Le gaz naturel, une nouvelle arme diplomatique « pour la paix » en Israël ?

Le gaz naturel va se mettre au service de la diplomatie israélienne. Les très importants champs gaziers découverts ces dernières années au large des côtes d’Israël en Méditerranée doivent permettre à l’État hébreu d’exporter une partie de sa production vers la Jordanie et les Territoires palestiniens.

Selon les estimations de Silvan Shalom, le ministre israélien du Développement économique régional, ces approvisionnements devraient atteindre 100 milliards de m3 sur trente ans. Ce gaz sera prélevé sur le quota d’exportation de 40% de la production totale fixé récemment par le gouvernement de Benjamin Netanyahou à l’issue d’un long débat.

« Le gaz constitue non seulement une source de richesse, mais aussi un atout politique de tout premier ordre », souligne le ministre. Selon lui, l’exploitation de trois champs offshore surnommés Tamar, Leviathan et Karish, dont les réserves sont estimées à 950 milliards de m3, pourraient permettre la mise en oeuvre d’une véritable stratégie du « gaz pour la paix » en proposant aux voisins de l’État hébreu un approvisionnement énergétique à un prix avantageux.

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La Russie dans le « pipe »

Certains diplomates se mettent à espérer des ventes de gaz à la Turquie, ce qui permettrait de réchauffer des relations avec un ancien allié, en froid avec Israël depuis la mort de neuf Turcs dans l’assaut, par les commandos israéliens, d’une flottille de militants pro-palestiniens près de Gaza, en 2010. L’enjeu et surtout la manne sont tels que la Russie s’est également invitée dans la partie.

Vladimir Poutine a récemment plaidé la cause de Gazprom lors d’une rencontre avec Benjamin Netanyahou. Selon des médias israéliens, le président russe aurait proposé de reporter la fourniture d’armes sophistiquées, telles que des batteries de défense aérienne de type S-3000, au président syrien Bachar al-Assad, si Israël consentait à promouvoir un accord qui permettrait au géant énergétique russe d’acheter environ un tiers de la production israélienne de gaz.

Dans ce cas aussi, cette offre n’est pas dénuée d’arrière-pensées éminemment politiques. La Russie, qui assure plus d’un tiers de la consommation de gaz de l’Europe, entend bien conserver cette position dominante et réduire au minimum les risques de voir apparaître des concurrents.

Pascale Lacorie, à Jérusalem – La Tribune

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