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DO YOU SPEAK ENGLISH?

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Pouria_175283_174282Pouria Amirshahi, député PS de la 9ème circonscription des Français de l’étranger, a présenté à l’Assemblée Nationale un amendement à la proposition de loi de la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, loi votée à l’Assemblée nationale mardi, qui propose notamment d’intégrer des cursus en anglais à l’université (En savoir plus sur :

http://www.lexpress.fr/actualite/la-loi-fioraso-sur-l-enseignement-superieur-et-l-anglais-a-l-universite_1252766.html#SlHzwwr0ZLi4jTPC.99 ).

Pouria, un amendement, pourquoi ?

Pouria Amirshahi : Les précisions apportées en Commission des Affaires culturelles représentaient  des améliorations mais encore insuffisantes. Dans cette optique, et à défaut d’une suppression de l’article, j’ai également présenté, avec plusieurs collègues socialistes, des amendements supplémentaires afin de limiter le périmètre d’application de cet article (voir article 1 ci-dessous). Et pour une meilleure compréhension de vos lecteurs,un aperçu avant/après qui me semble plus pédagogique que n’importe quel compte-rendu (article 2).

Article 1 : Il n’y aura pas de « tout anglais » à l’université

Désormais, le choix d’enseigner un cours en langue étrangère devra être justifié par l’existence de « nécessités pédagogiques ». Cet amendement – Amendement 284 P.Amirshahi – tend à circonscrire la portée de l’article aux seuls cours nécessitant véritablement d’être dispensés en langue étrangère. Cet amendement adopté en séance publique, à l’unanimité, constitue un véritable garde-fou. En effet, il permet d’exiger un lien manifeste entre la langue d’enseignement étrangère et le contenu ou l’objet de l’enseignement.
Les exceptions à l’enseignement et la production de thèses et mémoires en langue française devront être « nécessaires à la maîtrise et la pratique de la matière enseignée ».

Notre souci doit désormais être triple :

  • Rendre attractives nos universités par la qualité de leurs enseignements et de l’accueil.
  • Permettre le plurilinguisme et un enseignement de langues diversifié car la France aura aussi besoin d’hispanophones, d’arabophones et de sinophones.
  • Reformuler une ambition francophone articulée autour de principe de mobilités pour les étudiants, mais aussi les chercheurs, les artistes et les chefs d’entreprises.

C’est cette belle ambition, de Montréal à Abidjan en passant par Bruxelles et Paris, qui peut donner à la Francophonie ce nouveau souffle indispensable. Pour ma part, j’y contribuerai pleinement, notamment en tant que rapporteur de la mission d’information sur la Francophonie.

ARTICLE 2 : FIN DU PREMIER ACTE ET PREMIÈRE VICTOIRE !

Tiens, je lis une dépêche : « article 2 voté ». Ah, certes, il y a bien un article, entre le 1 et le 3 – le deuxième, donc. Mais que dit-il ?

L’article présenté dans le projet de loi de Geneviève Fioraso : L’article après qu’il ait été amendé :
Art. 2
Après le premier alinéa du II de l’article L. 121-3, est inséré un alinéa ainsi rédigé : 
« Des exceptions peuvent également être justifiées par la nature de certains enseignements lorsque ceux-ci sont dispensés pour la mise en œuvre d’un accord avec une institution étrangère ou internationale tel que prévu à l’article L. 123-7 ou dans le cadre d’un programme européen. »
Art. 2
Après le premier alinéa du II de l’article L. 121-3, est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Des exceptions peuvent également être admises pour certains enseignements                                     lorsqu’elles sont justifiées par des nécessités pédagogiques et que ces enseignements sont dispensés dans le cadre d’un accord avec une institution étrangère ou internationale tel que prévu à l’article L. 123-7 ou dans le cadre d’un programme européen et pour faciliter le développement de cursus et de diplômes transfrontaliers multilingues. Dans ces hypothèses, les formations ne peuvent être que partiellement proposées en langue étrangère. Les étudiants étrangers auxquels sont dispensés ces enseignements bénéficient d’un apprentissage de la langue française. Leur niveau de maîtrise de la langue française est pris en compte pour l’obtention du diplôme. ».

Art. 2 bis (nouveau)
Dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant l’impact de l’article 2 sur l’emploi du français dans les établissements publics et privés d’enseignement et sur l’évolution de l’offre d’enseignement du français langue étrangère à destination des étudiants étrangers.

En conclusion, il n’y aura pas de « all in English » dans nos établissements d’enseignement supérieur, comme cela était envisagé initialement. Et cela devra désormais, enfin!, s’appliquer aux établissements hors la loi.

Et ces « nécessités pédagogiques » devront désormais être démontrées pour toute filière désirant dispenser un enseignement en « langue étrangère ». C’est-à-dire essentielles à la maîtrise et la pratique de la matière enseignée.

La conclusion de cette discussion démontre qu’il faut toujours mener les combats qu’on croit juste.

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