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Semaine du 4 au 8 novembre 2013

 

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NOUVEAU ROUND DE NÉGOCIATIONS
La presse israélienne s’est intéressée cette semaine au nouveau round des négociations israélo-palestiniennes qui seraient, selon les commentateurs « au bord de l’implosion » après l’annonce israélienne de nouvelles constructions de logements au-delà de la Ligne Verte. De hauts responsables israéliens, cités par les médias, ont déclaré que la relance des constructions avait été agréée par les dirigeants palestiniens et les Etats-Unis en contrepartie de la libération de prisonniers palestiniens. Ces propos ont été démentis par John Kerry en visite dans la région, ainsi que par les Palestiniens qui ont menacé de se retirer des négociations si la construction dans les colonies continue. Le Premier ministre Netanyahu a accusé les Palestiniens de créer des «crises artificielles» et de vouloir «fuir les décisions historiques nécessaires à une paix véritable».

Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui est arrivé cette semaine en Israël et dans les Territoires Palestiniens, a tenté d’apaiser les tensions et a appelé les deux parties à faire preuve de « bonne foi », tout en assurant qu’un accord n’était pas « mission impossible ». Dans une interview donnée conjointement à la télévision israélienne et palestinienne, John Kerry a mis en garde les israéliens et a averti que l’échec des accords de paix pourrait conduire à une troisième intifada et accroître l’isolement d’Israël sur la scène internationale.

La presse israélienne a également rapporté l’intention des Etats-Unis de rédiger un document dans lequel figureraient les paramètres qu’ils proposeraient aux Palestiniens et aux Israéliens en vue d’un accord définitif dans le cas où les deux parties n’arriveraient pas à trouver d’arrangements d’ici deux mois. Les Américains et les Israéliens ont toutefois officiellement démenti.

BOUCHEHR ET YITZHAR / NAHUM BARNEA – YEDIOTH AHARONOTH
Les négociations entre le gouvernement israélien et l’Autorité Palestinienne ont officiellement débuté en Juillet. Les discussions, menées par Tzipi Livni et Saeb Erekat, auxquelles participe l’envoyé américain Martin Indyk, et chapeautées par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, sont secrètes. Nous ne savons pas grand-chose de ces discussions, outre le sentiment général des deux côtés de la Ligne Verte, qu’elles ne mènent nulle part.
La date butoir de fin des négociations est prévue pour le 4 mars 2014. Mais le gouvernement israélien espère obtenir le report de cette date de quelques semaines, estimant peu probable qu’un accord soit conclu dans les délais. Les élections américaines de mi-mandat, en Novembre 2014 ne permettront pas un report additionnel. Les Palestiniens et les Israéliens ont conscience que les Américains ne pourront exercer de pression en période électorale.

Il ne peut y avoir de meilleur moment pour l’obtention d’un accord avec les Palestiniens. Israël est la plus grande puissance de la région, son économie est stable, il n’y a pas de terrorisme, le monde arabe est faible et divisé, et plus favorable que par le passé à coopérer avec Israël, et peut-être même à établir des relations pacifiques, et le Secrétaire d’Etat américain est disposé à dédier son temps, son influence et son prestige à l’obtention d’un accord.
Netanyahu est convaincu de son avantage. Obama a besoin de lui. Bientôt, il tentera de convaincre ses amis du Congrès que les sanctions contre l’Iran doivent être assouplies. Netanyahu peut mobiliser les amis d’Israël au Congrès pour une guerre tous azimuts contre le président ou, au contraire, émettre des réserves prudentes sur l’assouplissement des sanctions, et laisser faire le président.
Dans le passé, certains commentateurs ont pensé que le gouvernement israélien passerait un contrat avec les Américains de « Bouchehr en échange de Yitzhar » : Les Américains bombarderont Bouchehr (ville iranienne dans laquelle se trouve une centrale nucléaire) et en retour, nous nous retirerons de Yitzhar (colonie israélienne). Même Netanyahu a, pendant une certaine période, caressé cette idée.

