מַּטּוֹת

Matot/Massei

 

Nombres 30:2-32:42 : Les ordonnances sur les vœux, la guerre avec Madian, les tribus Transjordaniennes, les Vilels e refuge, la Fin du Livre

Haphtara: Jérémie 2 :4-28-3 :4

Et Moshé parla aux chefs des tribus des fils d’Israël, disant, C’est ici la parole que l’Eternel a commandé, Quand un homme aura fait un voeu à l’Eternel, ou quand il aura fait un serment, pour lier son âme par une obligation, il ne violera pas sa parole ; il fera selon tout ce qui sera sorti de sa bouche. Nombres 30:2

Comme nous l’avons déjà souvent remarqué, la Thora n’est pas un texte qui suit un ordre chronologique. Les paragraphes, les chapitres et les Parachot s’articulent plutôt de façon thématique. La Parachat Pin’has se termine par deux chapitres sur le rappel des fêtes.

Le Meam Loez nous dit que la raison pour laquelle les commandements concernant les vœux suivent directement ceux des fêtes, est une mise en garde déguisée sur le danger lié à l’atmosphère de réjouissance des fêtes accompagnées de bonne chair et de boissons qui pourraient entraîner à prononcer des paroles superflues ou prendre des engagements inutiles. Il cite l’exemple de Job qui s’inquiétait et offrait des sacrifices en prévision lorsque ses fils donnaient un festin.

Et il arrivait que, quand les jours de festin étaient terminés, Job envoyait vers eux et les sanctifiait, il se levait de bonne heure le matin et offrait des holocaustes selon leur nombre à tous, car Job disait, Peut–être mes fils ont–ils péché et ont–ils maudit Dieu dans leurs coeurs. Job faisait toujours ainsi. Job 1:5.

C’est certainement parce qu’il y avait déjà eu  des paroles superflues dans les rangs d’Israël lors des réjouissances, ou bien tout simplement parce que D.ieu connaît le cœur des hommes que les deux textes s’enchaînent ainsi.

Le rappel de la solennité des vœux et des serments est communiqué par Moshé directement aux chefs des tribus :

Moshé dit aux chefs des tribus des Israélites : Voici la parole zé haadavar זֶה הַדָּבָ que le Seigneur a ordonnée.

Habituellement, c’est à l’ensemble de la communauté des fils d’Israël que D.ieu demande à Moshé d’adresser Ses instructions. Cette fois les chefs de tribus reçoivent les premiers les instructions sur les vœux. Bien que ces lois concernent tous les Israélites, les chefs de tribus ont le rôle de juges et doivent faire respecter les engagements verbaux des personnes, et appliquer les règles d’annulation des vœux. Pour nous montrer la gravité de vœux non acquittés devant l’Eternel, le Baal Haoturim nous fait remarquer que  la valeur numérique du mot  « vœux nedarimנדרים  »est la même que celle du mot « meurtrier rotsea’h  רוצח» : 304. Ne pas honorer sa parole devant D.ieu est aussi grave qu’un assassinat ! Il ne faut donc pas prononcer des vœux ou des serments à la légère.

Le texte traite ensuite des cas de vœux ou de serments formulés par les femmes et dont l’annulation dépend de la responsabilité du père de la fille (si la femme habite toujours dans la maison de son père), ou de son mari si elle est déjà mariée :

Ce sont là les statuts que l’Eternel commanda à Moshé, entre un homme et sa femme, entre un père et sa fille, dans sa jeunesse, dans la maison de son père. Nombres 30:17

Tous les cas de figures abordés concernent l’annulation des vœux de la femme mariée ou non, ce qui nous donne un aperçu des relations mari/femme au regard de la Thora. Il existe une hiérarchie qui relève de la protection et de la responsabilité spirituelle de l’homme envers la femme, responsabilité établie par D.ieu.

