Lundi matin, après une longue nuit de négociations, le gouvernement Lapid-Bennett a approuvé le budget de l’État pour 2021-2022, qui comprend des augmentations significatives des dotations des ministères de la Défense et de la Santé. L’ajout de 2 milliards de shekels (620 millions de dollars) au système de santé et de 7 milliards de shekels (2,16 milliards de dollars) à la défense entraînera une réduction horizontale de 1,5% des budgets des autres ministères.

Tous les chiffres de ce rapport sont pour un an dans un budget de deux ans. Le budget pour 2021 sera d’environ 432,5 milliards de shekels (134 milliards de dollars) et l’année suivante d’environ 452,5 milliards de shekels (140 milliards de dollars) après avoir été approuvé par le gouvernement.

Selon l’accord avec le ministre de la Santé Nitzan Horowitz, en plus de l’augmentation annuelle régulière de 3 milliards de shekels (929 millions de dollars) du budget du ministère de la Santé qui s’élève à 43 milliards de shekels (13,3 milliards de dollars), 2 milliards de shekels supplémentaires (620 millions de dollars) seront consacrés comme chaque année à l’augmentation du financement des hôpitaux publics ainsi qu’à un programme de réhabilitation du système de santé mentale, dont 400 millions de shekels (124 millions de dollars) pour la construction et la rénovation de centres de santé mentale et d’hôpitaux psychiatriques.

L’ajout au « panier des médicaments » (tous les médicaments pour lesquels le budget de l’État paiera avec environ 10% de co-paiement) qui a atteint 500 millions de NIS (155 millions de dollars) l’année précédente avec un ajout unique de 50 millions de NIS (15,5 millions de dollars), sera définitivement porté à 600 millions de shekels (186 millions de dollars), dont 50 millions de shekels (15,5 dollars) seront alloués à un programme national de médecine préventive. Six nouveaux appareils d’IRM seront installés dans les communes de la périphérie. Le budget des hôpitaux publics augmentera d’environ 500 millions de shekels en vue du recrutement de personnel en raison du corona : 600 médecins, 1 550 infirmières et 700 travailleurs supplémentaires, resteront definitivement dans le système de santé. Et aussi : des formations complémentaires pour les médecins, et un temps de travail plus court pour les stagiaires.

Pendant ce temps, Ra’am recevra toutes les promesses faites lors de l’accord avec la  coalition, dont 30 milliards de shekels (9,2 milliards de dollars) sur cinq ans pour les secteurs arabe, druze et bédouin, ainsi que 2,5 milliards de shekels (774 millions de dollars) sur cinq ans pour lutter contre la criminalité et la violence dans le secteur arabe.

Le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré à la fin du vote du cabinet sur le budget : « Après trois ans de stagnation, Israël se remet au travail. Le budget reflète une préoccupation pour tous les citoyens israéliens et ne sert aucun intérêt sectoriel étroit. »

Le ministre des Finances Avigdor Liberman a ajouté : « Nous avons livré un énorme message aux citoyens de notre pays. Les réformes que nous avons approuvées se concentrent avant tout sur la baisse du coût de la vie – des mesures que nous sentirons très rapidement dans nos poches. »

Les principaux postes du nouveau budget sont :

  • Relèvement progressif de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans
  • Mise en place d’une autorité de régulation pour faciliter les affaires en Israël
  • Une voie rapide d’octroi de licences pour les nouvelles entreprises
  • La réforme de la cacheroute (privatisation) 
  • Réforme globale des importations permettant une importation gratuite sans approbation préalable de l’Institut de normalisation, conformément aux normes européennes
  • Réforme agricole supprimant les plafonds de protection sur les importations de fruits, légumes et œufs, tout en versant directement des subventions aux agriculteurs
  • La loi sur le métro pour promouvoir l’expansion du métro léger dans la métropole de Tel-Aviv
  • budget pour decongestion de l’entrée de Tel Aviv
  • Accélérer les procédures de planification et de développement par l’État plutôt que par les municipalités
  • Schéma de reconversion d’immeubles de bureaux en logements
  • Élargir l’autorité des directeurs d’école dans le système éducatif
  • Mettre fin aux achats d’obligations destinés à assurer un rendement sur les fonds de pension, et adopter à la place le modèle de garantir un rendement de 5% à 30% d’un portefeuille donné

