logo revue de presseL’actualité de la presse israélienne du 30 décembre 2013 au 3 janvier 2014 est consacrée cette semaine à la troisième vague de libération de prisonniers palestiniens et à une nouvelle visite de Kerry dans la région.

Semaine du 30 décembre 2013 au 3 janvier 2014

TROISIÈME VAGUE DE LIBÉRATIONS ET NOUVELLE VISITE DE KERRY
Cette semaine a été marquée par plusieurs développements dans le dossier israélo-palestinien dans un contexte de multiplication d’incidents sécuritaires dans la bande de Gaza. Dans la nuit de lundi à mardi, 26 prisonniers palestiniens pré-Oslo ont été libérés dont cinq prisonniers habitants de Jérusalem-Est. Comme lors des deux précédentes vagues de libérations, les familles endeuillées et d’autres citoyens israéliens ont manifesté contre cette décision et saisi la Haute Cour de Justice, qui a rejeté leur appel.
Contrairement aux annonces faites par Israël la semaine dernière, Netanyahou a décidé de repousser, au moins jusqu’après la visite de Kerry dans la région, l’annonce de la construction de 1400 unités de logements dans les colonies. En effet, depuis la reprise des négociations israélo-palestiniennes, Israël a annoncé des constructions à chaque vague de libérations. Selon le Maariv, Netanyahou souhaiterait poursuivre les négociations au-delà des neufs mois et dans un geste unilatéral, il pourrait proposer à Kerry de stopper, pour un certain temps, la construction hors des grands blocs d’implantations.

Jeudi, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry est arrivé pour une nouvelle visite de trois jours en Israël et dans les Territoires palestiniens au cours de laquelle il devrait soumettre aux deux parties un accord-cadre spécifiant les grandes lignes de la résolution du conflit israélo-palestinien. Lors d’une rencontre avec Kerry hier soir, Netanyahou a déclaré que les doutes d’Israël quant à l’engagement des Palestiniens à l’égard de la paix ne faisaient que croître critiquant vivement l’accueil festif et chaleureux offert par le Président palestinien aux prisonniers libérés. Il a émis le souhait que Mahmoud Abbas ne laisse pas une fois de plus passer l’occasion d’offrir un avenir meilleur aux deux peuples.

Au sein de la coalition gouvernementale, plusieurs ministres du Likoud et du Foyer Juif ont voté en faveur, mardi, d’un projet de loi soumis à la commission ministérielle pour la législation proposant l’annexion des implantations israéliennes dans la vallée du Jourdain et des routes qui y mènent. Adoptée à sept voix contre trois, ce projet de loi sera d’après les médias israéliens, vraisemblablement mis de côté par Netanyahou et ne sera donc pas présenté à la Knesset.

LE MOMENT DE VERITE DE NETANYAHOU / ARI SHAVIT – HAARETZ

La visite actuelle du Secrétaire d’Etat John Kerry est différente de ses précédentes visites. Cette fois, il ne s’agit plus de traiter de procédures, de processus et de libération des prisonniers. Le document que le Secrétaire d’Etat américain apporte avec lui à Jérusalem et à Ramallah touche le coeur même du conflit et tente d’y mettre fin. Il contient les fondements sur lesquels la paix se construira. Un Etat juif d’Israël aux côtés d’un Etat palestinien démilitarisé? Jérusalem comme capitale des deux Etats? Une frontière sur la base des lignes de 1967 avec des échanges de territoires?

La proposition de Kerry oblige les Israéliens et les Palestiniens à dire «oui» ou «non» à un accord permanent. Ce sera l’heure de vérité pour le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Certes, les Palestiniens ont maintes fois montré qu’ils ne désiraient pas la paix. Certes, les Américains et les Européens ont fait des erreurs majeures dans la conduite du processus de paix. Mais Netanyahu a également contribué à cette situation, en refusant de prendre des mesures contraignantes pour faire avancer le processus de paix. Ainsi, pour Netanyahou, les prochaines semaines seront difficiles. S’il dit «oui» à Kerry, il dira «oui» aux frontières de 1967, avec quelques ajustements, et à une Jérusalem qui ne sera pas indivisible. S’il dit «non» à Kerry, il dira «non» à la légitimité internationale d’Israël et à sa capacité à se protéger contre l’Iran. S’il parie sur la paix, il se positionnera à la tête du mouvement nationaliste mené par Meretz. S’il reste fidèle aux positions historiques du Likoud, il devra assumer la responsabilité qu’Israël devienne un pays isolé en proie à une détresse diplomatique et économique. Netanyahu a également une raison très importante de dire «oui» au secrétaire d’Etat américain. Si les principes énoncés dans le document de Kerry comprennent en effet la reconnaissance d’un Etat juif dans les frontières de 1967, ce sera une victoire pour le sionisme et pour Netanyahu qui a placé la demande de reconnaissance d’Israël comme l’Etat-nation du peuple juif au sommet de l’agenda diplomatique. Ceci est une raison supplémentaire pour le Premier ministre Benyamin Netanyahu de marcher avec la tête haute en direction de la paix.

