photoConnaissez vous Yehouda Guenassia ? personnellement je n’en avais jamais entendu parlé jusqu’à ce qu’il me contacte pour mettre de la « pub » sur mon site. Nous avons tous plus ou moins des a priori sur tout ce qui commence par PSYCHO, et c’est sans conviction que je me suis présentée au rendez vous, un client parmi tant d’autre ! 

Son cabinet se trouve au fond de l’immeuble « Pan-Lon » en face du Bet Canada, un peu curieux comme lieu pour un toubib, mais une fois la porte de son bureau passée, on oublie le contexte. Après quelques minutes de discutions, un minimum de présentation, je fus sous le charme (ne vous méprenez pas) d’une personne apaisante, attentive, souriante, qui sait vous mettre tout de suite à l’aise, comme un ami a qui l’on a envie de se livrer naturellement. S’il appelle ses patients « des clients » par déontologie, j’ai compris qu’il exerçait son métier avec une réelle passion car il « aime » profondément les gens.

Afin de vous le présenter, j’ai trouvé original d’inverser les rôles le temps d’une interview à laquelle il s’est spontanément prêté : 

Yehouda Guenassia, vous êtes psychothérapeute et vous venez de reprendre une consultation  à Ashdod où vous avez déjà exercé durant plusieurs années après votre Alya. Pourriez-vous vous présenter, car si certains de nos lecteurs vous connaissent, d’autres comme moi qui sont arrivés après votre départ pour Jérusalem n’ont jamais entendu parler de vous? Et puis… Pourquoi ce retour?

Avant d’expliquer le retour, peut être quelques mots sur le départ. Je ne pensais absolument pas habiter Jérusalem, j’avoue que je ne m’en sentais ni la force, ni l’envie. J’appréciais énormément l’art de vivre qui caractérise Ashdod et ses habitants. Mon activité professionnelle s’y développait et de nombreux liens d’amitié m’attachaient  à cette belle ville. Mais je dois avouer que je suis tombé amoureux des veilles pierres du quartier dans lequel je vis à Jérusalem et qui se nomme Morasha/Mousrara. Et, -là c’est le psychanalyste qui parle-, décidons-nous vraiment consciemment du lieu de notre résidence ? J’ai cependant conservé une consultation à Ashdod après notre départ pour Jérusalem durant trois années supplémentaires, deux fois par semaine. Malheureusement des problèmes de santé à l’époque, résolus depuis, m’ont contraint pendant quelque temps à éviter les déplacements en voiture.

Alors,  si vous nous parliez des raisons de  ce ‘’come back’’ ?

Tout d’abord, j’ai toujours été touché par cette ville, ses habitants, certainement des réminiscences de mon enfance à Oran en Algérie d’où je suis originaire. D’autre part mes nombreux contacts aussi bien personnels que professionnels m’ont sans cesse sollicité, mais jusqu’à cette rentrée, mon activité à Jérusalem ne me permettait pas de dégager un temps nécessaire à une reprise d’une consultation ici.  La ville s’est magnifiquement développée ainsi que sa population francophone, les médias aussi. Certains nouveaux arrivants, à votre image, réussissent merveilleusement leur intégration. Votre dynamisme n’a d’égal que votre joie de vivre et votre enthousiasme. Vraiment ‘’Kol Ha Kavod!!!’’

Cependant,  l’Alya présente des difficultés certaines, des challenges, des épreuves qui ne manquent pas d’éveiller des doutes, des peurs, voire des désespérances. L’expérience que j’ai acquise dans ma pratique me permet d’accompagner ceux qui m’en font la demande dans leur processus de transformation. Car il s’agit bien de cela. L’Alya constitue une transformation entière de l’être, un complet bouleversement qui ne s’effectue pas sans un passage obligatoire par ce que l’on nomme une régression. Ce processus fait émerger irrémédiablement  toute une kyrielle de sentiments qui, à défaut d’être travaillés et évacués, risqueront de provoquer des réactions aussi bien psychologiques que physiques très désagréables.

