La Google car, voiture sans pilote, a déjà parcouru 7 000 kilomètres sur les routes californiennes. Mais saviez-vous qu’une flotte de 12 camions autonomes a parcouru, par petits convois, 2 000 kilomètres et traversé quatre frontières avant d’arriver au port de Rotterdam. C’était le 6 avril dernier. A priori, pas un poisson ! Seul le premier camion demeurait piloté par son chauffeur, les suivants reliés par WiFi, roulaient à distance réduite et vitesse constante.

Le futur est parmi nous. Pourtant, à l’heure où la techno se développe à la vitesse de la lumière, la “robolution” n’a pas encore pris ses marques. Elle doit encore convaincre et cherche son modèle économique. 99 % de la robotique de service personnel concernent les aspirateurs et tondeuses à gazon ou robots éducatifs chers aux Coréens et Japonais. Débarquent les robots nettoyeurs de grille de barbecue ! C’est ça l’avenir ? Une batterie de robots pour chaque fonction dans nos maisons ? « A quand une robotique source de progrès social et sociétal ? », s’impatiente Catherine Simon, chantre de la robotique en France, présidente d’Innorobo. Sa sixième édition est programmée aux Docks de Paris, du 24 au 26 mai. « Le super robot n’est pas pour demain. Il arrive dans l’industrie, mais pas à pas. »

Des robots moins complexes, plus faciles à manier

En écho, Serge Grygorowicz, président de RB3D à Auxerre (Yonne), claironne : « Arrêtons de fantasmer sur Iron Man. Plutôt qu’une machine anthropomorphique, travaillons sur des choses plus directes. » La version 4 d’Hercule, son exosquelette, pèse désormais 17 kg et peut en pousser 40. « En 2010, il pesait 56 kg. » L’entreprise qui travaille en partenariat avec la Défense et le CEA, Colas géant du BTP, s’est débarrassée de l’idée du squelette humain. « L’exosquelette n’a plus de genou ni de hanche. Désormais, c’est la machine qui marche avec l’homme. » Moins complexe, plus facile à manier. Ces nouveaux robots dits collaboratifs sont prêts à intégrer les petites et moyennes entreprises. « Ce sera la deuxième révolution robotique », prédit Patrick Robert, intégrateur, président d’Arpitec à Forbach (Moselle). Les robots industriels sortent de leurs cages et interagissent avec l’Homme. L’offre est apparue il y a quatre ans. En moins de deux ans, on est passée de la recherche à la phase commercialisable. Les chercheurs ont abandonné la main, bien trop complexe au profit de « l’électro-adhésion ou système pneumatique », explique Catherine Simon.

Le marché est prêt à exploser

Dans le monde, en 2015, 4 300 robots collaboratifs se sont vendus. On est loin des chiffres de la robotique industrielle, toujours plus rapide, plus précise et plus robuste (230 000, + 29 % en 2014). Un marché dopé par la Chine qui représente à elle seule 25 % des achats. La France demeure le petit poucet avec ses 3 000 achats.

Pourtant l’Hexagone excelle en robotique collaborative. Ses laboratoires de recherche sont parmi les meilleurs au monde. Aldebaran, l’entreprise française aux capitaux japonais, son célèbre Nao, ou Pepper commercialisé en France en juin, demeure leader mondial en robotique humanoïde. « Trois mille Pepper sont utilisées par des entreprises, pas seulement japonaises », affirme Julien Seret, vice-président. « Darty, SNCF, Costa Croisière, Carrefour ont commencé à les tester. »

Source Muriel Touati- auteur Bonnemains Carole
technion France

 

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