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Zoom sur l’actualité de la presse israélienne du 13 au 17 janvier 2014, consacré cette semaine à un nouvel incident diplomatique entre Israël et les Etats-Unis et au décès de l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon.

NOUVEL INCIDENT DIPLOMATIQUE ENTRE ISRAËL ET LES ETATS-UNIS
Cette semaine a été marquée par un nouvel incident diplomatique entre Israël et les Etats unis suite à des  propos
du ministre de la Défense Moché Yaalon proférés à l’encontre du secrétaire d’Etat américain John Kerry et rapportés par le journaliste Shimon Shiffer dans le Yedioth Aharonoth. En effet, lors d’une conversation privée avec des responsables israéliens et  américains,  le  ministre  Yaalon  a  qualifié  le  secrétaire  d’Etat  américain  John  Kerry
d’ «obsessif »  et de « messianique». Il a ajouté qu’il souhaitait que Kerry « reçoive son prix Nobel  et  nous  laisse tranquilles ».  Suite  à  la  publication  de ses  propos,  le ministre  de  la Défense  a  du s’excuser.  En réponse,  Kerry  a  déclaré  lors  d’une  visite  au  Koweit  qu’il  ne laisserait aucune remarque  désobligeante  nuire  au
processus de paix.

Jeudi, le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’est rendu en Jordanie pour discuter avec le roi Abdallah des
derniers avancements du processus de paix. Parallèlement,  le secrétaire général  du  comité  exécutif  de  l’Autorité  palestinienne,  Yasser  Abed  Rabo  a  publié  un communiqué officiel déclarant  que l’Autorité palestinienne
rejetait l’accord‐cadre présenté par  Kerry.  Cette semaine,  les  ambassadeurs  israéliens  à  Rome,  Londres  et  Paris  ont  été convoqués  à  la  suite  de  l’annonce  vendredi  dernier  du  ministre  du  Logement  et  des Constructions  Uri  Ariel  de  la  construction  de  1400  logements  au‐delà  de  la  ligne  verte.
L’annonce, qui devait suivre la troisième vague de libération des prisonniers, avait, selon les  2 médias, été repoussée jusqu’au départ de Kerry de la région afin de ne pas le mettre dans l’embarras.

NECESSAIRE CONFRONTATION DIPLOMATIQUE / URI HEITNER – ISRAEL HAYOM  
La publication des remarques de Yaalon a causé une rupture dans les relations avec les Etats‐Unis,  l’un des plus
précieux alliés d’Israël. Parfois, Israël a besoin de mettre de  côté ses alliances stratégiques, surtout lorsqu’il s’agit
de sujets de sécurité nationale. Israël n’a pas hésité  à  tenir  tête  aux  Etats‐Unis sur  des  dossiers  de  première  importance,  comme  le problématique accord signé entre les puissances occidentales et l’Iran. Cependant,
il serait préférable qu’Israël et les Etats‐Unis  ne se disputent pas sur la place publique.

Nous devons défendre la vallée du Jourdain avec vigueur, même au prix d’un conflit avec les Etats‐Unis.  L’intérêt stratégique  d’Israël  dans  la  vallée  du Jourdain  dépasse  le  cadre  de compromis territoriaux.
Compte tenu de l’instabilité du Moyen‐Orient, nul n’est capable de prédire qui sera à la tête de la Jordanie  l’année
prochaine ou de l’Iraq dans deux ans. La vallée du Jourdain doit nécessairement rester sous souveraineté israélienne La seule idée de céder ce territoire devrait impérativement être retiré de l’agenda.

Maintenir la souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain est un sujet litigieux entre Israël et les Etats‐Unis mais Israël n’a pas le choix, et cette confrontation avec Washington justifie l’importance de l’enjeu. Toutefois, les remarques de Yaalon ont redirigé l’attention du débat  sur des choses futiles, entravant la cause d’Israël, salissant
son image et créant une tension néfaste aux relations binationales. Yaalon devrait savoir que tout ce qui se dit en coulisses a des  chances d’être révélées au  grand jour.  Formé  comme un soldat et un  commandant, Yaalon devrait savoir que défendre ses responsabilités politiques est aussi important que de

protéger le front.

LE TUEUR SILENCIEUX DU PROCESSUS DE PAIX / SHALOM YERUSHALMI – MAARIV 
Le ministre de la Défense est devenu le tueur silencieux du processus de paix. Il a arrêté d’y croire après Oslo.
D’autres ministres parlent des négociations, apparaissent à des congrès internationaux,  prononcent  des  discours  et  profitent  de  chaque  occasion  pour se  faire interviewer, mais c’est Yaalon qui a toujours le dernier mot sur les
sujets de la défense. Ces derniers mois, il était resté silencieux, hormis lors de réunions internes au cours desquelles
il a librement dénigré Kerry et ses plans.

