Il y a 40 ans, lors du Jour du Grand Pardon, Israël et Tsahal ont du faire face à un des plus grands challenges de l’histoire du pays. Le 6 octobre 1973, des centaines de milliers de troupes, des milliers de tanks et des centaines d’avions de chasse ont attaqué simultanément le nord et le sud d’Israël. La Syrie et l’Égypte étaient déterminés à conquérir les territoires qu’ils avaient perdus durant la Guerre des Six Jours. Pour le 40 ème anniversaire de la Guerre de Kippour, découvrez dans une série d’articles les événements majeurs de cette guerre considérée comme l’une des plus grandes guerres de tanks de l’histoire. Premier épisode de la série : le contexte de la guerre et les premières frappes ennemies.

Le contexte historique

Après la Guerre de Six Jours en 1967, Israël a gagné de nouveaux territoires et donc, de nouveaux défis. Tsahal devait alors défendre la longue frontière le long du canal de Suez dans le Sinaï. L’armée israélienne y avait installé de nombreux postes militaires ce qui a été appellé la ligne Bar-Lev. Les hauteurs du Golan étaient également un nouveau territoire pour Tsahal.

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Quelques années après une énorme défaite, les pays arabes entourant Israël voulaient regagner leur honneur et reconquérir les territoires. Depuis 1972, les armées égyptienne et syrienne se sont entièrement reconstruites. Elles ont acquis des équipements de pointe, principalement fournies par la puissance russe : avions de chasse migs, tanks T-55 et T-62, des missiles antiaérien (SA2-3-6-7) et des missiles guidés anti-tanks Sagger. En octobre 1972, Anouar Sadate, le président égyptien, discutait déjà avec son état-major d’attaquer Israël.

Mai 1973. Il est devenu clair pour la Branche des Renseignements de Tsahal que l’armée égyptienne comptait attaquer en traversant le canal. Tsahal savait également que les Syriens se joindraient aux combats si les Égyptiens attaquaient. Les renseignements israéliens avaient toutefois la conviction que les forces ennemies n’attaqueraient pas sans avoir reçu les avions de chasses mig-23 et les missiles Scud-D. Les Égyptiens ne possédaient pas encore de telles armes et donc ils n’avaient pas évalué la guerre comme imminente.

Exercices trompeurs

En mai et août 1973, l’armée égyptienne a conduit un exercice de grande ampleur près de la frontière. Tsahal s’était alors mobilisé et préparé à une éventuelle attaque mais rien ne s’est finalement passé. Observant le même type de mouvements en octobre, Tsahal a jugé qu’il s’agissait d’un autre exercice égyptien.

Le 25 septembre, le roi Hussein de Jordanie a rencontré Golda Meir au poste de Premier ministre israélien. Le roi qui avait rencontré Sadat et Assad (président de la Syrie), a prévenu Meir d’une probable attaque mais les renseignements de Tsahal, le ministre de la Défense Moshe Dayan et la Premier ministre en sont restés à leurs analyses.

Quelques heures avant l’attaque, le 6 octobre, Meir Dayan et le chef d’état-major David Eleazar se sont rencontrés. Ils ont alors décidé de rappeler les réservistes de l’Armée de l’Air israélienne et plusieurs divisions réservistes des Corps Blindés Mécanisés. Il n’y aurait pas d’attaque préemptive.

6 octobre, 14h00 : premières sirènes

Les armées syriennes et égyptienne, avec leurs alliés, ont choisi d’attaquer un samedi, durant la fête de Yom Kippour (un jour saint dans le calendrier juif). Exactement à 14h00, l’artillerie et les forces aériennes des deux armés ont tiré sur les hauteurs du Golan et la péninsule du Sinaï. Les troupes de Tsahal sur le terrain étaient accablées et en infériorité numérique.

Sur le front du Sinaï, l’infanterie égyptienne traverse le canal en cinq points différents. Leur artillerie et force aérienne touchent la base aérienne de Refidim ainsi que de nombreux postes militaires. À 17h30, dix mille soldats égyptiens sont sur le côté est du canal de Suez. Le soir, les tanks égyptiens de la seconde armée (responsable du front nord du canal de Suez) ont traversé le canal. La présence de l’infanterie et du Corps Blindés de Tsahal ne suffit pas pour les arrêter. La 252ème division du Sinaï et la 14ème brigade de tanks souffrent de nombreuses pertes, notamment à cause de l’efficace missile anti-tank Sagger.

L’Armée de l’Air est appelée à agir mais les missiles antiaériens détruisent plusieurs avions et limitent les capacités des forces aériennes de Tsahal. Ils arrivent toutefois à éliminer des hélicoptères égyptiens qui emmènent des commandos pour infiltrer le Sinaï. 7 migs égyptiens sont abbatus par des phantoms de Tsahal dans un des rares combats aériens du début de la guerre.

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Dans le Golan, 3 divisions syriennes avancent vers la frontière alors que l’artillerie et les forces aériennes syriennes tirent sans cesse pendant plus d’une heure. Bien qu’au début de l’attaque, les tanks israéliens n’ont pas pu rentrer dans le combat car les cibles syriennes étaient trop distantes, les combats de tanks ont débuté quelques heures après seulement. La nuit tombant, les Syriens avaient un avantage grâce à leur système de vision de nuit.

Le front nord a réussi à défendre ses positions tandis que les tanks syriens ont pénétré le Golan par le sud. Le lendemain, près de 600 tanks syriens étaient présents sur le territoire  israélien et se précipitaient sur les ponts de la rivière du Jourdain. Le poste militaire du Hermon a quant à lui été perdu dans les premières heures des combats.

En mer, la marine israélienne connait un plus grand succès et détruit 5 navires de guerre syriens lors de la première bataille navale de l’histoire d’Israël.

Contrairement à la péninsule du Sinaï, de nombreuses villes sont proches de la frontière du Golan. Les villages proches de la frontière sont alors évacués.

Pendant les 18 jours suivants, Israël va vivre ce qui sera plus tard appelé la Guerre de Kippour. L’effet de surprise et les armes efficaces de l’ennemi seront sans pitié pour les forces israéliennes. Toutefois, Tsahal se regroupera et contre-attaquera afin de gagner le contrôle des territoires israéliens et même plus.

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