En globalité :

  1. Approbation de la loi sur les arrangements et du cadre budgétaire par le conseil des ministres
  2. Approbation de la loi sur les arrangements et du cadre budgétaire à la Knesset en première lecture
  3. Débats sur les détails du budget ainsi que sur les amendements dans les commissions de la Knesset, en particulier la commission des finances
  4. Approbation du budget en deuxième et troisième lectures en séance plénière de la Knesset avant le 4 novembre.

Netanyahu dénonce le nouveau budget de Bennett et le qualifie de « taxe Abbas »

Le président du Likud et chef de l’opposition Benjamin Netanyahu a critiqué l’approbation par le gouvernement du budget 2020-2021 et l’a accusé de percevoir de nouvelles taxes afin que le gouvernement puisse rembourser les membres de sa coalition islamique et conserver le pouvoir.

S’exprimant lors d’une réunion de la faction du Likoud lundi, Netanyahu a déclaré que « ce mauvais gouvernement a menti aux citoyens d’Israël pour voir le jour et il continue de leur mentir pour sa survie. Bennett a déclaré qu’il ne s’était pas assis avec Lapid, Liberman a déclaré qu’il n’augmenterait pas les impôts, et ils ont bien sûr fait exactement le contraire.

« J’ai pas mal d’expérience en économie. J’avais le droit, en tant que Premier ministre et ministre des Finances, de transformer Israël en une économie libre et de croissance. J’ai vu passer beaucoup de budgets, mais je n’ai jamais vu un si mauvais budget », a-t-il accusé.

Certains disent que le budget ne diffère pas de l’ancien, a-t-il souligné, seulement c’est un recueil de décrets économiques, augmentant les impôts et les prix.

Son gouvernement « a baissé les impôts et baissé les prix de l’électricité selon lui. Lorsque nous sommes entrés dans la crise de Corona, non seulement nous n’avons pas augmenté les impôts, mais nous avons également soutenu les citoyens. Et que fait le gouvernement actuel ? Il augmente les prix de l’électricité, des transports en commun, des impôts fonciers, du pain, il impose une taxe sur l’achat de produits à l’étranger sur Internet, une taxe Netflix, une taxe sur les visites des médecins specialistes, il augmente le prix des boissons gazeuses, il augmente le prix des produits jetables et en plus de tout cela il fait aussi mal aux agriculteurs et à l’agriculture israéliens dans son ensemble», a-t-il déclaré.

« Au lieu de baisser les impôts et de faciliter les choses pour les citoyens israéliens, ils augmentent les impôts et les prix et nuisent aux citoyens israéliens. Et pourquoi font-ils ça ? Ils doivent payer les 53 milliards de shekels promis à Mansour Abbas [chef du parti islamique Ra’am et membre de la collation de Bennett] pour que leur gouvernement survive », a-t-il déclaré.

« Ils ont imposé la taxe Abbas [Mas Abbas en hébreu] à Israël. Et pourquoi les citoyens d’Israël doivent-ils en payer le prix ? Ils ne devraient pas. Nous allons bientôt renverser ce gouvernement », a-t-il promis.

Le membre de la Knesset Betzalel Smotrich, chef du parti sioniste religieux et membre de l’opposition, a déclaré que le budget approuvé « est une preuve supplémentaire du mensonge de Bennett. Une première analyse du budget montre qu’il reflète une échelle de priorités à valeur strictement laïque de gauche. Bennett n’a mis de côté que les valeurs du sionisme de droite et religieux et n’a mis que lui-même au centre. »

Le gouvernement est désormais confronté à une bataille difficile pour faire approuver le budget par la Knesset, où il ne dispose que d’une faible majorité.

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