Cependant, le marché vers lequel Netanyahu semble se tourner désormais est plus celui de Bouchehr et Yitzhar : Israël ne peut accepter l’existence de Bouchehr, et les Américains ne pourront blâmer Israël pour l’existence de Yitzhar.
Indépendamment des résultats des négociations avec Abu Mazen, les Américains ne réprimanderont pas Israël. Personne ne parlera publiquement de ce marché, personne ne portera un toast dans une cérémonie officielle de la Maison Blanche, mais à en juger par la voie que Netanyahu emprunte, c’est certainement vers cet arrangement que nous nous dirigeons.
Nous n’avons plus qu’à attendre et observer lequel des deux sera susceptible de détruire le rêve sioniste en premier Bouchehr ou Yitzhar. Il s’agira là d’une rude compétition.

ACCORD DEFINITIF OU PRIX NOBEL / DAN MARGALIT – ISRAEL HAYOM
Le public israélien considère le secrétaire d’Etat américain John Kerry comme un hôte, visitant fréquemment la région pour une série de rencontres pour ensuite rentrer chez lui. Pour les Américains, qui connaissent bien Kerry, il ne faut pas se laisser berner par son calme. Kerry est patient et poli, mais il est également déterminé et obstiné. Kerry campe sur
ses positions. Si vous interrogez individuellement trois américains, ils utiliseront chacun la même phrase pour caractériser Kerry – il n’y a pas de non qui tienne.

Cette persévérance n’est pas anodine. Kerry souhaite recevoir le Prix Nobel de la Paix et il sait que toute tergiversation ne fera que repousser à plus tard un accord définitif entre Israéliens et Palestiniens. Kerry sait pertinemment dans quelle situation délicate se trouvent actuellement les Etats-Unis en Egypte (dont les liens avec la Russie se resserrent), en Arabie saoudite (qui envisage de former une ligue anti-Iran en excluant les Etats-Unis) et en Iran (dont les négociations sont en cours). Kerry doit faire face à cela, avant même de s’intéresser au coeur du conflit israélo-palestinien.
Les négociations israélo-palestiniennes se font par le biais de deux canaux distincts. Le premier canal est celui de la ministre de la Justice Tzipi Livni, du conseiller de Netanyahu, Itshak Molho et du négociateur en chef palestinien Saeb Erekat. Le second implique Netanyahu, le Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas et Kerry jouant le rôle d’intermédiaire.
Il se peut que l’écart entre les positions des deux parties ne puisse être comblé. Dans un tel cas, les Palestiniens – soutenu par la gauche israélienne – seraient favorables à ce que les Etats-Unis présentent leur propre plan.

NEGOCIATIONS A GENEVE ENTRE L’IRAN ET LES P5+1
La presse israélienne a suivi attentivement cette semaine la deuxième session de négociations en cours entre l’Iran et les P5+1 à Genève. Les médias ont fait part de l’inquiétude des autorités israéliennes concernant la possible signature d’un accord au cours de cette session, comme l’a suggéré le négociateur en chef iranien Abbas Araghchi. Ce dernier avait affirmé à la télévision d’Etat iranienne que les grandes puissances avaient accepté la proposition iranienne d’alléger les sanctions en échange d’une limitation de ses activités nucléaires.
Avant sa nouvelle rencontre avec John Kerry, ce vendredi, dans le cadre du processus de paix israélo-palestinien, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré qu’Israël rejetait catégoriquement tout accord qui pourrait être conclu entre les p5+1 et l’Iran qu’il a qualifié « d’affaire du siècle, pour l’Iran » et qu’Israël « n’était pas tenu par cet accord et fera tout pour se défendre ».