Le texte enchaîne sur l’ordre d’exterminer les Madianites qui avait déjà été donné dans la Parachat Pin’has.  Cette fois encore l’ordre est répété en associant le proche décès de Moshé:

Et l’Eternel parla à Moshé, disant, Exécute la vengeance des fils d’Israël sur les Madianites ; ensuite tu seras recueilli vers tes peuples.

Nombres 31:1-2

Ce verset, faisant immédiatement suite au passage sur les vœux, est une allusion au fait que D.ieu honore Sa Parole et ne reviendra pas sur Son vœu de ne pas faire entrer Moshé en Terre promise. De même Moshé s’était certainement engagé à venger l’honneur d’Israël face aux Madianites. L’Eternel lui rappelle cet engagement comme une assurance qu’Il combattra aux côtés des fils de Yaakov et leur donnera la victoire.

  Cette bataille contre les Madianites ne doit pas être simplement vue comme une vengeance de sang mais comme le composant d’une purification nécessaire avant la prise de position en Canaan. Au travers des égarements du peuple, c’est la Sainteté de D.ieu qui a été bafouée. Une faiblesse a été dévoilée dans le témoignage. Il faut remédier à cela, et c’est encore une fois à Moshé que revient l’honneur d’organiser cette bataille.

Malgré le nombre de Madianites, seulement 12000 hommes seront choisis  dans le camp d’Israël, 1000 par tribu, pour accomplir cette mitsva de racheter l’honneur de l’Eternel. Le Baal Haturim, note que le texte commence par un aleph et termine par un aleph א, et ceci indique que le peuple était un seul cœur dédié à l’Aleph, le Premier : D.ieu.

…mille hommes par tribu, de toutes les tribus d’Israël. Nombres 31:4

אֶלֶף לַמַּטֶּה אֶלֶף לַמַּטֶּה–לְכֹל מַטּוֹת יִשְׂרָאֵל

תִּשְׁלְחוּ לַצָּבָא

Seulement 12 000 hommes d’Israël vont affronter les Madianites avec Eléazar à leur tête, lequel se charge d’emporter les trompettes et les objets sacrés. Ils partent pour un combat spirituel et leurs armes sont spirituelles. Ils se séparent des techniques habituelles de combat guerrier, leur D.ieu est le D.ieu des armées. Les peuples de Canaan réaliseront que le D.ieu d’Israël combat toujours au milieu de Son peuple et que même, à 1 contre 1000, la victoire est assurée pour les fils de Yaakov. Le jeune David le rappellera à Goliath avant de l’abattre de sa fronde :

Et David dit au Philistin, Toi, tu viens à moi avec une épée, et avec une lance, et avec un javelot ; et moi je viens à toi au nom de l’Eternel des armées, du Dieu des troupes rangées d’Israël, que tu as outragé.

1 Samuel 17 :45

En route pour leur mission prophétique, les troupes partent et remportent le combat : les cinq rois des Madianites sont tués ainsi que Bil’am, l’instigateur et conseiller diabolique à l’origine de la perversion des hommes d’Israël par les filles madianites. Aucun des guerriers d’Israël ne manque dans les rangs après la bataille.

Au retour des troupes, Moshé sort du camp à leur rencontre et s’irrite contre les chefs des bataillons car s’il leur avait été permis de ramener du butin. La prise de guerre des femmes madianites représente un tel danger potentiel que Moshé leur demandera de les tuer en leur rappelant que 24 000 de leurs frères ont péri à cause d’elles.

Puis, D.ieu ordonne à Moshé et Eléazar de faire le compte des prises de guerre,   une moitié doit revenir aux soldats sortis pour le combat et l’autre moitié distribuée au reste du peuple. Après avoir perçu sa part, chacun devait remettre une trouma, une offrande de 0,2% au prêtre Eléazar et une autre de 2% également pour les Lévites chargés du fonctionnement du Tabernacle. On peut se donner une idée de l’importance totale du butin, et par conséquent des combats, par l’offrande faite à D.ieu correspondant à l’offrande des officiers.

