Nous voici au seuil d’une année de Hakhel – la Mitsva particulière qui était observée une fois tous les sept ans, l’année suivant celle de la Chemitah et qui requérait le rassemblement (« hakhel ») du peuple, hommes, femmes et enfants, au Beth Hamikdache [le Saint Temple]. Cette réunion avait pour but de renforcer leur attachement à l’étude de la Torah et à la pratique des Mitsvot, dans la crainte du Ciel.

Comme tout ce qui a trait à la Torah, qui est « Torat ‘haïm », un enseignement de la vie, le précepte de Hakhel se reflète, lui aussi, dans différents aspects de la vie quotidienne. L’un de ces aspects fera l’objet de ce message, à l’occasion de la présente période d’examen de conscience, aboutissant à des conclusions et à des résolutions qui sont les conditions préalables d’une année nouvelle et meilleure sous tous les rapports.

Nous introduirons cependant notre propos par ces quelques remarques :

Pensée, parole et action

La vie humaine s’exprime dans trois formes générales d’activité : la pensée, la parole et l’action.

Une règle admise veut que rien ne se perde totalement. Cette règle s’applique également à la pensée, à la parole et à l’action humaines. Cela veut dire que les pensées, les paroles et les actions d’hier, d’avant-hier et des jours précédents ne disparaissent pas sans laisser de traces. Leur influence demeure, modelant les choses d’aujourd’hui et de demain, d’une manière apparente aussi bien sur la personne concernée que sur le monde qui l’environne.

Un autre point à souligner : à première vue on pourrait croire qu’une action, du fait qu’elle appartient au passé, échappe au contrôle humain : le passé étant le passé, nul ne peut l’annuler ni le modifier. Or, il n’en est pas du tout ainsi. D.ieu a, en effet, conféré à l’homme un pouvoir divin – par le moyen de la Téchouva– qui lui permet de modifier, non seulement le cours de l’avenir, mais aussi le passé ; de le changer au point de l’inverser totalement, si bien que « des transgressions délibérées peuvent finalement être considérées comme des fautes involontaires ». Plus encore, elle peuvent mêmes être converties en « actions méritoires ».1

Un « inventaire » particulier

Chaque année, un Juif est amené à examiner les pensées, les paroles et les actions qu’il a eues, proférées et accomplies dans l’année qui s’achève, afin de se préparer à Roch Hachana, au moment où il acceptera la souveraineté absolue du Créateur et Roi de l’univers. Si une telle préparation est nécessaire tous les ans, sans distinction, elle l’est d’autant plus en vue de l’année de Hakhel et requiert encore plus de dévotion et de ferveur.

En effet, la signification du Hakhel, dans un sens spirituel, réside dans le fait qu’elle récame du Juif qu’il rassemble toutes ses pensées, ses paroles et ses actions, afin des les orienter vers son « Beth Hamikdache intérieur » et de les y placer avec la plus totale soumission à la volonté divine. Cette année, chaque Juif doit donc entreprendre un « inventaire » dans l’esprit de Hakhel, avec la ferme détermination de :

a) Modifier les pensées, les paroles et les actions de la vie quotidienne qui ont besoin d’être modifiée,

b) corriger et améliorer celles qui sont perfectibles,

c) insuffler plus d’enthousiasme et de vitalité à celles qui, bien qu’accomplies parfaitement par rapport au niveau spirituel des autres mois, ont besoin d’un surcroît de ferveur, compte tenu de la période, à la veille du « couronnement du Roi », quand toutes les pensées, les paroles et les actions doivent être envisagées avec un degré différent d’exultation.

Et ce, au point de réaliser la révélation de la Divinité dans sa vie personnelle, dans son entourage et dans le monde entier,

conformément aux termes de la prière de Roch Hachana, « Étends Ton règne sur tout l’univers, afin que tout créature sache … comprenne … déclare : l’Éternel, D.ieu d’Israël est Roi, et Sa royauté s’étend à tout ! »

En réfléchissant profondément à cette vérité que rien ne se perd, nous pouvons voir qu’il n’y a pas de raison de s’affliger et de désespérer, non seulement en fonction de l’avenir, mais même du passé. Au contraire, avec l’assurance la plus grande que D.ieu veille sur chacun et soutient toute bonne intention et toute bonne action, nous pouvons nous engager dans notre préparation individuelle pour la nouvelle année avec la plus grande confiance. Et si certains événements de l’année écoulée sont cause d’un profond regret, nous avons dans le même temps la joie intense de savoir que le Tout Puissant nous a dotés de la capacité de convertir les transgressions, même délibérées, en actions positives. En outre, il va de soi que ce que nous faisons dans la joie et la confiance s’accomplit avec une mesure plus grande de succès.

Puisse D.ieu venir en aide à chacun, homme ou femme, au sein du peuple d’Israël, afin qu’ils puissent tirer le meilleur parti de l’occasion favorable qui se présente, dans la joie et l’allégresse.

Avec ma bénédiction pour êtres inscrits et scellés pour une bonne et douce année.

/signé : Menachem Schneerson/

NOTES
1. Talmud Yoma 86b ; voir également Derekh Mitsvotekha 191a, qui s’étend sur ce sujet.
PAR RABBI MENAHEM M. SCHNEERSON, LE RABBI DE LOUBAVITCH

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