En écoutant, en Israël, les discours prononcés lors du dîner du CRIF, le 22 février 2017, j’ai mesuré la distance qui sépare l’écoute par un Juif de l’exil que j’ai été, à celle de l’Israélien que je suis devenu.
A un discours courageux dans sa forme et pessimiste dans son contenu du Président du CRIF Francis Kalifat, le Président Hollande a répondu à la manière habituelle du Quai d’Orsay vis-à-vis des Juifs de France et selon sa politique, en apparence balancée et pro-arabe dans sa réalité.


Fils adopté de la République française, je suis heureux d’être redevenu l’enfant du Peuple hébreu et le Fils d’Israël, enfin revenu sur la terre de ses ancêtres après 2000 ans d’exil.
Le débat sur l’identité en France a avorté par un souci compassionnel quelque peu suicidaire et par peur de heurter la sensibilité de nouveaux immigrants, anciens colonisés et devenus de nouveaux colonisateurs.
La renaissance de l’Etat d’Israël permet aux Juifs de la diaspora de retrouver enfin leur seule et unique identité, celle du Peuple hébreu.
Après avoir été Juif et Français ou pour d’autres Belge et Juif, Allemand et Juif ou encore Américain et Juif, une dichotomie imposée par les pays d’accueil pendant 2000 ans d’exil, les Juifs sont à nouveau menacés dans ces pays d’accueil par l’arrivée massive de migrants venus de pays qui ont été eux-mêmes islamisés par le Jihad au cours de l’histoire.

Mes frères juifs, combien de temps encore, allez-vous continuer à accepter cette errance, cette schizophrénie identitaire et ‘’de vivre dans la peur et l’interrogation’’ selon la formule même de François Hollande lors de ce Diner du CRIF ? Menacés, stigmatisés, qu’attendez-vous pour retrouver votre authentique identité sur la terre de vos ancêtres ?

Certes, il est de notre devoir de témoigner notre reconnaissance aux pays d’accueil mais il est de notre responsabilité, pour nous-mêmes, pour nos enfants et nos petits enfants de revenir la tête haute dans notre pays.
Par amour pour la France j’avais francisé mon nom en celui de Dajoux, par reconnaissance j’ai dédié mon dernier livre ‘’Amnésie Internationale’’ à mes Maîtres de la Faculté de Médecine de Marseille mais aujourd’hui, par fidélité à mon identité originelle j’ai repris mon patronyme Djaoui et mon prénom hébraïque Yéhouda.
Je rappellerai que mes ancêtres avaient quitté la terre d’Israël au moment de la destruction du Temple de Salomon pour s’installer en Algérie, dans les montagnes du Mzab et donc, bien avant l’islamisation de ce territoire et de ces populations berbères. Mon nom originel hébreu est ‘’tsori’’ le benjoin, un des composants des essences que l’on brûlait dans le Temple et ce nom a été arabisé en Djaoui qui signifie aussi le benjoin, en arabe.
Lorsque je reviens en France, comme citoyen israélien, je mesure l’honneur que me donne l’Etat d’Israël d’être reçu en tant que l’un de ses représentants; je ne suis plus l’Israélite, celui qui a été déchu de sa nationalité lors des heures sombres de la France, ni le juif qui fut dénoncé par ses compatriotes.
Lors du Diner du CRIF, le Président Hollande a évoqué Albert Cohen qui avait dans sa petite chambre une table transformée en autel dédié à la France de son enfance, image émouvante de sa reconnaissance d’exilé, accueilli au Pays des Lumières, mais il a oublié qu’aujourd’hui ‘’le Juif errant est arrivé’’ comme le disait si bien Albert Londres.
Mes Frères juifs, ne perdez pas la mémoire, cessez de vivre Israël par procuration, n’oubliez ni votre histoire ni votre géographie et surtout ne soyez pas en retard avec la réalisation, sous nos yeux des prophéties d’Israël.

Yéhouda DJAOUI Jérusalem.

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