Et tout l’or de l’offrande élevée, qu’ils avaient offert à l’Eternel, fut de seize mille sept cent cinquante sicles, de la part des chefs de milliers et des chefs de centaines Nombres 31:52

Ces 16750 sicles de 16 grammes représentent 268 kg d’or qui ne sont que les 2% de la prise soit un total de 13,4 tonnes d’or !!!

Suite à cet épisode, notre Paracha se poursuit par une requête des tribus de Ruben et de Gad :

Et les troupeaux des fils de Ruben et des fils de Gad étaient en grand nombre, en très grande quantité. Et ils virent le pays de Jahzer et le pays de Galaad, et voici, le lieu était un lieu propre pour des troupeaux.

Et les fils de Gad et les fils de Ruben vinrent, et parlèrent à Moshé et à Eléazar, le sacrificateur, et aux princes de l’assemblée, disant,

Ataroth, et Dibon, et Jahzer, et Nimra, et Hesbon, et Elhalé, et Sebam, et Nebo, et Béon, le pays que l’Eternel a frappé devant l’assemblée d’Israël, est un pays propre pour des troupeaux, et tes serviteurs ont des troupeaux.  Et ils dirent, Si nous avons trouvé faveur à tes yeux, que ce pays soit donné en possession à tes serviteurs ; ne nous fais pas passer le Jourdain. Nombres 32:1-4

 (Les commentateurs ont trouvé cinq raisons à la colère de Moshé :

–         L’attachement exagéré de ces tribus au matériel.

–         Leur désir de se détacher de la Communauté pour vivre selon leurs propres critères.

–         Leur manque de vision prophétique quant à la mission de la Terre promise.

–         Leur manque de patriotisme.

–         Le rejet des bénédictions promises en Terre sainte.

Le verset nous dit qu’ils plaçaient leurs biens avant leurs propres enfants :

   Et ils s’approchèrent de lui, et dirent, Nous bâtirons ici des enclos pour nos troupeaux, et des villes pour nos petits enfants. Nombres 32:16

Moshé leur répondra en remettant les priorités :

  Bâtissez–vous des villes pour vos petits enfants, et des enclos pour vos troupeaux ; et ce qui est sorti de votre bouche, faites–le. Nombres 32:24

Mais, selon d’autres commentateurs,[1] cette demande des descendants de Ruben et de Gad correspond aux prophéties que leurs tribus vont recevoir, la Thora étant un Livre qui se situe hors du temps :

Que Ruben vive et ne meure pas, et que ses hommes soient en petit nombre Deutéronome 33:6

Moshé accepte cette demande sous la condition que les vaillants de ces tribus participent à la conquête de Canaan, ce qui leur ferait courir le risque de laisser leurs femmes et enfants seuls de l’autre côté du Jourdain, à la merci des Ammonites et des Moabites. Cette phrase « Que Ruben vive et ne meure pas » fait référence au cri que l’on lance pour un roi ou un dirigeant : Longue vie au roi ! Moshé s’inquiétant de la survie de cette tribu et de l’accomplissement totale de sa destinée orienta sa bénédiction pour assurer protection à Ruben et à sa descendance.

Pour Gad, la prophétie est également adaptée au choix de rester de l’autre côté du Jourdain :

Et de Gad il dit, Béni soit celui qui élargit Gad. Il habite comme une lionne, et il déchire le bras, même le sommet de la tête. Deutéronome 33:20

La portion de territoire qu’il va occuper de ce côté du Jourdain est effectivement très grande et son camp est considérablement élargi. Mais la bénédiction se poursuit par un accroissement de sa force comparable à une lionne car il en aura besoin. Le territoire qu’il se choisit est à la frontière est, plus exposée aux ennemis et aux pillards.

Bien que cette portion de Paracha ne le mentionne pas, la demi-tribu de Manassé obtiendra également une terre transjordanienne sans qu’il n’en ait fait la demande. Parce qu’il possédait certainement aussi beaucoup de bétail, Moshé lui accorda la même faveur qu’à ses frères.

