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Travailler dans une organisation internationale !

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Interpol, Unesco, OMS, Conseil de l’Europe… les organisations internationales recrutent des compétences tous azimuts : santé, éco, sciences, droit, etc. Pour les postes à responsabilité, elles exigeront une expertise, voire une expérience. Mais les OI ne dédaignent pas ceux qui ont moins de diplômes, sur des emplois moins qualifiés souvent temporaires. Comment postuler, à qui s’adresser? Quels concours spécifiques?

Qu’est-ce qu’une organisation internationale ?

Une organisation internationale (OI) est une association d’Etats souverains créée par un traité international, une convention multilatérale ou un accord entre ces Etats, pour coordonner une action sur un sujet déterminé par ses statuts. Intergouvernementale, elle est soumise aux règles du droit international public, à la différence des organisations non gouvernementales (ONG), soumises au droit privé.

Leur rôle s’est accru depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la multiplication des échanges liée à la mondialisation. Elles apportent, par exemple, un cadre juridique à certaines activités au plan mondial ou sur certaines zones géographiques régionales.

Historiquement, nombre d’organisations internationales ont été créées et se sont installées en France et en Suisse, entre la seconde partie du XIXsiècle et 1939, puis aux Etats-Unis. Si, comme l’a souligné une étude du Conseil d’Etat en 2009, elles sont de moins en moins nombreuses à s’implanter en France, 15 % d’entre elles ont encore leur siège sur le territoire français.

La France est membre d’environ 180 organisations internationales (OI), de tailles et d’objectifs divers. Elle leur verse des contributions dites “obligatoires”, selon une quote-part visant à assurer leur fonctionnement et leur secrétariat, et d’autres “volontaires”, pour des opérations spécifiques.

Les agents de ces organisations sont des fonctionnaires internationaux. Ils exercent une fonction publique non pas au service d’un Etat, mais de l’ensemble des Etats membres de l’organisation, les autres Etats pouvant être des “observateurs”.

Principes, statut et rémunération

• Principes
• Le fonctionnaire international doit allégeance et loyauté à l’organisation qui l’emploie, indépendamment de sa nationalité et de l’Etat qui l’héberge.

• Il a un devoir de discrétion.
• Il doit agir avec “tact et réserve“, y compris dans sa vie privée et la manifestation de ses convictions politiques.
• Il doit refuser les distinctions honorifiques et les cadeaux qui mettraient en cause son impartialité.
• Il bénéficie cependant d’un droit d’association qui lui permet de se syndiquer.

• Statut

La plupart du temps, le fonctionnaire international est un contractuel, sous contrat à durée déterminée d’une ou plusieurs années, reconductible parfois jusqu’à 15 ou 20 fois sur trente ans. Il existe aussi des contrats temporaires, plus courts, pour des besoins ponctuels.

Le fonctionnaire international ne dispose pas d’un statut comparable au statut des fonctionnaires français, mais il est couvert par une protection fonctionnelle pour les actes de sa fonction. Il ne s’agit pas d’une immunité diplomatique qui concernerait également sa vie privée.

Ses privilèges et immunités visent à préserver son indépendance vis-à-vis de l’Etat où l’organisation est installée et à maintenir une égalité entre Etats. Il s’agit des facilités d’immigration et de résidence et de la liberté de circulation notamment. Selon l’accord qui régit l’organisation internationale, le fonctionnaire peut être exempté d’impôts dans le pays où siège l’organisation. Il peut cependant exister une imposition à la source, interne aux organisations.

Il a droit à des avantages sociaux, des congés payés, un avancement et une couverture sociale (prévoyance, assurance, caisse de retraite ou pécule), le plus souvent sans lien avec le régime local d’assurance maladie-retraite-chômage du pays d’accueil.

Les statuts sont différents d’une organisation à l’autre, mais ils tendent à s’harmoniser, notamment dans le système des Nations Unies.

• Rémunération

Elle est fixée, dans le système des Nations Unies, selon deux principes :
• Le principe Noblemaire :  la rémunération doit être supérieure à celle de la fonction publique de l’Etat la mieux payée, jusqu’à présent celle des Etats-Unis. Entre fonctionnaires d’une organisation internationale, la rémunération doit, en outre, être égale pour un travail de valeur égale, quels que soient la nationalité et les salaires dans les pays d’origine, et cela afin de préserver l’unité de la fonction publique internationale. Le traitement proposé doit pouvoir attirer et retenir des ressortissants des pays au niveau des salaires les plus élevés.

• Le principe Flemming :
la rémunération tient compte des meilleures conditions de salaires en vigueur au plan local.

Comment devient-on fonctionnaire international ?

La plupart des postes exigent une solide expérience, une expertise et la maîtrise de l’anglais. Certains postes de direction sont soumis à une élection. D’autres nominations, après concours ou recrutement direct, répondent à des quotas, par nationalité ou zone géographique ou par sexe. Dans un objectif d’égalité des chances, les candidatures féminines sont recherchées pour certains postes.

Les recrutements se font :

• Par concours :
les dates sont publiées sur le site de l’organisation. La recevabilité du dossier du candidat est étudiée avant de pouvoir confirmer la candidature. Le lauréat conserve le bénéfice du concours durant 2 à 3 ans. A lui de chercher, ensuite, un poste.

• Par recrutement direct :
les offres sont publiées sur les sites des organisations, et parfois dans les pages et sur les sites des quotidiens nationaux. L’embauche se fait, ensuite, en contrat à durée déterminée.