LES DEUX SONS DE CLOCHE DU GOUVERNEMENT / SHALOM YERUSHALMI – MAARIV
Netanyahou est-il atteint de schizophrénie ? Deux sons de cloche émanent de son gouvernement. D’un côté, Israël menace les Palestiniens de ne pas poursuivre les négociations si ces derniers sollicitent les instances internationales pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, de l’autre, sept de ses ministres votent en faveur d’un projet de loi pour étendre la souveraineté israélienne sur la vallée du Jourdain.

D’un côté, Netanyahou déclare qu’il est favorable à une solution des deux états pour deux peuples, de l’autre, il estime que les implantations dans la vallée du Jourdain sont des points stratégiques auxquels Israël ne peut renoncer. Ces deux sons de cloche sonnent faux.
Le ministre de la Défense Moché Yaalon a voté en faveur des négociations mais se positionne silencieusement contre. Les ministres Gidon Saar, Gilad Erdan et Limor Livnat, ont voté en faveur des négociations et de la libération des prisonniers d’un côté mais de l’autre ils ont également voté pour étendre la souveraineté israélienne sur la vallée du Jourdain.

Tous vont à l’encontre de la ministre Tzipi Livni, en charge des négociations, impuissante et dépendante de la bonne volonté de Netanyahou. Yair Lapid s’accorde avec les propos de Livni mais son frère Benett s’oppose à lui.
On a l’impression que le camp qui a besoin d’un cadre aujourd’hui est surtout celui de la coalition, bien plus que les Américains, les Israéliens ou les Palestiniens.

LE CASSE TETE DE NETANYAHOU / NAHUM BARNEA – YEDIOTH AHARONOTH

Les négociations en cours menées par le Secrétaire d’état américain John Kerry approchent d’un tournant décisif. Cette semaine, Kerry se rendra à nouveau dans la région et espère qu’Israéliens et Palestiniens recevront favorablement la proposition d’un accord-cadre ébauché par les Américains. L’accord, s’il est conclu, va conduire les deux camps à une solution : la paix et un état palestinien dans les frontières de 67. L’accord-cadre devrait spécifier qu’Israël échangera aux Palestiniens une parcelle de terre équivalente à ce que la Jordanie a perdu lors de la guerre des Six Jours. Mais l’échange de territoires ne sera pas une étape facile. Cette décision nécessitera du courage et la volonté de contrer la résistance politique. Le gouvernement est susceptible de se dissoudre et le Likoud de se scinder. Cependant, la majorité de la Knesset et certainement aussi la majorité du public soutiendront les efforts de paix. Et, bien sur le monde aussi. La signature de cet accord de paix pourrait faire de Netanyahou un grand chef d’Etat au-devant de la scène internationale et un leader qui aura modifié le cours de l’histoire du peuple juif. Cinq de ses prédécesseurs –Begin, Rabin, Barak, Sharon et Olmert – ont connu un dilemme similaire et ont choisi l’alternative diplomatique. Begin avec l’Egypte, Rabin à Oslo, Sharon lors du désengagement de la bande de Gaza et Barak et Olmert en fournissant des propositions ambitieuses à leur partenaire palestinien. Israël ne s’est pas retiré des territoires pour répondre aux attentes du voisin arabe mais parce qu’il a compris que ses intérêts ne reposaient pas uniquement sur la terre. A cette étape, la décision est principalement celle de Netanyahou. Il peut suivre les traces de ses prédécesseurs ou bien celui arrogant et autoritaire de Golda Meir qui a, malheureusement fini par le désastre de la guerre de Kippour.

Le service de presse de l’Ambassade de France en Israël.

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