La ville de Hébron est une des cités les plus anciennes du Proche-Orient encore habitée. C’est un centre spirituel pour les trois religions depuis qu’Avraham acheta un terrain dans cette région où se trouve une grotte nommée Mahpela pour y enterrer sa femme Sarah comme le rapporte l’Ancien Testament. Cette cité antique a été au centre des intérêts et dominée par différentes royautés et empires au cours des siècles.

Encore aujourd’hui, chaque événement se déroulant dans la ville est repris par les médias du monde. Il serait faux de dire qu’il n’y a pas de violences entre les populations juives et musulmanes. Cependant, ces médias ne font jamais le rapport des nombreux échanges et de la coopération existants au coeur de la ville. Plongez dans le Hébron enfin dépourvu de clichés et de préjugés.

Après le succès militaire d’Israël face aux Jordaniens lors de la guerre des Six Jours, Israël s’empare de la “Cisjordanie” et administre cette région en deux ensembles : la Judée (Hébron s’y trouve au sud) et la Samarie. Cette nouvelle situation politique et sécuritaire permet aux Juifs de revenir dans cette ville afin de prier dans le Caveau des Patriarches, lieu saint du judaïsme. Les deux populations s’y côtoient au quotidien, aussi bien autour du lieu saint que dans les quartier d’habitations qui se juxtaposent. Depuis le protocole de Hébron de 1997, la ville est divisée en deux secteurs. Le secteur occidental (appelé H1) a été placé sous autorité palestinienne. Le secteur oriental (appelé H2) comprend le quartier historique juif, le Caveau des Patriarches et la nouvelle ville de Kiryat Arba. C’est dans cette partie sensible de la ville qu’est déployée l’armée israélienne afin de sécuriser le quotidien des Israéliens vivant sur place et permettre aux croyants des différentes religions de venir prier sur le lieu saint.

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Une situation sécuritaire incontestablement sensible

La cohabitation des deux populations n’est pas acceptée par tous et les violences sont fréquentes à Hébron. Elles prennent la plupart du temps la forme de jets de pierres envoyés sur les civils israéliens vivant sur place et sur des soldats de Tsahal. Les pierres ne peuvent être considérées comme une simple provocation comme cela est souvent retranscrit dans les médias. Elles peuvent blesser grièvement et tuer comme cela a déjà été le cas en Judée-Samarie et notamment à Hébron.

La voiture d'Asher Palmer, détruite par les jets de pierres

La voiture d’Asher Palmer, détruite par les jets de pierres

Le 23 septembre 2011, un père israélien, Ahser Palmer et son jeune fils Johatan (12 mois) ont été tués suite à des pierres jetées sur leur voiture par des Palestiniens à Kyriat Arba. Former les soldats de sa compagnie et leur apprendre l’attitude à avoir face aux manifestations parfois très violentes qui peuvent éclater à Hébron fait partie de la mission du capitaine Nave Peper.

“Je leur explique que notre mission n’est ni d’éduquer, ni d’attiser les tensions, mais de protéger les civils présents sur place. Si nous nous mettions à agir violemment, nous ne ferions que tendre la situation et ça, nous ne le voulons en aucun cas.”

Le capitaine Nave Peper est sans ambiguïté : “le Hamas à Hébron est très présent et ne manque pas une occasion de déstabiliser la situation par des actes terroristes. Il y a un mois, un terroriste du Hamas s’est jeté sur un soldat un couteau à la main et avec un cocktail Molotov, dans le but de le tuer”, raconte t-il. “Un autre terroriste a voulu mener une attaque contre un soldat avec un cocktail Molotov et un ballon de gaz. Ces violences se déroulent sans arrêt à Hébron, il faut être vigilant tout le temps.” Bien plus grave, un soldat de Tsahal, Gal Koby, a été tué durant la fête de Souccoth en septembre dernier alors qu’il participait aux opérations de routine dont le but étaient de défendre et protéger le quartier juif de Hébron et les quelques 11 000 civils venus visiter la région durant cette fête centrale du calendrier juif.

Le rôle de Tsahal dans cette région si sensible est précise : “protéger les civils israéliens tout en essayant au minimum de perturber le cycle de vie de tous les habitants de la ville”, affirme t-il.

Malgré cette pression constante, l’image de Hébron renvoyée par les médias est loin de la réalitésur le terrain. Des échanges entre l’armée israélienne et les Palestiniens sont courants et ne s’inscrivent pas seulement dans des situations de violence.

