Vous ne le savez peut-etre pas mais le « département » de la conversion est fort actif. En effet, 10 % environ des olim hadachim français nécessitent cette conversion. Car s’il n’est pas nécessaire que les deux parents soient juifs pour que leurs enfants obtiennent la nationalité israélienne, en revanche il est hautement recommandé de se diriger vers la conversion pour devenir juif si la mère ne l’est pas.

Rav Hillel BEN NATHAN
Le rabbin Hillel Ben Nathan a 48 ans. Né en Belgique, il fit son Alya il y a vingt-cinq ans. Il a fréquenté l’université avant de passer dix années dans une yeshiva.

Enseignant reconnu, entre autres dans le cadre du processus de conversion, Hillel Ben Nathan vient ici faire le point sur cette question rigoureuse, parfois délicate et toujours pleine de promesses.

C’est depuis toujours, et pour toujours, le Grand Rabbinat d’Israël qui décide qui est juif et qui ne l’est pas.

Notons à ce sujet que Ami et Nativ sont deux organisations dédiées au travail de conversion, qui oeuvrent en parallèle et avec le Grand Rabbinat.  Elles interviennent dans toutes les langues nécessaires.

Les étapes de la conversion restent immuables. 

  1. Il faut ouvrir un dossier au Grand Rabbinat, dont il existe quatre extensions :
  • à Tel-Aviv
  • Jérusalem
  • Haïfa
  • Kyriat Gat.

Il existe deux formules possibles pour avancer dans ce travail :

  • Faire partie d’une classe, (toutes les langues sont pratiquées),
  • Ou se diriger vers un parcours individuel.
  1. Lorsqu’on ouvre un dossier au grand rabbinat il est important de fournir des recommandations, en particulier d’instances communautaires pouvant attester d’une pratique et d’un intérêt pour le Judaïsme.
    Il faut également rédiger une lettre de motivation, d’une importance majeure pour la suite.

Commence alors la mise en place indiquée par le Grand Rabbinat d’un processus d’études qui demandera six à dix mois environ. Le postulant devra s’attacher à une communauté reconnue en Israël, au sein de laquelle il participera activement à la vie communautaire. Les responsables lui fourniront en temps utile une lettre de recommandation à produire au Grand Rabbinat.

  1. À l’issue d’une période d’études, de pratique et d’engagement, le postulant se présente devant le Beth Din qui vérifie ses connaissances, le questionne sur la Halacha et la pratique qu’il en a.

Il est à noter que parfois, le Beth Din constate que la personne n’est pas prête pour un engagement envers les 613 Mitzvot et qu’elle paraît plutôt tendre vers l’observance des Sept Mitzvot de Noah.

Les Dayahim l’orientent alors vers l’organisation mondialement reconnue Brit Olam, dirigée par le Rav Cherky.

Et en effet, le postulant reconnaît le plus souvent que le Beth Din a vu juste, que c’est cela qui lui convient le mieux. Et il continue dans cette voie.

En revanche, la personne désireuse d’obtenir la conversion poursuit son étude et l’approfondissement de ses connaissances, sous les prescriptions et recommandations du Beth Din.

Puis lorsqu’on l’estime prête, cette personne se présente devant trois Dayanim, qui figurent l’instance ultime décidant de l’octroi de l’identité juive. S’il est reconnu juif, il reste au postulant à se tremper dans les eaux du Miqvé et, pour les hommes, à se faire circoncire, s’ils ne le sont pas déjà.

La joie est alors immense et Israël est en fête.

C’est alors, et alors seulement, que l’on reconnaît effective la conversion car c’est là, et seulement là, qu’à côté de l’âme que la personne a reçue à la naissance vient de naître son âme juive.

Mais ne confondons pas : réussir sa conversion n’est pas la fin d’un processus. Bien au contraire c’est là que tout commence. On peut maintenant monter à la Torah, se marier, avoir des enfants juifs, appartenir au peuple et à toute son histoire.

Si d’aventure le postulant n’est pas accepté par le Beth Din, rien n’est forclos. Car le Beth Din ne renonce jamais.

Il conseillera alors au postulant : « Travaille sur les lacunes que nous t’avons indiquées. Puis tu reviendras vers nous. »

Enfin, il est bon de savoir qu’au vu des grands mouvements d’Alya qu’a connus et que connaît toujours Israël, un grand programme de conversion a lieu chaque semaine dans l’armée. Conversion au cours de laquelle les Mohalim pratiquent la circoncision avec virtuosité.

Et c’est enfin maintenant que commence la vraie vie !

Yaël König pour Ashdodcafe.com
Écrivain – Journaliste

 

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