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La tentaculaire cellule islamiste de «Cannes-Torcy»

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Depuis l’attentat en septembre 2012 contre une épicerie casher de Sarcelles, une vingtaine de personnes ont été mises en examen dans cette affaire.

La cellule de «Cannes-Torcy» fait de nouveau parler d’elle. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) affirme mercredi avoir démantelé, mi-février, un projet d’attentatsur la Côte d’Azur fomenté par un ancien membre de retour de Syrie. Un mois plus tôt, c’est un autre jeune homme lié à ladite cellule qui est arrêté en Italie. Il est lui aussi soupçonné d’avoir combattu le régime de Bachar el-Assad aux côtés des djihadistes du front al-Nosra, un groupe de rebelles lié à al-Qaida. Les deux jeunes hommes étaient parvenus à passer entre les mailles du filet qui avait permis de démanteler la cellule terroriste à l’automne 2012. Les craintes formulées à l’époque par le procureur de Paris, François Molins, qui décrivait le groupe comme le plus dangereux depuis la vague d’attentats en France au milieu des années 1990, semblent se confirmer.

L’affaire remonte au 19 septembre 2012. Ce jour-là, un attentat vise une épicerie casher de Sarcelles, dans le Val-d’Oise. Par miracle, la grenade défensive tombe sous un chariot qui étouffe la déflagration et ne fait qu’un blessé léger. Moins d’un mois plus tard, le 6 octobre, la police annonce le démantèlement de la cellule terroriste à l’origine de l’attaque. Douze suspects sont interpellés, cinq seront ensuite relâchés. Délinquant converti à l’islam radical, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, est présenté comme le leader du groupe. Il est décédé lors de son interpellation à Strasbourg après avoir ouvert le feu sur les policiers venus le cueillir. C’est son empreinte, retrouvée sur la cuillère de la grenade, qui a permis de remonter aussi rapidement la filière jusqu’à Cannes.

De quoi confectionner une bombe

À Torcy, dans un local appartenant au second meneur du groupe, Jérémy Bailly, les policiers retrouvent de quoi confectionner une bombe du même type que celles utilisées par le GIA en 1995 à Paris. Chez lui, les enquêteurs retrouveront une cagnotte de 27.000 euros. Ce jeune originaire de Sarcelles aurait financé l’entreprise en braquant une pizzeria le 1er octobre 2012 à Noisiel et par une série de vols de voitures sur la Côte d’Azur. En prime, les policiers retrouvent une note manuscrite listant les sièges parisiens du Crif, du Rassemblement des avocats juifs ou encore de l’Union des étudiants juifs de France. Lors de sa garde à vue, Jérémy Bailly reconnaît qu’il projetait de commettre un attentat, sans en préciser la cible.

Depuis cette date, le démantèlement de la cellule se poursuit. Fin janvier 2013, dans une lettre adressée à un de ses proches, Jérémy Bailly demandait de s’en prendre à un des juges antiterroristes en charge du dossier. Dans ce courrier, il donnait à son interlocuteur un mode d’emploi détaillé pour fabriquer une bombe. Ce nouvel élément a permis une série d’arrestations durant l’été. Au final, cette affaire tentaculaire aura entraîné une vingtaine de mises en examen, la plupart pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Les enquêteurs pensent également que plusieurs des suspects poursuivis dans ce dossier ont participé à la mise en place d’une filière visant à rejoindre des groupes armés à l’étranger pour y mener le djihad.

lefigaro.fr

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