• Google, Yahoo! et Microsoft nient avoir ouvert leurs serveurs aux renseignements américains.
  • Les autorités américaines reconnaissent pourtant l’existence du programme «Prism».
  • Il est susceptible de concerner tout internaute étranger.
  • L’auteur des révélations est un ancien technicien de la CIA âgé de 29 ans

Edward Snowden

Situation de crise chez les géants américains de l’Internet. Depuis vendredi, neuf des plus grands noms du secteur, parmi lesquels Google, Yahoo!, Microsoft, Apple, AOL et YouTube, se débattent face à des accusations d’espionnage. À la suite de la parution de deux enquêtes simultanées dans leGuardian et le Washington Post , ces sociétés sont soupçonnées d’avoir ouvert leurs serveurs informatiques à la National Security Agency (NSA), l’une des principales agences américaines de renseignements, facilitant la surveillance d’e-mails, de conversations instantanées et de données stockées par des millions d’internautes dans le monde.

Chacune à leur tour, les sociétés concernées ont fermement rejeté ces accusations. Leurs PDG –Mark Zuckerberg pour FacebookLarry Page pour Google – ou leurs responsables juridiques ont personnellement contesté les informations des deux quotidiens. Avec à chaque fois des arguments similaires, comme l’a relevé le site Buzzfeed. D’abord, aucun d’entre eux ne connaissait ce programme de renseignements, dont le nom de code est «Prism». Ensuite, tous nient avoir mis en place sur leurs serveurs une «porte dérobée», un accès privilégié permettant aux renseignements américains de piocher des informations selon leur bon vouloir. Enfin et surtout, ils assurent se conformer scrupuleusement à la loi américaine.

Surveillance à l’étranger

Ces dénégations en bloc n’ont pas permis de lever tous les soupçons sur la collaboration entre les géants du Web et la NSA. Et pour cause: le programme «Prism» est une réalité. Le président américain, Barack Obama, et le directeur du renseignement, James Clapper, l’ont eux-mêmes reconnu, tout en insistant sur les «nombreuses inexactitudes» des informations publiées par la presse. Samedi soir, la NSA a demandé au ministre américain de la Justice, Eric Holder, d’ouvrir une enquête pénale sur l’origine des fuites. Dimanche soir, le Guardian a révélé que l’auteur des révélations était un ancien technicien de la CIA de 29 ans . «Je n’ai pas l’intention de me cacher, car je n’ai rien fait de mal», dit-il.

Selon ces explications officielles, le programme «Prism» est encadré par le Foreign Intelligence Surveillance Act («loi pour la surveillance et le renseignement à l’étranger», ou Fisa), un texte de 1978, étendu il y a six ans, qui permet la surveillance de communications passées par les étrangers, rappelle Cnet. «Cela ne s’applique pas aux citoyens américains», a assuré Barack Obama. Un Français qui envoie des messages sur Gmail est en revanche susceptible d’être concerné. «Les fournisseurs de services donnent des informations au gouvernement quand ils y sont contraints par une décision de justice», a précisé James Clapper, ajoutant que la surveillance n’était activée que «s’il existe un intérêt approprié et documenté». La surveillance doit être autorisée par un tribunal, le Foreign Intelligence Surveillance Act Court.

Comment expliquer dans ce cas les démentis des groupes Internet? Ils n’ont pas menti, mais ont joué sur les mots, explique un spécialiste des questions de vie privée, qui a analysé la réponse de Yahoo!. Comme l’avance le magazine The Week , Facebook peut devoir se conformer à une décision de justice, en permettant à la NSA de suivre les agissements d’une cinquantaine de comptes suspects ouverts au Pakistan, sans avoir techniquement à lui ouvrir l’ensemble de ses serveurs.

www.lefigaro.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

Poster votre commentaire!
Entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.