Cette quatrième sidra du quatrième livre de la Torah s’ouvre sur une question : pourquoi D conseille-t-Il à Moïse de choisir des personnes qui vont être chargées de mission et de quelle mission s’agit-il ?

Une autre péricope comporte cette même tournure de phrase ou plutôt de conseil, d’ordonnance : lekh lekha (va pour toi) a dit HaShem à Abraham et ici, D dit à Moïse : Shelah lekha (envoie pour toi).

En français, cette sidra est intitulée « les explorateurs » et en hébreu il s’agit d’espions « meraguelim » ((מרגלים du mot רגל, pied ou quelqu’un qui va à pied à des fins d’observer d’épier et non pas comme un explorateur qui va étudier les espèces humaines, animales ou végétales à des fins scientifiques comme le ferait un explorateur mais bien comme un espion   à des fins logistiques cependant : quelles sont les structures existantes, qui sont ces habitants, et comment les combattre pour s’approprier le pays, par où pénétrer dans la contrée et Moïse alla même jusqu’à leur demander de vérifier s’il y a des arbres. Et si l’on fait le total des mots de Shelah lekha  en guematria on obtient un total de 388 qui correspond au mot חפש dont le sens est « chercher » donc, la motivation de ces envoyés était de « chercher » tout et rien : d’observer dans les moindres détails ce qui se passait sur cette terre d’élection. Ce qu’ils ignoraient totalement c’est que D avait suscité une mortalité telle que tous les habitants étaient occupés à enterrer leurs morts et ne firent donc pas attention aux nouveaux-venus. Ce que voyant, nos explorateurs décidèrent d’analyser ce fait par une menace énorme : la terre engloutit ses habitants !!!!

Quelle a été la raison profonde de cette volonté d’envoyer ces chargés de mission : peut-être était-ce pour que  la peur, la crainte et la défiance de ce peuple qui malgré tous les prodiges dont ils avaient été les témoins et que D avait opérés pour eux, refusaient de Lui faire confiance et de « se jeter à l’eau »  comme l’avait fait Nahshon ben Aminadav en toute confiance, sachant que D ne l’abandonnerait pas.

Les enfants d’Israël ne se sont pas dit : puisque D nous a faits sortir d’Egypte et qu’Il a fait et opéré  tant de miracles et de prodiges : nous ne devons pas nous soucier de la façon dont il nous faudra agir pour conquérir ce pays : D a un plan et nous en faisons partie donc : les choses se feront en leur temps et d’après le plan divin qui nous concerne. Au lieu de cela, ils ont eu peur de leur avenir : ils n’agissent plus comme au pied du Sinaï où ilsont promis : naâssévenishmâ  mais parce qu’ils n’ont pas eu suffisamment de Emouna ils ne se sont pas fait violence et n’ont pas fait taire leur méfiance ; ils ne se sont pas reposés sur la Parole et la Promesse de D et c’est la raison pour laquelle qu’il est écrit plus loin ויהי qui, d’après les hazal, annonce toujours des choses négatives voire funestes, car le vav conversif qui transforme le passé en futur ou le futur en passé montre que les espions ont tiré un trait sur leur avenir pour retourner dans leur passé ou, pour montrer qu’ils sont incapables de regarder vers l’avenir. D leur distribuait tous les jours leur subsistance mais eux restaient « bloqués » sur leur passé en se souvenant des mets qu’ils mangeaient dans l’amertume. Ici, ils se sont demandé comment ils allaient s’y prendre pour conquérir ce pays de Canaan qui, nous disent les exégètes Canaan כנען fait allusion au caractère de ses habitants qui sont prompts à se rendre : ils נכנעים ils se rendent facilement.

Lorsqu’il est écrit shelah lekha, les commentateurs nous expliquent ici le sens caché par ce mot « lekha » c’est-à-dire, disent-ils D n’a pas enjoint réellement Moïse de prendre un responsable par tribu et de les envoyer en terre de Canaan, mais au contraire, les choses se sont passées différemment : le peuple, manquant de confiance, inquiet de savoir ce que leur réserve ce pays désire charger de mission des personnes qui, jusqu’alors étaient dignes de leur confiance : le président de chaque tribu puisque le pays de Canaan devait être partagé entre les douze tribus il apparut donc logique que chaque tribu délègue un envoyé. Il semble, que la peur de l’inconnu et l’aveu inconscient de  leur peur de la guerre  les aient poussé à calomnier le pays et à personnifier cette terre qu’ils accusent de dévorer ses habitants : pour éviter que les Cananéens ne se préoccupent de la présence de ces voyageurs D suscita une épidémie ce qui provoqua un mouvement de foule dans les cimetières. D’où cette expression de la Terre qui dévore ses habitants.

D’autre part, le fait que la terre produise des fruits extraordinairement beaux et gros, au lieu d’encourager la population qui aurait pu interpréter ce fait en prodige et l’accueillir en miracle, les terrorise……………………… et c’est en cela que réside la faute des « explorateurs » ils ont dédaigné et méprisé mais aussi calomnié le présent que D  a fait à Son peuple, ils ont habillé d’opprobre  cette terre .

Ceci eut lieu un 9 av. Ils pleurèrent et se lamentèrent plus que de raison et D décréta : Puisque vous pleurez et vous lamentez sans raison Je vous procurerai des raisons de vous lamenter…………….

Caroline Elisheva REBOUH.

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

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