De plus les difficultés, les carences ou les problèmes relationnels que certains pensaient avoir ‘’laissés là-bas’’, prendront une acuité et quelques fois une violence insoupçonnées jusqu’alors.

La barrière linguistique, les angoisses existentielles reliées à la Parnassa, à l’avenir, à la survie, les craintes face à l’ennemi (Ashdod plus que d’autres villes a été la cible d’attaques à plusieurs reprises),  tous ces facteurs de stress, loin de tranquilliser,  peuvent provoquer une anxiété, voire une panique difficile à contrôler. Ainsi, il va de soit que  l’aide d’un professionnel, dans certains cas, est indispensable  pour effectuer ce passage que constitue l’Alya, sans souffrance.

Comment pouvez-vous aider ce processus ?

La principale de mes préoccupations est de faciliter la personne qui vient se présenter à moi. Un des mes maitres me disait souvent : « Nous exerçons le métier de passeur, et nous facilitons celui qui se trouve dans un ‘’entre-deux ‘’ de la vie, à accomplir la traversée qui le mènera sur l’autre rive, et si possible sans trop d’encombres ».

Vous comprenez bien que nous sommes dans le sujet.  Je ne vous apprendrai pas que la racine du mot עברי,  Hébreu, signifie passé, ou bien celui qui est passé. Le premier à avoir effectué cette traversée, c’est Abraham l’Hébreu.  Il se retrouva certes, dans les premiers temps, quelque peu esseulé, mais nous sommes beaucoup à l’avoir rejoint depuis.

Faire passer celui qui vient à ma rencontre, en le facilitant. Pour l’aider à mieux vivre, mieux se vivre.

Pourriez-vous nous parler de votre expérience dans votre domaine ?

J’ai été certifié  » Praticien en Gestalt Thérapie Analytique  » par le Docteur Pierre Coret psychiatre, homéopathe, psychothérapeute didacticien, co-fondateur et directeur pédagogique de l’École de Formations en Psychologies « Savoir Psy » à Paris. Je suis affilié à l’   »A.H.P » Association for Humanistic Psychology. Je reviendrai sur ce concept qui peut paraitre une lapalissade, un peu étonnant  en effet de parler de psychologie humaniste, car cela semble  être le minimum de ce que l’on puisse attendre d’une psychologie, qu’elle soit effectivement… humaniste. Si cela vous intéresse, cela pourrait faire l’objet d’une prochaine rencontre.

Jusqu’en 2002, date à laquelle j’ai fais mon Alya avec ma famille (j’ai 59ans, je suis marié et père de 4 enfants), j’ai exercé mon activité d’une part en privé dans un cabinet parisien qui regroupait des psychiatres et des psychanalystes de différentes écoles de pensée, et aussi  comme intervenant dans plusieurs institutions.

Notamment,  au sein de l’  »École Cohen-Tenoudji de l’Essone », j’ai créé et animé jusqu’à mon départ une cellule d’écoute psychologique ouverte aux familles et aux enseignants en difficulté, notamment face aux problèmes interraciaux qui se développaient déjà, à l’époque dans certaines banlieues où se côtoyaient des communautés très échauffées par l’actualité.

Dans le cadre de l’association J.A.L.M.A.V (Jusqu’à La Mort Accompagner La Vie), j’ai animé des groupes de paroles qui regroupaient des enseignants de l’  »École à l’Hôpital », qui se trouvaient en difficulté psychologique face à leurs élèves atteints de longues maladies, souvent incurables.

J’étais aussi  vacataire de la Cellule de Victimologie de la Ville de Paris.

J’animais une fois par mois des groupes continus de paroles sur des  thèmes variés : « Bible et Inconscient », « Langage et Lettres Hébraïques », « Liens de Famille ».

