PARASHAT NOAH – shabbat du 13-10-2018 Horaires Ashdod : 17 h 43 – 18 h 49

NOE OU ABRAHAM ?

Cette sidra est très longue et nous permet d’aborder des thèmes très graves traversés par ceux qui ont eu le privilège de vivre parmi ces premiers hommes qui ont joui de l’Univers dès sa création : le déluge de Noé et cette génération perverse qui voulut défier HaShem et s’en séparer pour se retrouver dispersés et séparés eux-mêmes et se sont, de cette façon, retrouvés pris à leur propre piège, incapables de se comprendre ou de se retrouver entre eux.

Commençons par Noé (Noah). La sidra de bereshith se termine, après avoir énuméré les 10 générations qui ont succédé à Adam et chaque chef de famille ayant vécu un nombre d’années incroyable (Adam vécut 930 ans, Mathusalem 969 ans…) Noé lui-même vécut non moins de 950 ans et c’est à l’âge de 600 ans qu’il se vit confier par D la mission de construire l’arche (la « téva ») pour sauver de la destruction les justes de ce début d’humanité auquel la Torah consacre un peu moins de six chapitres.

La Torah attribue deux adjectifs à Noé : il est JUSTE (TSADIK) et TAMIM (c’est-à-dire selon les cas parfait ou innocent). Ce mot : TAMIM provient du mot TAM qui signifie parfait mais aussi complet (shalem et shelémouth perfection ou complétude).

Les deux qualités de cet homme permettent de tracer des parallèles avec des personnages bibliques importants mais aussi avec un évènement grave : celui de la construction de la Tour de Babel.

La Torah s’exprime également pour décrire Noé « bedorotav » (dans ses générations) pour rappeler les deux grands évènements que sont le déluge d’une part et la construction de la Tour de Babel d’autre part.

Avant qu’HaShem ne décide d’anéantir le monde avec le déluge, la température sur terre, le mode de vie tout était différent : tout au long de l’année, la température était égale et printanière, l’homme n’avait besoin de labourer ou d’ensemencer qu’une fois tous les 40 ans et, les champs et les arbres produisaient ce qui était nécessaire à l’être humain pour une quarantaine d’années…. La pluie elle-même ne tombait qu’une fois en quarante ans !  Et l’humanité tout entière ne parlait qu’une seule langue.

Se pose la question de savoir pourquoi ces règles de l’humanité ont été modifiées après le déluge. Le premier homme ayant failli aux consignes qui lui ont été transmises, le corps humain a, lui aussi, subi des transformations et, étant donné que les générations qui ont suivi n’ont pu « racheter » la faute d’Adam et Eve, bien au contraire, lorsque le déluge a été provoqué pour purifier le monde, toutes les règles de la nature ont changé.

En qualifiant Noé de TSADIK et d’homme TAMIM, la Torah nous enseigne, disent les Sages, que longtemps après Noé, un autre homme fut qualifié de Tsadik : JOSEPH qui sut se préserver physiquement et moralement de l’impureté dans laquelle était plongée l’Egypte et, Noé a été Tsadik également parce qu’il a su se préserver (ainsi que les membres de sa famille) de l’impureté de la génération détruite par le Déluge !

Les Sages ont remarqué, qu’à l’inverse d’Abraham qui mena une véritable discussion avec HaShem dont le dessein était de détruire Sodome et Gomorrhe, Noé, à l’annonce de la destruction du monde par le déluge accepta la « sentence » sans penser à faire appel, et se livrer à une discussion … La différence entre ces deux situations est que Noé savait intuitivement qu’en dehors de lui et des membres directs de sa famille (lui, ses trois fils, sa femme et ses trois brus) cela faisait tout juste 8 personnes et pas 10 ! Noé savait donc, tout comme Abraham plus tard, qu’un minimum de 10 personnes était requis pour sauver une population.

Les instructions concernant la construction de l’arche furent précises et les hommes et les femmes devaient être séparés ; les rapports intimes étaient interdits pendant cette période, triste, de jugement où tous les êtres seraient effacés de la surface de la terre. Les animaux étaient eux aussi soumis à cette disposition. Seuls trois êtres contrevinrent à la loi : l’un des fils de Noé : Ham et deux animaux : un volatile (le corbeau) et un quadrupède (le chien).

Adam et Noé eurent trois fils chacun : Adam eut : Abel, Caïn et Seth. Caïn fut maudit. Noé donna la vie à Sem, Ham et Yefeth et Sam fut maudit. (Seth fut l’ancêtre d’Abraham).

Les Sages expliquent que les animaux qui devaient être sauvés et qui devaient pénétrer dans l’arche se sont présentés spontanément à Noé, chacun selon son degré de pureté et chacun selon sa variété et son genre étant donné que dans chaque genre de volatile par exemple il existe de nombreuses variétés (par exemple : chez les canards il existe des canards de race asiatique, de race américaine ou de race européenne et, dans chacune de ces races il existe encore de nombreuses variétés comme le canard arlequin gallois, le canard colvert et bien d’autres). Il s’est donc agit de « sauver » des milliers d’animaux dans ce sauvetage n’ont pas été comptés les animaux marins (poissons et autres) qui, durant la période du déluge se sont réfugiés dans des mers et océans non inclus dans la périphérie du théâtre de l’action du déluge.