La dernière Paracha du Livre de Bamidbar va nous rappeler les quarante années passées dans le désert…

מַסְעֵי

Massei

Nombres 33:1-fin du livre : rappel des étapes dans le désert, les frontières du pays, les villes de refuge.

      Ce sont ici les traites, maasei מַסְעֵי des fils d’Israël, qui sortirent du pays d’Egypte, selon leurs armées, sous la main de Moshé et d’Aaron. Nombres 33:1

Quarante-deux étapes sont mentionnées, et cette énumération nous montre comment D.ieu a pris soin de Son peuple pendant ces quarante années de marche dans le désert. Chaque étape est significative. Là, les tentations ont été permises pour révéler les motivations des cœurs, et ici, pour renforcer la foi de ce peuple tout droit sorti d’un pays alors à l’apogée de l’occultisme et de l’idolâtrie. D’après un décompte traditionnel, quatorze de ces étapes se situeraient pendant la première année et huit pendant la dernière. Le peuple ne se serait donc déplacé que 20 fois pendant ces trente-huit années. Rachi précise que les Israélites seraient restés à Kadech 19 ans.

Ces étapes, toutes recensées, n’ont pas été le fruit d’une errance au hasard, ainsi que veut le souligner l’appellation arabe de ce désert : « Désert de l’égarement » mais plutôt d’une volonté divine d’enseignement, guidant les fils d’Israël pas à pas, les faisant avancer puis revenir sur leur pas et avancer encore pour rester sur place le temps d’un enseignement profond dans Ses Voies.

Le Midrash cite quelques-unes de ces étapes et en donne la signification. Elles sont pour nous aussi un enseignement :

Ramsès : le point de départ, le quinze Nissan 2448….et le point de non-retour. On ne retourne pas en exil..

Souccot : le premier camp dans le désert, la protection et la nuée de D.ieu…

Mara : les eaux amères, D.ieu change l’amer en doux, et d’une situation difficile peut jaillir la bénédiction…

Elim : là où il est question des douze tribus apparentées aux douze sources d’eau qui abreuvent les soixante-dix palmiers, représentants les soixante-dix nations du monde…

Refidim : le manque d’eau et la peur les fait douter de leur Rédempteur, Amalek attaque en réponse…

Kivrot Hataava : la convoitise de la chair amena le châtiment…

Cette marche avait un but : préparer les enfants d’Israël à prendre possession du pays sur lequel D.ieu a les yeux fixés d’un bout de l’année à l’autre, Son pays :

Parle aux fils d’Israël, et dis–leur, Quand vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous déposséderez tous les habitants du pays devant vous, et vous détruirez toutes leurs figures sculptées, et vous détruirez toutes leurs images de fonte, et vous dévasterez tous leurs hauts lieux ; et vous prendrez possession du pays, et vous y habiterez, car je vous ai donné le pays pour le posséder. Et vous recevrez le pays en héritage par le sort, selon vos familles, à ceux qui sont nombreux, vous augmenterez l’héritage, et à ceux qui sont peu nombreux, vous diminuerez l’héritage ; là où le sort lui sera échu, là sera l’héritage de chacun, vous hériterez selon les tribus de vos pères. Nombres 33:51-54

Il ne s’agit pas ici d’une mission mais d’un commandement. Le Judaïsme enseigne qu’à chaque homme correspond un endroit où il peut s’épanouir et manifester le plus pleinement ses dons et son appel. Israël a été donné au peuple juif. Tout Juif hors d’Israël est en exil, loin de son lieu de prédilection. Chaque âme juive ressent potentiellement l’appel de la Terre d’Israël, et cet appel est un commandement venu directement de l’Eternel des armées.

Cette notion de lieu où réside la Présence divine ne se limite d’ailleurs pas à une limite géographique car les frontières de la Terre d’Israël sont différentes suivant la vision et dépassent de loin notre conception politique.

