(FILES) A picture dated on December 31, 2007 shows an aerial view of the southern entrance of Egypt's Suez Canal. Egypt on August 6, 2015 inaugurates a "new Suez Canal" waterway touted as an achievement rivalling the digging of the original, as it seeks to boost both its economy and international standing. The new 72-kilometre (45-mile) waterway built in less than a year at a cost of $9 billion (7.9 billion euros) runs part of the way alongside the existing canal connecting the Red Sea and the Mediterranean. AFP PHOTO/JACK GUEZ

Canal de Suez: l’Egypte a investi 7,8 milliards pour le moderniser (sans savoir combien cela rapportera).

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a inaugure ce jeudi 6 août la seconde voie du canal de Suez, un projet hautement symbolique. Il vise autant à relancer l’économie du pays qu’à asseoir la légitimité du pouvoir sur la scène internationale.

Après la vente des Rafales en février, François Hollande a ete l’invité d’honneur de l’importante cérémonie d’inauguration, à Ismaïlia, en bordure du canal. Elle intervient un an après l’arrivée au pouvoir de Abdel Fattah al-Sissi, qui a destitué son prédécesseur, l’islamiste Mohamed Morsi, et lancé une répression sanglante contre ses partisans.

Le président égyptien a mis les bouchés doubles pour boucler ce chantier colossal en douze mois. Au total, les travaux ont coûté 7,8 milliards d’euros pour creuser une nouvelle voie de 72 kilomètres, censée permettre de doubler la capacité du trafic entre la mer Rouge et la mer Méditerranée. D’ici 2023, quelque 97 navires pourront emprunter le canal quotidiennement, contre 47 en 2014, selon l’Autorité du canal de Suez.

En théorie, la nouvelle artère doit faire passer les revenus tirés du canal de 5,3 milliards de dollars en 2015 à 13,2 en 2023. Dans la pratique… « Il y aura certainement une hausse des revenus, estime Amr Adly, expert du centre Carnegie pour le Moyen-Orient. Mais les chiffres annoncés sont-ils réalistes et crédibles? On ne sait pas comment ils ont été calculés ».

Pour commencer, l’objectif de hausse du trafic est pour le moins optimiste. Pour atteindre le seuil de 97 navires par jour en 2023, il faudrait une progression moyenne de 8,3% par an. C’est loin d’être gagné compte tenu de la conjoncture actuelle. De plus, le canal de Suez est toujours 20% en-dessous de son pic d’activité de 2008. Il voyait alors passer 58 navires par jour.

Certes, le temps de traversée va être réduit, mais ce n’est pas un argument décisif. “A l’heure actuelle, la vitesse n’est pas un facteur clé pour les porte-conteneurs, le secteur qui utilise le plus le canal », a expliqué Michelle Berman, directeur des risques opérationnels chez BMI Research, à Bloomberg Business.

Loin d’être un secteur sous tension, le transport maritime est plutôt en surcapacité. Le Baltic Dry Index, un indice qui fixe le prix du transport du fer, du charbon et du grain (des ingrédients de base de l’acier, de l’énergie et de l’alimentation), flirte depuis le début de l’année avec des plus bas historiques. Ce n’est pas le ralentissement de la croissance chinoise qui va le requinquer…

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http://www.huffingtonpost.fr/

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