Des eaux bouillantes tombèrent des cieux sur la Terre respectant la volonté divine d’effacer tout esprit de corruption dans le monde tant au niveau humain qu’au niveau des animaux.

Le degré de chaleur des pluies du déluge était destiné à tout détruire et à tout effacer jusqu’aux ossements de ceux qui avaient été ensevelis dans la terre jusqu’alors.

Les eaux chaudes pénétrèrent toutes les « couches » du sous-sol du globe terrestre. A la création de l’univers nous avons vu (voir l’article « au septième ciel ») qu’à chacun des sept cieux « correspondait » sept sous-sol dont les noms sont :  Eretz, Adama, Gaye, Nessiya, Tsiya, Arka et Tevel. Et, de même que certains des « sept cieux » servent de « réserve » où HaShem engrange, s’il est possible de s’exprimer ainsi, les vents et tempêtes de toutes types : cyclones,  tsunamis, ouragans etc…., dans les sept sous-sols sont, en quelque sorte, mises en réserve toutes les eaux souterraines dont certaines comme les eaux thermales, les jeysers islandais et autres ou comme les nappes phréatiques disséminées de par le globe terrestre dans des sous-sols pour permettre à l’homme de les utiliser en cas d’extrême sécheresse.

Le psaume 90 (verset 4) indique : כי אלף שנים בעיניך כיום אתמול…. (kielefshanimbeêynékhakeyometmol) car 1000 ans à Tes yeux sont comme un seul jour. C’est la raison pour laquelle, disent les Hazal, que les premières générations ont vécu un nombre important d’années mais moins de 1000 années. Dès après le déluge HaShem décida que la vie des êtres humains ne dépasserait pas les 120 ans et qu’HaShem ne détruirait plus jamais Son Univers à l’aide de déluges. En conséquence, le Créateur décréta qu’à chaque pluie diluvienne IL ferait apparaître en signe d’alliance et de réconciliation un arc-en-ciel. A chaque fois que nous apercevons cette manifestation céleste, nous devrions faire le lien avec nos actions et comprendre qu’en fait la conduite  des humains a atteint les limites du supportable pour le Divin et qu’il est temps de faire machine arrière.

L’âme humaine se divise en cinq parties : neshama, rouah, nefesh, haya et yehida (נשמה, רוח, נפש, חיה, יחידה) ce qui peut se traduire par souffle –car le mot neshama vient de la racine lineshom respirer– esprit, âme, vie, individu. Chacun de ces termes rappelle le rôle de l’être humain : d’une part il vit car D a insufflé en lui le souffle de vie, c’est par son esprit qu’il se distingue de la bête, c’est par son âme qu’il va diriger ses choix, et sa vie, et ses actions seront celles dictées et dirigées par son individu.

L’homme a été créé à partir du schéma des sept sphères « terrestres » (keter-bina et hokhma représentant la spiritualité).

L’orgueil des générations qui suivirent le déluge fut tel que la « hiérarchie » des parties de l’âme ne fut pas respectée et que la partie appelée « âme » se hissa au sommet au mépris des autres.

Les modalités de vie changèrent avons-nous dit, les Noahides ne devront offrir en sacrifice que des bêtes « pures », ils devront aussi obéir aux 7 lois noahides : l’obligation d’instaurer des lois, l’interdiction de blasphémer, l’abolition du paganisme, l’interdiction de tuer, l’interdiction d’incestes, de voler et de prélever sur un animal vivant une partie de cet animal pour la consommer.

340 années après le déluge, le genre humain, ingrat, voulut une fois de plus se révolter et se défaire de cette obéissance à l’Eternel. Ils décidèrent de construire une tour au sommet de laquelle ils érigèrent une statue défiant D au moyen d’une épée brandie vers les cieux comme pour signifier leur volonté de se séparer du joug du royaume des Cieux.

Bien que les hommes de cette époque étaient en pleine possession de leurs moyens intellectuels, ils nourrissaient un appétit de savoir et de pénétrer les secrets de la création et de se révolter contre le Créateur, de s’insurger contre Lui et Ses lois et signifier ainsi leur volonté de vivre de manière indépendante sans comprendre toutefois que le sort de toute âme repose entre les mains du Créateur.

Dès cet instant la confusion divisa ces hommes et fut créée une infinité de langues. Il apparaît que dans la plupart des langues – bien que les linguistes ne le reconnaissent pas – existent des  mots dont la racine est hébraïque : prenez en français l’exemple du mot grain g-r-a-i-n  et le mot hébraïque gar’îneou g-r-a (lettre âyine en hébreu)- i- n   ceci est flagrant bien que les linguistes diront que grain vient du latin granus, um.  Prenez le mot français poète, soit p-oè-te. Faire un poème en hébreu se dit lefayètedont la racine est p-youd-tet. Il existe beaucoup d’autres exemples dans d’autres langues ainsi qu’en français.

Ainsi, malgré la diversité idiomatique, il reste toujours quelque chose.

Caroline Elishéva REBOUH.

 

 

 

 

 

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