Il y a une différence entre des conversations privées avec des journalistes et des déclarations qui font  les  gros titres  de  la  presse.  Les  déclarations  de  Yaalon  ont fait scandale.  Elles auraient pu causer un véritable dommage
diplomatique à Israël. Si la plupart des ministres et des membres de la Knesset s’oppose à la création d’un Etat palestinien indépendant, à une division de Jérusalem et même à des négociations qui permettront à Israël de garder  la plupart des grands blocs d’implantations, Yaalon les chapeaute tous. Il sera également à la  3 tête  de ce groupe dans le cas où Netanyahou décide de franchir un pas historique et annonce qu’il accepte le principe  de partage
de la Terre d’Israël.

Ces dernières semaines, des militants d’extrême droite ont envoyé via les réseaux sociaux des milliers d’emails et de messages  à  Yaalon et à son équipe.  Les militants ont enjoint Yaalon de ne pas céder aux positions  gauchistes  de
Netanyahou, « nous avons voté pour vous afin que vous représentiez la droite ». Yaalon a apparemment pris ces mots à cœur. Hier (mardi), il a pris position dans cette direction.

LA TRISTE VERITE / SHIMON SHIFFER – YEDIOTH AHARONOTH 
Il n’était pas très délicat de la part du ministre de la Défense de qualifier le secrétaire d’Etat américain John Kerry de « obsessif et messianique ». Mais plus important que le manque de courtoisie et de politesse, il y a quelque chose de
rafraichissant dans ces paroles, qui en réalité, ont également été prononcées pour les citoyens israéliens.

Les remarques du ministre de la Défense n’étaient pas seulement destinées à Washington mais aussi à Jérusalem. Yaalon exhorte Netanyahou et Livni d’arrêter de trembler devant Kerry et Yaalon Caricature de Shlomo Cohen dans
Israel Hayom  Washington, d’arrêter de faire semblant de vouloir la paix et démontrer aux israéliens ce qui se passe
réellement dans les coulisses du processus de paix.

Le  ministre  de  la  Défense  a  déclaré  que  les  négociations  ne  pourraient  aboutir  car  le Président  palestinien
Abu Mazen refuse de reconnaitre Israël comme l’état‐nation du Peuple juif, et qu’il refuse d’abandonner
l’exigence du droit du retour ainsi que de signer un accord qui marquera  la fin  des revendications. Cette  vérité  est sans doute  difficile  à dire, mais quelqu’un se doit de le dire, et cette personne, c’est Yaalon.

Tout comme feu Ariel Sharon, Yaalon appartient à la catégorie d’officiers qui se sont battus avec courage et au péril de leur vie pour que nous puissions continuer à vivre ici en toute sécurité.  Si  Yaalon  estime  que  les moyens technologiques  ne seront  pas suffisants  pour arrêter les réseaux terroristes de la vallée du Jourdain,
il est difficile de contester sa position.
En  outre, tout  le monde sait  que Netanyahou  pense  la même  chose.  Sauf  que  Yaalon,  contrairement à
Netanyahou, ne souhaite pas prendre part à l’imposture qui entoure les négociations en cours.

Les sévères remarques  formulées  par  Yaalon rappellent  celles  de  deux  autres  premiers ministres  –  Menahem  Begin  et  Yitzhak  Shamir  –  qui  ne  craignaient  pas  d’exprimer publiquement leurs désaccords avec des  officiels
américains. Dire la vérité, même si elle est parfois douloureuse et embarrassante, est toujours préférable à des simagrées qui finissent par ternir les deux parties.

DISPARITION DE L’ANCIEN PREMIER MINISTRE ARIEL SHARON
Samedi dernier, l’ancien Premier ministre Ariel Sharon s’est éteint après 8 ans passés dans le coma  à  la suite  d’un
accident  vasculaire  cérébral.  Les  médias  israéliens  ont  largement couvert  la  dégradation  de son  état  de santé, son  décès  et ses  obsèques  ainsi  que  les  nombreux hommages rendus par des hauts  responsables
d’Israël et du monde entier. Le vice‐président  américain  Jo  Biden  ainsi  que  Hélène  Conway‐Mouret,  la  ministre  française déléguée chargée des Français de l’étranger ont assisté aux funérailles dans son ranch du sud du pays.

De nombreux commentaires ont été publiés par les médias israéliens sur sa personnalité ainsi que sur sa carrière
militaire et politique. Les commentateurs se sont accordés pour dire que Sharon était l’un des deux hommes –avec Moshé Dayan –  à avoir façonné plus que toute autre  personne  l’esprit  vainqueur,  actif  et  déterminé  de  Tsahal. Ariel  Sharon  a  été salué comme l’un des leaders israéliens les plus influents d’Israël,  au même rang que
Menahem  Begin et Yitzhak Rabin. Si le bilan de sa carrière militaire a été encensé, notamment grâce à son rôle
décisif lors de la guerre de Kippour, le bilan de sa carrière politique a quant à lui été plus mitigé, notamment du fait
du désengagement unilatéral de la bande de Gaza alors que Sharon avait activement  encouragé  la  colonisation des années auparavant. Pour  certains commentateurs,  Sharon était un homme pragmatique
et opportuniste dépourvu de toute idéologie.

Les opinions exprimées et retranscrites dans cette revue de presse n’engagent que leurs auteurs
Le service de presse de l’ambassade de France en Israël

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