Depuis ce mercredi minuit, l’euro est la devise officielle de la Lettonie. Le petit État balte est devenu le dix-huitième État membre de la zone euro. Même si l’apport de ce pays de deux millions d’habitants à l’économie européenne s’annonce limité, son entrée dans la monnaie unique, en ces temps de crise, est symbolique: la zone euro, malgré ses défauts, reste une force d’attraction.

La Lettonie aura son siège au Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), à Francfort, aux côtés de cinq autres petits pays, entrés dans l’euro récemment: l’Estonie (2011), la Slovaquie (2009), Chypre et Malte (2008), la Slovénie (2007). Mais cette entrée dans l’euro s’effectue après une cure d’austérité draconienne qui a suivi la crise en 2008.

Les Lettons qui expérimentent depuis deux semaines les billets et les pièces européennes dans les commerces et les échoppes ne plébiscitent pas leur nouvelle monnaie. Le pays avait déjà un pied dans la zone unique avec un lats solidement arrimé à l’euro depuis 2005 et beaucoup de crédits déjà libellés en euro, mais la population redoute la hausse des prix. Selon les derniers sondages, 58 % des Lettons sont opposés à l’entrée dans l’euro.

L’adoption de l’euro: un long chemin de croix

Le ministre des Finances, Andris Vilks, assure à ses concitoyens que le passage va se faire en douceur. «Je ne pense pas qu’il y aura des problèmes importants. Nous avons beaucoup appris de l’Estonie où les prix n’ont augmenté que de 0,2 % ou de 0,3 %», a-t-il récemment déclaré à la télévision. Surtout, le gouvernement de Riga espère des retombées positives, comme ce fut le cas pour son voisin estonien, entré en 2011.

L’Estonie a connu depuis un regain des investissements étrangers en plus de la baisse des taux d’intérêt et des coûts de transaction. Sachant que 70 % des investissements directs étrangers proviennent de l’UE, qui est également le principal partenaire commercial.

L’adoption de l’euro fut un long chemin de croix pour la Lettonie, pays le plus lourdement impacté par la crise de 2008. En deux ans, le PIB a reculé de 22 %. Riga s’était déjà fait recaler du club de la zone euro pour cause d’inflation trop élevée. Après plusieurs cures budgétaires, la Lettonie est dans les clous de Maastricht: des finances publiques saines avec un déficit public fin 2012 de 1,2 % du PIB et une dette publique de 40,6 %.

Croissance record

Sur le front de la croissance, Riga caracole en tête de l’UE avec une hausse du PIB de plus de 5 % en 2011 et 2012 et une prévision autour de 4 % pour 2013. Tablant sur un même rythme de croissance, l’agence de notation Standard & Poor’s a récemment relevé la note de la dette de «stable» à «positive». Signe de l’embellie, le gouvernement a commencé à desserrer l’étau budgétaire en accordant des hausses de salaires dans la fonction publique.

Un bémol cependant, la Banque centrale européenne, également consultée sur l’adhésion, a alerté en juillet sur les risques inflationnistes et l’importance des dépôts étrangers dans les banques lettones, sont source d’instabilité.

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