La liberté de culte assurée pour tous les croyants

La coopération avec les autorités palestiniennes existe et est régulière. Tsahal communique avec des représentants palestiniens par l’intermédiaire du Bureau de Coordination. Ces échanges sont faits dans le but d’organiser au mieux la vie au sein de la ville.

Musulmans sortant de la prière au Caveau des Patriarches lors de la fête de l’Aïd al-Adha

Afin de respecter la liberté de culte des croyants souhaitant venir prier dans le Caveau des Patriarche, le lieu saint a été coupée en deux, abritant dans une aile une synagogue est dans l’autre une mosquée. De plus, lors des fêtes importantes des calendriers juifs et musulmans, l’édifice est réservé aux fidèles de la religion qui célèbrent une fête.

Il y a un mois, en l’honneur de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, le Caveau des Patriarches a été fermé aux fidèles juifs afin de permettre aux musulmans palestiniens d’y venir pratiquer leur religion. Durant une semaine, l’armée israélienne est ainsi entrée en alerte afin d’assurer aux Palestiniens le libre accès au lieu de culte et éviter tout débordement sécuritaire. Lorsque les 3000 fidèles présents dans le lieu saint sont sortis de l’office à 8h du matin, les regards se sont croisés mais le respect de Tsahal pour ces croyants était total. Les discussions entre l’armée israélienne et le Waqf (autorité musulmane en charge des lieux de cultes) sont des habitudes qui n’appellent pas à des tensions. Aucun incident n’a été à déplorer cette année et cette normalité qui ne fait pas de bruit n’a pas été mis à la une des médias dans le monde (en ce premier jour de l’une des fête les plus importantes du calendrier musulmans).

Venir en aide aux Palestiniens, une routine pour Tsahal

Au quotidien, la présence de Tsahal est aussi l’occasion d’une aide régulière des soldats aux problèmes que peuvent rencontrer les Israéliens comme les Palestiniens. Il n’est pas rare de rencontrer un enfant palestinien partager un moment loin des pierres et des insultes, avec un soldats de Tsahal qui lui apporte les premiers soins de santé en cas d’urgence.

Il y a encore quelques jours, un enfant palestiniens qui lançait des pierres a été blessé par l’un de ses amis, qui comme lui, cherchait à blesser les forces de sécurité israéliennes présentes sur place. L’un des policiers visé par les pierres a tout de même décidé de soigner cet enfant touché à la tête. Cela peut paraître paradoxal mais les valeurs des forces de sécurité israéliennes sont plus fortes que les violences régulières à leur encontre.

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Le capitaine Nave Peper affirme sans détour que le devoir de Tsahal envers un enfant juif ou enfant palestinien est le même. “Si un enfant se blesse accidentellement dans la rue, qu’il soit Israélien ou Palestinien, nous lui fournissons les premiers soins”. Il ajoute que si l’armée est dans l’obligation de mener une opération, chacune des interventions des soldats se réalisent de manière “chirurgicales”, selon ses mots.

Les manifestations côté palestinien sont très fréquentes à Hébron. On accuse souvent les soldats de Tsahal de se comporter comme bon leur semble face aux Palestiniens de Judée-Samarie, lorsqu’en fait, ils ne font que tenter de maintenir le calme et éviter les dommages chez l’une ou l’autre des populations.

Le capitaine Nave Peper explique que “le Toar Haneshek”, l’utilisation de l’arme en dernier recours, est inculqué et appliqué scrupuleusement par les soldats sur place. Il existe tous les jours ou presque des manifestations palestiniennes et il est vraiment très rare qu’il y ait des blessés. Le monde doit savoir que nous n’agissons que dans le cadre de la loi. Nos opinions politiques n’interviennent en aucun cas lorsque nous agissons sur le terrain

Les exemples de Tsahal aidant des Palestiniens ne manquent pas. “Il y a encore quelques jours, un habitant palestinien d’un certain âge n’arrivait pas à monter les marches d’un escalier”, raconte le capitaine Nave Peper.

“Un soldat s’est alors approché et a monté avec lui chacune des marches en le soutenant pour ne pas qu’il tombe. Ce genre de situation n’est pas rare ici à Hébron.”

La situation à Hébron est complexe et cela n’est contesté par personne. Cependant, le traitement de l’information concernant cette ville qui cristallise déjà beaucoup de tensions est trop souvent pris en otage par des médias qui proposent une image amputée des réalités positives qui existe malgré tout. Dans une région qui est régulièrement le théâtre de violences et de provocations, Tsahal continuera à assurer la sécurité de la ville par tous les moyens sans renier les valeurs de tolérance et de respect qui motivent son action sur place.

www.tsahal.fr

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