En vue des législatives partielles qui se dérouleront les 26 mai et 9 juin prochains, lepetitjournal.com continue son tour d’horizon pour vous faire connaître les nombreux candidats qui se sont présentés. Aujourd’hui, c’est au tour de David Shapira de se présenter à nos lecteurs italiens.

Ses amis le surnomment « Bulldozer » en raison de son amour pour l’action et de sa capacité à obtenir ce qu’il veut. Parti de rien (« à vingt ans, quand j’ai quitté la France et que je suis arrivé en Israël, je n’avais rien. J’ai touché à tout, j’ai fait tous les métiers, sans négliger le ménage ou le jardinage ! » ), toute sa vie il s’est partagé entre l’étude et l’action : ʺ<Enseignant, historien, journaliste, ancien combattant, directeur de société, père de cinq enfants, mais aussi pompier bénévole ou volontaire au tribunal des familles, David Shapira fait partie de ces personnes qu’on a du mal à classer dans une catégorie bien précise. Il se définit lui-même comme un citoyen, ʺun bon citoyen français et israélien, il n’y a pas de contradiction entre les deuxʺ, curieux de nature, qui a toujours, en quelque sorte, occupé le devant de la scène : en tant qu’enseignant, en tant que responsable d’un programme francophone quotidien à la radio de 1996 à 2003, ou encore chargé d’une mission écologique en France. Souriant, il a répondu à nos questions avec chaleur, en ajoutant volontiers çà et là une petite touche d’humour.

Lepetitjournal.com : Pourquoi êtes-vous candidat aujourd’hui alors que vous ne l’étiez pas en juin 2012 ?
David Shapira : En juin 2012, il me semblait que de bons candidats se présentaient, dont Daphna Poznanski qui est aussi une amie de longue date même si je ne partage pas toutes ses opinions politiques. J’estimais qu’elle avait plus de mérite que moi pour occuper ce poste.

Votre engagement pour Israël est connu. Pensez-vous pouvoir réellement représenter les Français résidant dans les autres pays de la 8e circonscription ? Pourquoi devraient-ils voter pour vous ?
Je vais être honnête : a priori, ils n’ont aucune raison de voter pour moi. Je ne fais aucune promesse pré-électorale. Il serait prétentieux et mensonger de promettre de résoudre tous les problèmes au sein d’une circonscription très vaste au sein de laquelle les réalités sont très différentes. On peut d’ailleurs retourner cette question et se demander pour quelle raison un Français d’Israël ou de Turquie devrait voter pour un député résidant en Italie… En revanche je m’engage, une fois élu, à représenter tous les Français de la circonscription et à ce que les Français d’Italie aient un interlocuteur – moi-même, ou quelqu’un me représentant.

A votre avis, quelles sont les attentes des Français de votre circonscription ?
En règle générale, les Français de l’étranger souhaitent des réponses et des solutions à des problèmes d’ordre technique, personnel, à des cas particuliers ou liés à la présence ou au fonctionnement d’un consulat. Personnellement, j’aimerais faire avancer quelques avantages sociaux, comme le RSA, les retraites minimum. Je souhaite être une adresse, une présence à l’Assemblée. Je serai à l’écoute de mes compatriotes. En Israël, il y a une attente supplémentaire relative à la défense de l’Etat d’Israël souvent malmené par les médias et dans l’opinion publique. Or, pour nous, l’Etat d’Israël est le seul garant qu’il n’y ait pas une deuxième Shoah.

Vous vous présentez comme indépendant : est-ce une force ou une faiblesse ? Politiquement, de qui vous sentez-vous proche ?
Certes, on peut penser qu’en-dehors des structures d’un grand parti on risque d’avoir moins d’influence. Mais à mon avis c’est une force, car un élu indépendant n’est pas assujetti à une politique de parti, il n’est pas inféodé. Cela me permettra de m’entourer de députés de gauche comme de droite, car étant sans étiquette je ne susciterai pas la méfiance. Je suis un homme de contact et je crois aux contacts que je réussirai à établir pour faire bouger les choses. Je suis politiquement partagé : socialement, mon cœur est à gauche, j’estime qu’il faut aider les personnes désavantagées par la vie, ceux qui sont socialement faibles. D’un point de vue économique, je penche plutôt vers une économie libérale. J’invite d’ailleurs vos lecteurs à se rendre sur mon site pour y découvrir mon programme.

Le pourcentage d’abstention aux législatives a été particulièrement élevé en 2012 : à votre avis, pourquoi ? Quelles leçons doit-on tirer de ce scrutin ?
Selon moi, ce record d’abstention dépend de trois facteurs : la distance, la nouveauté (c’était la première fois que les Français de l’étranger avaient la possibilité d’élire leurs représentants) et un certain manque de conviction par rapport au rôle de ce député. Pour ma part, j’estime que quand on a la chance de vivre dans un pays démocratique, on a le devoir de voter. Mieux vaut trop voter que pas assez ! C’est une opportunité, même si on n’est pas convaincu du bien-fondé de cette élection.

D’une manière générale, en 2012, on a reproché aux candidats de la 8e circonscription de donner plus d’importance aux Français d’Israël. Or, les résultats du scrutin ont montré en juin  2012 toute l’importance du rôle joué par les Français d’Italie. Votre stratégie électorale, votre programme vont-ils tenir compte de cet état de fait ?
Oui ! C’est la raison pour laquelle j’ai l’intention de choisir le plus vite possible une personne me représentant en Italie. Il reste un peu plus de trente jours avant cette élection, une période que j’aimerais mettre à profit pour tisser une alliance israélo-italienne sur la base de notre attachement à la France et de notre citoyenneté commune. L’Italie est un pays que je connais bien et dont je me sens proche ; les Italiens ne sont-ils pas par ailleurs fort semblables aux Israéliens sous bien des aspects?

Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) jeudi 25 avril 2013