J’ai été également intervenant au sein du  »GEMMER », un groupe de recherche dirigé par le regretté Professeur René Bourdiol, neurologue. Bien que de traditions différentes, nous nous réunissions autour d’un travail très riche sur la Symbolique, et sur la force de guérison des symboles hébraïques et  de l’Arbre de Vie de la Kabbale dans le schéma corporel.

Quels sont les ‘’outils’’ que vous utilisez ?

L’école dont je suis issu enseigne la Gestalt Thérapie Analytique.

La Gestalt-Thérapie  met l’accent sur l’ici et le  maintenant de l’expérience ainsi que  sur la propre responsabilité de chacun dans son processus d’évolution; elle s’appuie fortement sur la relation interpersonnelle développée et entretenue au cours de la thérapie entre le patient/client et le thérapeute.

Deux principes clés soutiennent la théorie de cette école de pensée.

Premièrement,  l’expérience du moment présent dans son intégralité est au cœur de cette psychologie, à la différence des techniques qui donnent une signification à l’inconnu ou à l’imaginaire. Deuxièmement, chaque personne conscientise au cours de ce travail qu’elle est liée et reliée à toutes choses. Sans reconnaître que nous sommes en relation avec toutes ‘’les choses de notre vie’’, nous ne pourrons jamais vraiment comprendre qui nous sommes. En utilisant une philosophie des idées qui définisse le principe de la vie d’une manière relationnelle, cette thérapie offre une perspective unique et profonde sur la vie telle que nous la vivons avec ses pics et ses vallées, ses hauts et ses bas. Cette technique fournit  des moyens pour soulager notre détresse actuelle et ainsi aspirer à notre potentiel maximum.

La Gestalt-Thérapie met l’accent sur le contenu actuel des circonstances de la situation, comme elle est en train de se dérouler. Plutôt que de former des conjectures ou des hypothèses quant à l’inconnu, cette méthode consiste à rester dans le présent grâce à une  prise de conscience des sentiments et des émotions associées à l’heure actuelle. La Gestalt-thérapie enseigne au client comment définir ce qui est réellement vécu et ce qui est simplement une interprétation des événements. Lorsque le client est pleinement conscient de cette différence, il (ou elle) est capable d’identifier les tendances et les comportements qui doivent être changés.

La Gestalt-Thérapie aide les clients à acquérir une meilleure compréhension de la façon dont leurs corps émotionnels et physiques sont connectés. Comprendre l’autonomie interne est la clé de la compréhension des actions, des réactions et des comportements. Cette forme de thérapie permet de faire le premier pas dans cette prise de conscience. Grâce à un voyage de découverte de soi, elle permet également de faire face à des situations stressantes avec les compétences nécessaires.

 Les réponses se trouvent à l’intérieur de nous tous, et cette sagesse permet à chacun d’accepter plus de nous-mêmes et des autres, d’améliorer  notre communication, nos décisions et nos relations, et ainsi de se sentir plus confiant, plus calme et en paix. C’est une approche efficace pour gérer la tension, la dépression, l’anxiété, la toxicomanie, le stress post-traumatique ainsi que d’autres problèmes psychologiques qui empêchent d’atteindre une vie libre et épanouissante.

Finalement comment procède une Gestalt Thérapie Analytique ?

En provocant un éveil de la conscience immédiate du consultant sur son propre vécu, une ‘’awareness’’, qui lui permettra de recontacter des zones de lui, inexplorées, encapsulées, non révélées. Ainsi grâce à cette nouvelle reconnaissance de son être intime, des  forces vives de création vont libérer le  potentiel vital de ses entraves vers une croissance saine et une réalisation harmonieuse du Soi.

Où et comment recevez-vous?

Mon nouveau cabinet à Ashdod est situé dans le Bynian Pan-Lon, au 4 rehov Rogozin face au Merkaz Klita. Je reçois uniquement sur rendez-vous le dimanche et le mercredi.

Yehouda M. Guenassia Psychothérapeute
individuel et familial
Tel: 05 24 31 14 01
Email : yehouda72@gmail.com
Site : www.therapienligne.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

Poster votre commentaire!
Entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.