En effet, deux définitions sont communément données pour définir les frontières d’Erets Yisraël :

–         Du Nil à l’Euphrate, lors de la première alliance faite entre Avram et D.ieu:

En ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Avram, et dit: Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate. Genèse 15:18

Puis lors de la seconde alliance, celle de la circoncision :

Et je te donne, et à ta semence après toi, le pays de ton séjournement, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. Genèse 17:8

Enfin, encore une définition communément admise est celle de « Dan à Beer Shéva » :

Tout Israël, depuis Dan jusqu’à Beer-Schéba, reconnut que Samuel était établi prophète de l’Eternel. 1 Samuel 3:20

Il suffit de prendre une carte pour se rendre compte que la différence de territoire est énorme entre ces deux limites ! D’une part, elles comprennent tout le Moyen-Orient dans la première définition, et seulement une partie d’Israël dans la seconde.

 Dans la seconde alliance, le pays de Canaan ne s’étend que (selon Genèse 10:19) du sud Liban jusqu’à la Mer morte :

Et les limites des Cananéens furent depuis Sidon, quand tu viens vers Guérar, jusqu’à Gaza ; quand tu viens vers Sodome et Gomorrhe et Adma et Tseboïm, jusqu’à Lésha. Genèse 10:19

Le message des deux alliances est différent. D.ieu promet à Avraham, après sa victoire sur les quatre rois, que ses descendants conquerront un jour la terre, yerouchat haArets, après un temps de captivité dans un pays étranger. Cette conquête reflétera alors un aspect national et historique et marquera le début de la nation juive. Les limites incluront les dix rois. C’est l’alliance entre les morceaux qui assure la protection divine et l’assurance de la pérennité de la nation d’Israël :

Et il lui dit, Moi, je suis l’Eternel, qui t’ai fait sortir d’Ur des Chaldéens, afin de te donner ce pays–ci pour le posséder, lerichta, לְרִשְׁתָּהּ

Genèse 15:7

Le terme lerichta, yerouchat, indique une possession acquise par voie militaire.

L’alliance de la circoncision quant à elle, revêt un caractère plus personnel entre D.ieu et Son peuple, une alliance religieuse et un héritage personnel, ah’ouza :

Et je te donne, et à ta semence après toi, le pays de ton séjournement, tout le pays de Canaan, en possession, lea’houzat לַאֲחֻזַּת perpétuelle, et je serai leur Dieu. Genèse 17:8

Israël, avec sa spécificité et son appartenance au D.ieu d’Israël avec Lequel elle a conclu une alliance personnelle, Israël dont la destinée et l’appel sont liés à un endroit particulier, la terre d’Israël, est aussi appelée à être une bénédiction pour la terre entière ainsi que D.ieu l’a promis à Avraham :

Et l’Eternel avait dit à Avram, Va–t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le pays, el haarets אֶל-הָאָרֶץque je te montrerai ; et je te ferai devenir une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction ; et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et en toi seront bénies toutes les familles de la terre. Genèse 12:1-3

Or cette arets, est celle qui est définie dans l’alliance entre les morceaux :

Et il lui dit, Moi, je suis l’Eternel, qui t’ai fait sortir d’Ur des Chaldéens, afin de te donner ce pays–ci, haarets הָאָרֶץ pour le posséder.

Genèse 15:7

La fusion entre les deux types de limites est donc établie par l’emploi du mot arets.  Une Israël spirituelle dont l’influence s’étend au-delà de son territoire physique.   Car les limites du Nil et de l’Euphrate ne sont pas des frontières en soi mais plutôt les deux centres économiques et sociaux de l’époque, c’est-à-dire : le monde entier… Alors que l’alliance entre les morceaux reflète l’aspect national de conquête, les limites de la terre, arets reflète la vocation d’Israël : être une bénédiction pour le monde entier.

Les derniers chapitres du Livre des pérégrinations des enfants d’Israël mettent en rapport étroit le Machia’h et le commandement de posséder la terre.

