Dans une chronique radiophonique inscrite entre Roch Hachana et Yom Kippour, dans ces jours qualifiés de « jours redoutables », il faut à la fois se préoccuper des affaires du monde et en chemin ne pas oublier notre âme.

Pour le vaste monde qu’en dire? Sinon qu’enfin les nations démocratiques et les pays soucieux de leur survie ont décidé de mettre un terme à l’équipée sanguinaire du Calife El Baghdadi avec son pseudo Etat Islamique. Les Etats-Unis lancent déjà des raids contre les positions de cette entité cauchemardesque. Barack Obama en personne a décidé qu’il n’aurait de cesse que l’Etat pirate ne soit fumée et cendres. L’important est que d’autres Etats lui emboîtent le pas. Et la France en première ligne. A cet égard les débats à l’Assemblée nationale ont mis en évidence un consensus qui relève de l’intérêt bien compris de la République. Chacun réalise que la dangerosité mortelle de ce prétendu Etat islamique ne tient pas seulement dans ses forces propres et dans ses capacités de financement pour ainsi dire intarissables tant il a déjà accompli de conquêtes et constitué de réserves. Elle tient aussi dans son essaimage partout où se trouvent des populations confessant l’Islam, notamment en Europe.

Comme l’affaire Nemmouche l’a démontré, certains djihadistes de nationalité française, britannique ou allemande ne se sentent nullement et à proprement parler des citoyens de ces pays. Ils utilisent leur nationalité comme bouclier juridique ou comme passe – partout pour rejoindre le théâtre de leurs opérations. Quant aux sentiments qui les animent, si l’on peut parler de sentiments en ces affaires, on en a eu un nouvel exemple avec la décapitation en Algérie du malheureux Hervé Gourdel par des assassins qui s’imaginent, hélas, agir au nom de Dieu.

Pour faire front, est requise à l’évidence une détermination politique et militaire à toute épreuve. Cette détermination pour les Juifs du monde entier, et quel que soit leur degré d’observance, n’est pas dissociable de leur force d’âme. La force d’âme est l’exact contraire du fanatisme exterminateur. Un fanatique ne se pose aucune question. Il ne doute de rien et surtout pas de lui même. Il simplifie les dilemmes comme il tranche les gorges et coupe les têtes. La force d’âme n’est, elle, jamais donnée par avance. Elle résulte de la confrontation par chacun de ce qu’il sait des lois et des normes, divines, naturelles et humaines, puis de ce qu’il en a accompli ou au contraire méconnu. Chaque être ainsi constitué débat profondément à part soi et avec autrui et va jusqu’à examiner les raisons de ses ennemis. Après quoi, il passe à l’action jusqu’au moment décisif.

Entre Roch Hachana et Kippour, c’est au renforcement des âmes que l’on s’attache méthodiquement, sans réserve mentale, sans mauvais plaidoyer à usage personnel. Ce n’est pas le culte de la mort que l’on exalte mais au contraire la vie que l’on glorifie. Quiconque l’a compris ne redoute plus aucune épreuve. Il faut savoir s’y préparer car le monde qui s’annonce n’en sera pas avare.
H’atima tova

 Raphaël Draï,

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