Les tumeurs, des parasites nocturnes !

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Les cellules cancéreuses sont particulièrement vicieuses. La nuit, alors que nous dormons, complètement inconscients du danger qui nous guette, elles apparaissent, grandissent et se propagent aussi vite qu’elles le peuvent. Dans une découverte étonnante qui a fait l’objet d’un article dans Nature Communication, des chercheurs de l’Institut Weizmann ont montré l’importance du rôle du récepteur EGFR dans ce phénomène. Leur découverte suggère que la prise d’anti-cancéreux agissant contre EGFR lors du sommeil augmenteraient l’efficacité du traitement.

Au coeur de cette découverte, l’étude de deux récepteurs cellulaires

Les récepteurs cellulaires, qui sont des protéines se trouvant à la surface ou à l’intérieur des cellules et permettant de capter un « message » par la fixation d’une molécule, forment un réseau complexe restant encore partiellement incompris. Les recherches dirigées par les Pr Yosef Yarden et Eytan Domany de l’Institut Weizmann s’intéressaient initialement à deux d’entre eux :
– le récepteur EGFR (pour Epidermal Growth Factor Receptor), qui permet la croissance et la migration des cellules, dont les cellules cancéreuses ;
– le récepteur GR (pour Glucocorticoid Receptor), qui fixe une hormone stéroïdienne appelée glucocorticoïde(GC).

Les hormones jouent un rôle important dans l’homéostasie énergétique ainsi que dans les réactions métaboliques. Cette hormone est aussi souvent appelée « hormone du stress » car son niveau augmente dans les situations de tension ou d’angoisse.

Les chercheurs avaient alors montré que la migration cellulaire, une activité encouragée par l’hormone EGFR, est supprimée lorsque l’hormone stéroïdienne GC est fixée sur son récepteur. Mais le taux d’hormones stéroïdiennes fluctue selon les heures de la journée et est au plus bas la nuit. En évaluant les conséquences que cela pouvait avoir sur le récepteur EGFR, les chercheurs ont montré que ce derniers est très actif la nuit et très silencieux au cours de la journée.

L’activité nocturne d’EGFR favorise la croissance des tumeurs

Pour comprendre quel est l’impact de cette découverte sur la progression du cancer, les chercheurs ont utilisé un modèle tumorale de murins qui ont reçu un traitement anticancéreux, le lapatinib. Cette molécule fait partie des médicaments de nouvelle génération permettant de bloquer EGFR et donc de prévenir la croissance de la tumeur. Elle est notamment utilisée dans le traitement du cancer du sein. Lors de cette expérience, les souris ont reçu la molécule à différentes périodes de la journée. Les résultats ont montré une différence significative dans la taille de la tumeur selon que les souris avaient été traitées lors des périodes de repos ou d’éveil.

Vers une nouvelle façon d’administrer les traitements anticancéreux

Les résultats de cette étude animale suggèrent fortement qu’administrer la nuit les drogues anticancéreuses agissant contre le récepteur EGFR serait un moyen simple mais efficace d’augmenter leur action

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