Une des premières directives de Moshé avant l’entrée en Terre Promise et la répartition des tribus est de donner au sein de l’héritage des tribus, des villes de refuge situées dans les villes attribuées aux Lévites :

Et parmi les villes que vous donnerez aux Lévites seront les six villes de refuge, arei hamiklat עָרֵי הַמִּקְלָט, que vous donnerez pour que l’homicide s’y enfuie ; et outre celles–là, vous donnerez quarante–deux villes. Nombres 35:6

Ce concept de ville refuge est un concept unique à la Thora. Si une personne a tué accidentellement une autre personne, elle doit partir dans une de ces villes pour éviter d’être rattrapée par « le vengeur du sang », c’est-à-dire le parent proche de la victime, et y rester jusqu’à la mort du Cohen Gadol.

Ceci inclut à la fois la notion d’exil et de sanctification de la terre. Nous retrouvons ce thème de l’exil dans tous les cas où une grave transgression a été commise, et surtout celle liée avec la mort.

Dans le cas d’Adam et ‘Hava, chassés de la Présence divine après avoir désobéi, et encouru une mort spirituelle :

Et l’Eternel Dieu le mit hors du jardin d’Éden, pour labourer le sol, d’où il avait été pris, il chassa l’homme, et plaça à l’orient du jardin d’Eden les chérubins et la lame de l’épée qui tournait çà et là, pour garder le chemin de l’arbre de vie. Genèse 3:23-24

Dans le cas de Caïn et d’Abel:

La voix du sang de ton frère crie de la terre à moi. Et maintenant, tu es maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu laboureras le sol, il ne te donnera plus sa force ; tu seras errant et vagabond sur la terre. Genèse 4:10-12

Dans le cas de la personne qui aurait accidentellement causé la mort d’une autre, la terre redemande vengeance, une peine d’exil, apparentée à une mort, est imposée au coupable. Car tout sang versé doit être expié. La personne est déclarée coupable car son inadvertance n’a pas seulement causé la mort prématurée de sa victime mais aussi celle de ses éventuels descendants, tous créés à l’image de D.ieu. Seule la mort du Cohen Gadol permettait l’expiation du coupable et le retour dans son héritage.

Ces villes de refuge appartenaient aux Lévites. Le coupable devait alors fuir dans une de ces villes où l’enseignement de la Thora était la principale préoccupation. Il passait alors le reste de sa vie dans l’abri et le refuge de l’étude des commandements divins. La racine du mot miklat,מִּקְלָט refuge, signifie également absorption et intégration. Le Talmud raconte que dans les temps bibliques, des pancartes indiquaient les villes de refuge. Chaque pancarte portait la double inscription de miklat miklat. La valeur numérique de miklat est 179 et sa valeur doublée est 358, ce qui équivaut à la valeur numérique de Machia’h: משיח

Notre Paracha s’inscrit dans la période des trois semaines situées entre le 17 Tammouz et le 9 b’Av qui correspondent respectivement aux dates de destruction des murailles de Jérusalem et des deux Temples. Pendant ces trois semaines, des portions dites « de châtiment » des prophètes sont lues et des jours de jeûne sont observés à ces dates.

Le peuple s’afflige et soupire après la restauration du Temple, signe du retour de la Présence divine en Terre d’Israël. Le prophète Zacharie nous promet que ces jours de jeûne seront un jour transformés en jours de joie :

Ainsi dit l’Eternel des armées, Le jeûne du quatrième mois, et le jeûne du cinquième, et le jeûne du septième et le jeûne du dixième mois seront pour la maison de Juda allégresse et joie, et d’heureuses assemblées. Aimez donc la vérité et la paix. Zacharie 8:19

 Amen,  travaillons donc à aimer la vérité et la paix afin de mériter la venue de Machia’h.


[1] Rabbi Moshé Hadarchanחזק ! חזק ! ונתחזק !

Sois fort ! Sois fort ! Et puissions-nous être renforcés ! 

 

Orah Sofer, Guide touristique licenciée
Guide certifiée à Ir David – Guide certifiée à l’Institut du Temple

 (972) 054-207313  – www.visiterisrael.com


[1] The Shevatim R.M.Polter

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