Oledcomm, une start-up francilienne, a pris de vitesse les géants mondiaux de l’électronique sur le marché du LiFi, l’internet par la lumière.

A côté de l’icône des réseaux 4G ou WiFi, les smartphones en proposeront bientôt une autre: celle du LiFi. Contraction de light et de fidelity, cet acronyme désigne un mode de communication sans fil qui permet de se connecter au Web via un simple éclairage LED (les diodes électroluminescentes). Le principe est simple: reliées à internet par le courant, les ampoules LED transmettent des données à un ordinateur, une tablette ou un smartphone grâce à leur clignotement. En effet, ces ampoules peuvent s’allumer et s’éteindre un million de fois par seconde sans que l’ œil humain s’en aperçoive. Voilà des années que Siemens, Thomson, General Electric et tous les géants de l’électronique tentent d’exploiter cette technologie révolutionnaire, trente fois plus rapide que le WiFi et inoffensive pour la santé. Mais c’est Oledcomm, une start-up francilienne, qui leur dame aujourd’hui le pion.

Réactivité maximale. Fondée en février 2012 par Suat Topsu et Cédric Mayer, deux enseignants chercheurs de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, la Pme, qui a levé 3 millions d’euros l’an dernier, est déjà l’un des leaders européens du secteur. Alors que Philips annonce ses premiers luminaires capables de transmettre des données et que le britannique PureLiFi les talonne de près, les deux associés restent confiants. Il faut dire qu’avec huit brevets déposés, ils ont pris une belle avance. «Nous commercialisons déjà des modules LiFi prêts à l’emploi, se félicite Cédric Mayer. Et comme nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne de production, nous sommes très réactifs: le délai entre la conception des produits dans nos laboratoires et leur mise sur le marché est très court.» Une expertise qui remonte loin: en 2008, le duo met au point avec l’équipementier valeo un dispositif d’échange de données entre véhicules grâce aux phares à LED. Le système est finalement mis en veille, mais les deux associés poursuivent leurs recherches sur ce marché prometteur (le cabinet américain Marketsandmarkets estime qu’il pèsera 6 milliards de dollars en 2018).

Multitude d’application.  Aujourd’hui, leur petite société, passée de 5 à 25 collaborateurs, fabrique des routeurs, des drivers (pour piloter les LED LiFi) et même des tablettes. Elle compte plusieurs clients prestigieux. en France, Thales, EDF et la SNCF ont fait appel à elle pour développer de nouveaux services de géolocalisation. A l’étranger, au chili, Oledcomm met en place un système de repérage des ouvriers dans les mines. En Belgique, le musée Grand Curtius de liège a remplacé ses audioguides par une une tablette LiFi: il suffit de la placer sous le faisceau lumineux des lampes éclairant les œuvres pour recevoir les commentaires et les explications correspondants. Et ce n’est qu’un début: dès que les récepteurs pour smartphones auront été mis au point, une multitude d’applications en extérieur seront possibles via l’éclairage public. Les communes pourront, par exemple, diffuser des informations ultralocalisées sur les transports, la météo, la circulation, etc.

Il y a fort à parier, cependant, que le LiFi restera une solution complémentaire au WiFi. «Le premier permettra de désengorger le second lors qu’il sera saturé», conclut Cédric Mayer. Tout au moins la nuit et en intérieur. Car en plein jour, pas de LiFi.

En chiffres: 

600 000 euros de chiffre d’affaires en 2013 pour Oledcomm

25 salariés

8 brevets déposés

Comment cela fonctionne ?

Le récepteur doit être placé sous la source lumineuse pour se connecter à internet.

Les deux créateurs : 

Suat Topsu (à g.) et Cédric Mayer planchent sur le LiFi depuis 2008. Enseignants-chercheurs à l’université de Versailles-Saint-Quentinen-Yvelines, ils créent cette année-là avec Valeo un dispositif permettant aux voitures d’échanger des informations via les phares à LED. Aujourd’hui, leur technologie commence à rayonner dans les commerces, musées, gares, etc.

Julie Krassovsky

http://www.capital.fr/

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