LA GUERRE DES MOTS / EMILY B. LANDAU – HAARETZ
La position des négociateurs iraniens s’est en fait montrée plutôt solide. Une des tactiques les moins appréciées mais les plus efficaces que l’Iran ait employé dans ses négociations avec la communauté internationale a été celle de ce que l’on peut appeler le « jeu des formules ». Cela renvoie aux tentatives de l’Iran de reformuler les questions liées aux négociations de façon à ce qu’elles soient alignées avec sa position et ses intérêts propres, et dans l’espoir que cette interprétation soit au final plus largement acceptée.
Une des tactiques communément utilisée est la répétition incessante de certains messages qui finissent par paraître comme étant de notoriété publique. Cette tactique a été employée au sujet du « droit inaliénable » de l’Iran de poursuivre son enrichissement en uranium, de l’accusation « sans preuves » par la communauté internationale selon laquelle l’Iran travaille sur un programme militaire, et de la « non-intention » de l’Iran de développer une arme
Le monde arabe observe la valse américano-russe nucléaire. Ces déclarations sont soit incorrectes soit partiellement correctes, mais en les répétant sans cesse, l’Iran tente de les faire paraître comme vraies.
Un des problèmes majeurs de l’Iran à la table des négociations réside dans la non-symétrie inhérente de la crise. L’Iran s’est engagé en rejoignant le traité de non-prolifération nucléaire et se trouve maintenant en violation de ses engagements. Les négociations visent donc à pousser l’Iran à retourner à ses engagements – il ne s’agit pas d’un contrat donnant-donnant.

C’est là qu’intervient un autre « jeu des formules » : la tentative de l’Iran de reformuler la négociation comme étant plus symétrique qu’elle ne l’est vraiment afin de pouvoir obtenir des concessions.
Une autre tactique spécifique que l’Iran a employée à ce sujet est de méthodiquement inverser la donne. Quand une demande est adressée à l’Iran, l’Iran retourne simplement les arguments de façon à les renvoyer à la communauté internationale. Si la communauté internationale affirme qu’elle a besoin de pouvoir faire confiance à l’Iran, l’Iran répondra qu’il a besoin de pouvoir faire confiance à la communauté internationale.

Le succès de cette tactique apparaît dans le fait qu’au cours des négociations sur le nucléaire entre l’Iran et le P5+1, les deux parties ont semblé devoir faire des concessions. L’Iran dans le contexte nucléaire a réussi à faire admettre qu’il était nécessaire de lever progressivement les sanctions à son égard, en s’appuyant sur sa technique de répétition incessante selon laquelle ces sanctions étaient injustes, immorales et illégales.
Au final, ces jeux de mots semblent potentiellement se retourner contre l’Iran puisque de l’atmosphère positive qui a été occasionnée à Genève résultent de très hauts standards et attentes. S’il s’avère que l’Iran n’est pas à la hauteur de ses paroles, il se pourrait que des mesures bien plus strictes soient alors prises.

DENOUEMENT DE LA SAGA LIBERMAN
Mercredi 6 novembre, le député Avigdor Liberman, président d’Israël Beiténou, a été acquitté à l’unanimité de toutes les accusations retenues contre lui. Liberman était inculpé d’avoir oeuvré en 2010 en faveur de la nomination de Ze’ev Ben-Arié comme ambassadeur d’Israël en Lettonie, afin de le récompenser de lui avoir communiqué en 2008 des éléments d’une enquête qui était menée alors contre lui dans une affaire de corruption passive (Liberman était soupçonné d’avoir illégalement perçu, entre 1999 et 2006, des millions de dollars du magnat israélo-russe Michael Cherney).

Cet acquittement permettra le retour, dès lundi prochain, de M. Liberman au poste de ministre des Affaires étrangères, conservé pour lui dans l’attente de la fin de son procès. Cet acquittement ouvre la voie au plein retour de Liberman sur la scène politique, ce qui pourrait avoir des répercussions sur d’importantes questions de politique étrangère comme intérieure (notamment l’avenir de l’alliance entre le Likoud et Israël Beiténou).
La majorité des commentateurs de presse ont mis l’accent sur l’échec retentissant du parquet, qui pendant 17 ans a enquêté sur les affaires de Liberman pour aboutir finalement à une inculpation marginale qui s’est avérée infondée.

Quelle que soit leur appréciation personnelle sur la conduite de M. Liberman, la plupart des commentateurs ont appelé à un examen de conscience du parquet. Certains d’entre eux sont d’avis que Liberman a été persécuté par le parquet, alors que d’autres soulignent et regrettent l’échec du parquet à l’inculper dans des dossiers plus importants.

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