C’est une Knesset à moitié vide qui a adopté mercredi une loi controversée pour incorporer les étudiants ‘haredi (ultra-orthodoxes) en Yéshiva dans l’armée israélienne, après une dispute politique qui a vu l’opposition boycotter le vote.

Le projet de loi a passé ses deux dernières lectures dans le plenum de la Knesset avec 67 votes en faveur et un seul contre. Il y avait zéro abstentions en raison de l’absence des députés de l’opposition.

Le seul vote contre est venu du député Yoni Chetboun (Bayit Yéhoudi). Chetboun avait promis de rompre les rangs et de voter contre le projet de loi, et a été le seul membre de la coalition à le faire.

Le député Moshé Gafni (Judaïsme Unifié de la Torah) a critiqué le passage de la loi, disant : « l’état d’Israël a perdu le droit d’être appelé un état juif et démocratique aujourd’hui. Le public ‘haredi ne l’oubliera pas et ne pardonnera pas à Netanyahou et ses partenaires ce qu’ils ont causé. »

« C’est un jour noir pour l’état et pour le gouvernement, aucun étudiant en Yéshiva ne s’engagera, pas aujourd’hui et pas dans l’avenir, » a déclaré Gafni.

Le projet de loi prévoit des quotas pour l’enrôlement des étudiants ultra-orthodoxes des Yéshivot, et impose des sanctions pénales aux insoumis.

Le projet de loi était une promesse électorale de Yair Lapid (Yesh Atid), dont le parti a supervisé la législation. Il a bénéficié du soutien du parti religieux sioniste Bayit Yéhoudi, dont le chef, Naftali Bennett, a exprimé le désir d’intégrer les ‘haredim dans le monde du travail et voit le service militaire dans Tsahal comme facilitant une telle démarche.

L’absence de l’opposition est venue après que la presse israélienne a révélé un accord de la coalition qui garantissait le passage de la loi d’incorporation et de deux autres lois controversées, la loi sur la Gouvernance et la loi sur le Referendum, qui sont toutes les deux passées en dépit de l’absence de l’opposition.

La question est au cœur d’une guerre culturelle sur la place des ‘haredim dans la société israélienne. Exemptés de service militaire pendant des dizaines d’années, les ‘haredim insistent sur le fait que leurs jeunes servent la nation à travers l’étude et la prière, préservant ainsi l’apprentissage et le patrimoine juif. Ils expliquent que la conscription menace leur communauté.

De l’autre côté de la société israélienne, ces exceptions ont fini par exaspérer les israéliens laïques, qui disent que les ‘haredim ne font pas leur part de travail dans la société.

www.juif.org

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