogroms, vos buchers, les ghettos ou vous nous avez parqués, vos conversions de force, vos systèmes de quota, votre antisémitisme et l’horreur finale inqualifiable LA SHOAH,

Tout cela ne nous a pas brisé et a dû saper  le peu de morale qu’il vous reste encore. Oui, tout cela nous a forgés dans l’acier.

Est-ce que vous pensez vraiment qu’après Auschwitz et Dachau nous avons peur de vos menaces, vos sanctions ou vos condamnations ?

Vous nous avez jeté en enfer et nous en sommes ressortis. Un enfer dont vous êtes les auteurs

Que pourriez-vous avoir de plus dans votre arsenal qui pourrait nous faire peur?

J’ai vu cette ville bombardée à deux reprises par des nations qui se disent civilisées. En 1948, alors que vous regardiez apathiquement, j’ai vu des femmes et des enfants réduits en miettes, après que nous avions accepté votre demande d’internationaliser la ville.

Vous avez mis au point une combinaison mortelle avec des officiers britanniques, des tireurs arabes et des canons de fabrication Américaine pour faire ce travail. Et puis le sauvage est venu saccager la vieille ville, une destruction délibérée de toutes les synagogues et des écoles religieuses, la profanation de cimetières juifs, la vente par un gouvernement macabre des pierres tombales juives utilisées comme matériaux de construction pour des poulaillers, des camps militaires ou même des latrines.

Et Si certains secteurs de Jérusalem avaient été remis entre les mains d’instances internationales, la ville serait devenue Judenrhein à la grande joie des Arabes.

Et vous n’avez jamais dit un mot.

Vous n’avez jamais suscité la moindre protestation lorsque les Jordaniens interdisaient  aux Juifs l’accès au plus saint de nos lieux, le Mur Occidental, en violation des promesses qu’ils avaient faites après la guerre, une guerre qu’ils ont déclenché d’ailleurs contre la décision de l’ONU.

Pas un seul murmure n’est venu de vous quand les légionnaires dans leurs casques à pointe cachés derrière les murs ouvraient le feu sur nos citoyens. Vos cœurs saignaient quand Berlin était en état de siège. Vous vous êtes précipité à mettre en place votre pont aérien « pour sauver  les galants Berlinois.

« Mais vous n’avez pas envoyé une once de nourriture quand les Juifs étaient affamés dans Jérusalem assiégée.

Vous avez fait beaucoup de bruit contre le mur que les allemands de l’est ont construit et qui traversait le centre de la capitale allemande,

Mais aucun de vous ne s’est levé pour dénoncer ou condamner la division de notre ville déchirant le cœur de Jérusalem.

Vingt années plus tard, la même chose se reproduit.

Les arabes déclenchèrent un bombardement  sauvage de la ville sainte, quelqu’un d’entre vous, a-t-il fait quelque chose ?

La seule fois où vous êtes venus, est quand la ville a été libérée et réunifiée. Et avec arrogance, vous osez parlez de Justice et nous demander de tendre la deuxième joue !!!

La vérité, et vous le savez au fond de vos tripes  vous préférez la ville détruite  plutôt que gouvernée par des Juifs. Peu importe comment vous l’exprimez diplomatiquement, vous préjugés sont pernicieux et hypocrites.

Jérusalem a enduré dix-neuf ans d’occupation par la légion Arabe Jordanienne qui divisa la ville avec des barbelés et des murs. Les snippers Jordaniens ont fait vivre un enfer aux résidents Juifs de la ville, la légion arabe détruisit plus de 57 synagogues. Ou étiez-vous ? Ou sont vos condamnations ?

Si notre retour à la ville a lié votre théologie en nœuds, peut-être vous feriez mieux de revoir vos catéchismes. Après ce que nous avons vécu, nous n’allons pas passivement accueillir  votre idée tordue qui ferait de nous un peuple prêt à souffrir éternellement sans abri jusqu’à ce que nous acceptions votre sauveur.

Pour la première fois depuis l’an 70, il existe une entière liberté religieuse à Jérusalem. Et c’est seulement parce que la ville est Israélienne que la liberté de culte existe.

Pour la première fois depuis que les Romains ont incendié et détruit le temple tout le monde a les mêmes droits.

Nous détestons  l’épée, mais c’est vous qui nous avez  obligés à la lever.

Nous implorons la paix, mais nous n’allons pas revenir à la paix de 1948 que vous souhaitez à notre place.

Nous sommes chez nous, à la maison. Ce  son  est très agréable pour une nation que vous avez voulue errante sur la surface du globe. Nous ne partirons pas.

Nous rachetons l’engagement pris par nos ancêtres: Jérusalem est en cours de reconstruction. « L’année prochaine » et l’année suivante, et après, et après, jusqu’à la fin des temps – « à Jérusalem. »

Stanley Goldfoot
Foundateur et Editeur de « The Times of Israel »
Aout 1969

Stanley Goldfoot est né Johannesburg en Afrique du sud. Il  changea son nom en hébreu pour Eliezer ben YIsraël.

Grand admirateur de la vision sioniste de Ze’ev Jabotinsky, à 18 ans, il part pour la Palestine et rejoint le kibboutz HaShomer HaTzair.

Membre de la résistance juive, il a combattu pour l’indépendance d’Israël contre l’occupant britannique de la Palestine mandataire. Sa lettre peut paraître crue et peu diplomatique pour certains mais elle a le mérite d’être claire.

Juste après la naissance de l’état d’Israël, il fonde le journal Sioniste de langue anglaise «The Times of Israël. »

Stanley Goldfoot écrivit sa fameuse controverse « Lettre au Monde de Jérusalem », qui a causé tout un émoi 

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