La diplomate française qui avait levé la main sur un militaire israélien après avoir été extraite sans ménagement d’un véhicule va devoir quitter le consulat français de Jérusalem d’ici à la fin de l’année.

diplomate francaise

Son geste avait exaspéré une partie de l’opinion israélienne. À moins de deux mois de la visite de François Hollande à Jérusalem, les autorités françaises et israéliennes sont cependant tombées d’accord pour clore sans fracas la polémique déclenchée vendredi 20 septembre 2013 par la diplomate Marion Fesneau-Castaing. L’attachée humanitaire du consulat général de Jérusalem ne sera finalement pas expulsée. Elle devra en revanche quitter Israël par la petite porte, d’ici à la fin de l’année, officiellement dans le cadre d’une « mutation » proposée par le Quai d’Orsay…

L’incident, intervenu sur le site d’un village bédouin qui venait d’être démoli en vertu d’une décision de justice, s’inscrit dans le contexte des relations souvent tendues entre les militaires israéliens et les travailleurs humanitaires qui interviennent en Cisjordanie. Deux jours plus tôt, au même endroit, l’armée avait d’ailleurs saisi des tentes acheminées par la Croix-Rouge pour y abriter la centaine de Bédouins qui, installés là depuis plusieurs décennies, s’est soudain retrouvée sans toit.

Du point de vue de la France comme de l’Union européenne, l’expulsion des communautés paupérisées de Cisjordanie s’apparente à un déplacement forcé de population en violation de la légalité internationale. Un «manquement aux obligations» de la puissante occupante qui fonde, en droit, ce type d’intervention humanitaire.

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Accord tacite à l’amiable

Vendredi 20 septembre, un autre convoi s’est présenté à Khirbet al-Makhoul, cette fois sous protection consulaire. Immédiatement stoppés par l’armée israélienne, les travailleurs humanitaires et leurs «accompagnateurs» ont tenté, en vain, de négocier l’installation de tentes à titre provisoire. Lorsque les militaires ont entrepris de disperser le rassemblement, plusieurs diplomates ont voulu s’opposer à la saisie du matériel humanitaire. C’est à ce moment que Marion Fesneau-Castaing, extraite du camion par deux soldats puis posée à terre, a frappé l’un d’eux au visage.

Les chancelleries européennes, d’abord résolues à dénoncer vertement la violation de l’immunité de leurs diplomates par l’armée israélienne, ont opéré une brusque marche arrière lorsqu’elles ont découvert la vidéo de l’incident. D’intenses discussions ont alors été engagées entre les responsables français et leurs homologues israéliens, qui ont menacé de déclarer la diplomate persona non grata tandis que plusieurs sites pro-israéliens la prenaient violemment pour cible.

Une semaine plus tard, les deux pays ont finalement décidé de calmer le jeu, considérant que «cet incident ne reflète pas la relation» qui les unit. Israël a renoncé à ordonner l’expulsion de la diplomate, qui est en poste à Jérusalem depuis un an et devait en principe rester deux années de plus, tandis que Paris s’est engagé à organiser son exfiltration en douceur.

L’accord tacite, validé à haut niveau, permet de ne pas envenimer des rapports récemment tendus par l’adoption d’une directive européenne qui proscrit les financements communautaires d’institutions israéliennes impliquées à Jérusalem-Est, en Cisjordanie ou sur le plateau du Golan. Il évite surtout qu’un incident «isolé» n’assombrisse la première visite du président Hollande en Israël, les 18 et 19 novembre prochain.

Le figaro.fr

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