• Par détachement :
accessible aux fonctionnaires français, cette disposition a été précisée par la loi du 12 mars 2012 (art. 59 à 61). Elle pourrait lever des freins à la mobilité. La carrière internationale de ces agents publics français est gérée temporairement par le ministère des Affaires étrangères. Celui-ci conseille aux fonctionnaires français de ne pas démissionner ni de se mettre en disponibilité, mais de garder un lien avec leur administration d’origine, en restant en détachement.

A noter : les candidats retenus travaillent soit au siège de l’organisation, soit sur le terrain, dans l’un de ses bureaux ou l’une de ses missions.

Comment faire acte de candidature ?

La plupart des candidatures s’effectuent par voie électronique exclusivement. Le candidat devra créer un compte (ou un espace) et un profil professionnel sur le site web de l’organisation. Il n’est pas toujours possible d’attacher son CV et sa lettre de motivation, qui doivent être remplis directement en ligne.

• Quotas et qualifications

Les concours ne sont pas toujours ouverts à l’ensemble des ressortissants des pays membres. Il peut exister des quotas par pays.

Les candidatures de femmes sont recherchées pour les postes à responsabilité. Pour ces emplois, la maîtrise de l’anglais au niveau bilingue est requise.

Un master 2 avec spécialisation et au moins 3 ans d’expérience professionnelle dans les secteurs public ou privé sont également indispensables pour la plupart des postes.

• La candidathèque du ministère

Certains postes sont ciblés par le ministère des Affaires étrangères de façon à favoriser les candidatures françaises. L’appui de la Mission des fonctionnaires internationaux (MFI) se révèle alors utile. Pour assurer une présence française dans les organisations internationales, le ministère recense et met en relation candidats et postes à pourvoir dans l‘application CIEL, qui sert de candidathèque sur l’espace de la MFI sur le site web France Diplomatie.

• Gare aux escrocs sur la Toile !

Nombre d’organisations internationales attirent l’attention des candidats sur des tentatives d’escroquerie dont ils pourraient faire l’objet dans leurs recherches de postes : des messages électroniques envoient de faux appels à candidatures, assortis de paiements de droits avec, le cas échéant, des coordonnées bancaires à fournir.

Or les organisations internationales ne prélèvent aucun droit lors d’un dépôt de candidature, d’un entretien, d’une procédure administrative, voire d’une formation. Aussi demandent-elles aux candidats de vérifier l’origine des messages et de procéder aux candidatures directement sur leur site.

A noter : attention au décalage horaire. Une candidature à faire parvenir avant minuit pour une organisation située à New York sera hors délais à minuit en France. N’attendez pas le dernier moment pour l’envoyer.

Etre fonctionnaire international à l’étranger

La France est membre d’environ 180 organisations internationales. Les possibilités de travailler pour l’une d’elles ne sont donc pas négligeables. Ces candidatures participent aux relations multilatérales ainsi qu’à la prévention et la résolution de problèmes, pandémies ou conflits qui dépassent les frontières des Etats. Elles contribuent, en outre, à la présence et au rayonnement de la France à l’étranger.

Parmi les organisations dont le siège est situé en Europe :

A – L’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève

B – L’Organisation internationale du travail (OIT), à Genève

C – Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), à Genève

D – L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), à Rome

Où s’informer ?

  • Le site du ministère des Affaires étrangères, rubrique “Emplois, stages, concours” et sonmoteur de recherche des appels à candidatures dans les organisations internationales.
  • La Mission des fonctionnaires internationaux (MFI) qui assure la promotion de la présence française à l’étranger : accueil du lundi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 heures à 17 heures, au 57, boulevard des Invalides, 2étage – bureau 2011, sur présentation d’une pièce d’identité : 01 53 69 30 31 et mfi.paris-nuoi@diplomatie.gouv.fr

L’application CIEL de la Mission des fonctionnaires internationaux est une candidathèque d’experts ayant au moins trois ans d’expérience. Cette application met en adéquation les postes vacants et les candidats au profil correspondant en s’appuyant sur ce vivier d’experts qualifiés (JPO, MOE, candidats en OI), un moteur de recherche multicritère, les postes ouverts dans les OI, un flux RSS personnalisé correspondant à une recherche spécifique, un répertoire interactif des organisations dont la France est membre, avec des liens vers les sites et les pages emplois.

  • Le réseau des Associations des fonctionnaires internationaux français (AFIF) sur France Diplomatie
  • Les groupes de discussions sur les réseaux Linkedin et Viadéo
  • Un flux RSS pour recevoir des offres ciblées
  • La page “Organisations internationales” du site du Sénat
  • Le système des Nations unies, sa structure et son organisation et consulter les annonces des différents sites des institutions financières internationales, des organisations coordonnées (organisations autonomes reliées à l’ONU par des accords spéciaux) et autres organisations à caractère technique :
  • Le Répertoire officiel des sites des organismes du système de l’ONU

A noter

Certains programmes sont réservés aux jeunes professionnels

  • Jeunes experts associés (JEA) ou Junior professionnal officers (JPO) : ce programme des Nations Unies et de la Banque mondiale s’adresse à de jeunes diplômés de 25-30 ans avec expérience professionnelle significative, recrutés durant deux à trois ans, après présélection.
  • Les volontaires des Nations unies (VNU) : ce programme, géré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), emploie 8.000 volontaires qui travaillent dans 130 pays à des projets d’aide au développement et des opérations de maintien de la paix.
  • Le programme Lead est un programme destiné aux jeunes cadres à haut potentiel pour assurer la relève dans les institutions financières et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

http://infos.emploipublic.fr

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