Du 17 mars au 9 avril, un événement entre deux pays se déroule en Israël. Je nomme, « le festival du film français ». C’est le rendez- vous tant attendu par le monde franco- israélien. Un grand nombre d’acteurs, réalisateurs et scénaristes sont présents pour partager leur amour de la culture française.

Cette année, c’est la 13 ème édition. Ashdodcafé y était et on s’est imposé !

Lundi 28 mars, j’ai eu le plaisir de participer à la conférence de presse donnée à l’institut français.  Les acteurs et réalisateurs, Roschdy Zem et Emmanuelle Bercot sont venus pour présenter leur film : « Chocolat » et « Mon Roi », dans plusieurs cinémathèques d’ Israël. 

Rendez- vous à 10H30 précises. Prête et d’attaque, je commande mon « premier taxi ». Je précise «  premier ». Vous allez comprendre. Avant d’y arriver, je suis passée par une petite péripétie. J’ai envie de vous dire, l’habitude !  « Slikha, 7 boulevard Rothschild ». On est parti !

Le chauffeur me dépose devant un grand bâtiment blanc. C’est la cinémathèque de Tel Aviv. Sur le moment, je ne percute pas et je décide de m’introduire à l’intérieur. Je me présente en tant que journaliste pour AshdodCafé. Bizarrement, les femmes à l’accueil me regardent avec une de ces têtes ! «  Désolées, vous êtes au mauvais endroit ». Pardon ?   Il est 10H20, je commence à bouillir. Une envie d’assassiner le taxi me monte. Malheureusement, je ne connais ni son nom, ni sa plaque d’immatriculation. Bon à quoi ça me servirait ? Sans perdre une minute je ressors et cours vers un autre taxi. Aucune voiture à l’horizon, comme par hasard !
J’avance et quelques minutes plus tard, le voici, le voilà, mon messie ! Il s’appelait Yoda et m’a emmené à la bonne adresse ! 

Coup de chance, les deux célébrités ne sont pas encore là. Je m’installe au premier rang et je sors tranquillement mon matériel.

roch-et-emmanuelle

INTERVIEW :rosdhy zem
Roshdy Zem : «  EN ISRAËL, ON A UN GRAND SENTIMENT D’ATTACHEMENT A LA CULTURE FRANCAISE  »

AshdodCafé : Vous présentez ce mercredi le film chocolat. En France, ce fût une belle sortie avec environ 600 000 entrées la première semaine. Que ressentez-vous pour Israël ?  

Roschdy Zem : C’est vrai qu’en France, le film à été bien accueilli. Je vais vous dire, on ne s’attend à rien dans ce métier, c’est aléatoire. Les réalisateurs se posent souvent cette question « le succès sera t-il au rendez- vous ? ». Mon dernier film a été un échec et l’avant dernier un succès total. Pour le moment, j’ai été ravi de voyager à travers huit pays avec « Chocolat ». Le film a été bien reçu et perçu par le public. Chacun à sa personnalité, les retours sont différents. Pour un metteur en scène c’est fascinant et perturbant à la fois. 

A.C : Comment trouvez- vous la relation entre la culture et la population Israélienne ? Malgré la situation, on ressent cette tendance à vouloir s’échapper de plus en plus avec le cinéma ou le théâtre, non ? 

R. Z. : Ici, il y a un profond désir du savoir. Aujourd’hui, l’accès à la culture devient compliqué, avec la télévision et ces émissions de télé- Réalité, qui n’apportent rien. On crétinise et hypnotise la foule. Il faut se rapprocher de la culture. Se rendre au cinéma ou lire un bon livre est important pour l’enrichissement personnel. Moi par exemple, je regarde deux films par jour. Après c’est mon métier ! Il faut des références et transmettre un message. Israël est un pays en conflit. Les gens veulent se changer les idées et comprendre. Pour cela, il faut voir loin dans le passé.

A.C. : Pourquoi avez- vous choisi de réaliser « Chocolat » ?

R. Z. : C’est l’idée d’un de mes producteurs. Il était fasciné par le parcours de  »Chocolat », cette grande star noire en France, dans les années 1900. On pense qu’Omar Sy est l’une des plus grandes célébrités de couleur. Pourtant, non ! Il y a eu Raphael Padilla. Nous avions envie de connaître le parcours de cet homme.  Chaque artiste laisse une trace sur la terre de leur existence. Nous l’avons fait.

A. C. : Quelle a été la relation entre Omar Sy et James Thierrée, le petit fils de Charlie Chaplin ? 

R. Z. : James appartient au monde du cirque et a l’habitude. Venant d’une grande famille d’artiste, il a été essentiel pour nous. Il a radicalement transformé Omar Sy, pour qu’il puisse se mettre dans la peau du personnage. C’est un travail qui passait par le corps. Omar et James se touchaient, se ressentaient (rire) pour y arriver.

A.C. : Je m’adresse à vous deux, Emmanuelle Bercot et Roschdy Zem. Maintenant, c’est quoi la prochaine étape?

Emmanuelle Bercot : Je viens juste de terminer le tournage d’un film. Il parle de cette ancienne affaire sanitaire. Une histoire qui a produit un de ces scandales. Je vais même vous en dire un peu plus. C’est autour du médicament, le « Médiator ». Le film sortira cet hiver. 

Roschdy Zem : Je réalise mon prochain film avec le réalisateur Pierre Jolivet. Ça sera l’histoire d’un sapeur pompier. Je ne vous en dis pas plus.

A.C. : Un film qui donnera chaud ! Vous êtes aussi acteurs. Préférez- vous, être devant ou derrière la caméra ?

E.B. : Il y a une énergie différente. Le metteur en scène maîtrise et l’acteur s’abandonne. Je suis réalisatrice de métier mais il m’arrive de jouer de temps en temps et j’apprécie avoir cette double casquette.

R. Z. : J’aime écrire des rôles qu’on me propose. J’ai 50 ans et je sais que chaque film écrit me destine un personnage. Dans « Chocolat », j’aurais pu jouer le rôle principal non ? (Rire). Je pense qu’il y aurait eu une erreur de casting. Les acteurs me fascinent. Ce sont des gens qui ressentent beaucoup d’émotions lorsqu’ils jouent. Je veux les aider et faire en sorte qu’ils s’épanouissent dans leur rôle.

A. C. : Roshdylors d’une interview vous avez dit «  j’ai le cœur qui bat pour que la relation entre Israël et la Palestine se rétablisse » Parlez- nous de votre association «  Un cœur pour la paix ? »  

R. Z. : Je parraine cette association depuis plusieurs années. Vous savez ce processus de paix n’intéresse plus personne en France. L’aspect politique prend le dessus sur l’aspect humain et c’est juste déplorable. En Israël, malgré une fragilité, on ressent un sentiment de sécurité. Nous, nous sommes balagan !

 Après réflexion, j’ai envie de vous dire  : Faites la culture et pas la guerre !

Le film chocolat

festival

Propos recueillis par Romane Hassoun pour AshdodCafe.com
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