Le traité talmudique de Rosh Hashana commence par la mishna suivante : « Il y a quatre nouvel an dans l’année juive : le 1er Nissan pour les rois (règnes) et les fêtes, le 1er Eloul pour les bêtes  le 1er tishri pour les années simples, les années shabbatiques, les jubilés, pour la plantation des arbres et autres plantes, le 1er shevat pour les arbres d’après Shamay et le 15 shevat d’après Hillel.

C’est en shevat que l’on voit les arbres fruitiers fleurir et c’est à partir de là que l’on va voir quels sont les fruits qui appartiennent véritablement à l’année de la chemita ou année shabbatique. En effet pour les légumes, l’année shabbatique entre en vigueur tout de suite dès le 1er tishri alors que pour les fruits de l’arbre, c’est à partir de la production pendant l’année shabbatique que l’on observera les lois de la chemita autrement dit les nèfles sont les fruits qui sont produits les premiers dans l’année et c’est à partir des premières nèfles et tous les nouveaux fruits qui apparaîtront après elles que l’on observera les règles de la chemita ce qui fait que pendant une partie de l’année suivante on continue à se conformer aux prescriptions chabbatiques.

Dans les Pirké Avoth, l’homme est comparé à un homme et le Maharal de Prague dans le Puits de l’Exil compare aussi l’homme à un arbre dont les pieds figurent les racines de l’arbre et dont la tête est dirigée vers le ciel à la recherche de D.

Tou bishvat met l’homme en rapport avec le Monde de la Création : il existe 4 mondes dits de la création ce sont : עולם האצילות  ou monde de la noblesse

עולם הבריאה  ou monde de la créature

עולם היצירה  ou monde de la création

עולם העשייה ou monde de l’action

Le monde de la Noblesse se rapporte à D. Le reste se rapporte à l’être humain. Les fruits que l’homme consomme ont été divisés en trois sortes chacune d’elles se rapportant à l’un des mondes de la création en relation avec  l’homme : ce sont

1- les fruits « entiers » פרי גמור   ((עולם הבריאה: ce sont les fruits qui n’ont ni écorce/peau/pelure ni noyau/graine tels que les raisins[1], figues, pommes, poires, fraises, mûres, myrtilles, framboises[2],  caroubes (certains ajoutent les citrons, etroghim, coings)……

2- les fruits qui comportent un noyau à l’intérieur עולם היצירה  : olives, dattes, cerises, prunes, kakis (afarsémonim ou sharon) pêches, abricots, nèfles, nectarines, avocats…..

3- les fruits qui ont une écorce ou peau épaisse  עולם העשייה : grenades, noix, noisettes, coco, marrons ou châtaignes,  amandes, pistaches, glands, pignons, cacahuètes…….

4- les céréales et en particulier le blé et l’orge.

US ET COUTUMES : en rapport avec le fait que toubishvat signifie 15 de shevat beaucoup de gens ont coutumes de présenter 15 sortes de fruits.

IL EST RECOMMANDE  de  proposer aux convives au moins 15 sortes de fruits appartenant aux 3 catégories énoncées ci-dessus mais aussi d’offrir du jus de raisins ou du vin[3]. Bien qu’il s’agisse du nouvel an des arbres, on ne néglige pas pour autant les fruits de la terre : cacahuètes, baies rouges, melon, pastèque…………..

Pour les céréales on peut consommer des petits pains pour le blé ou des biscuits faits à base d’autres céréales ou des pâtisseries comme des tartes aux fruits.

Il est recommandé de prendre son temps lors de la dégustation et il est bon aussi d’élever une demande à D pour demander un conjoint, un enfant, une bonne parnassa et de rendre grâce au Créateur pour tous les délices dont Il nous a comblés.

Il existe aussi des livres : seder de Tou Bishvat pour élever la dégustation des fruits à un niveau plus spirituel ainsi pour chaque fruit il est fait référence à des versets de la Torah (écrite ou orale) ainsi que des passages du Zohar.

TOU BISHVAT SAMEAH !

Caroline Elishéva REBOUH

אלישבע רבוה בן אבו

MA études hébraïques et judaïques
Directeur administratif de Eden Ohaley Yaacov

[1] – les pépins des raisins, pommes ou poires ne sont pas considérés comme des noyaux.

[2] – bien qu’il s’agisse de fruits de la terre (pri ‘haadama).

[3] – concernant le vin ou le jus de raisins il existe un usage qui consiste à ajouter du vin blanc dans un verre de vin rouge et d’ajouter du vin blanc peu à peu jusqu’à ce que le vin rouge devienne très clair presque blanc.

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