Le vendredi 5 juin 2015 sera commémoré le 48 ème anniversaire du déclenchement de la guerre dite « des six jours » qui allait bouleverser l’existence du peuple juif.
Il faut en effet se souvenir des semaines qui précédèrent l’offensive de l’armée d’Israël acculée à cette extrémité sous peine de voir mise en oeuvre ce qui se présentait alors comme rien de moins que la destruction inéluctable de l’Etat juif et dans la foulée l’extermination de sa population.

Cette période de noire angoisse n’a toujours pas disparu des esprits. Elle approfondit un traumatisme vivace qui fait obligation à l’Etat d’Israël – ce « paradis entouré de flammes » comme l’avait qualifié le poète Claude Vigée – de ne plus perdre aucune guerre de quelque nature quelle soit: militaire, diplomatique  ou morale. Le plus dur, hormis les guerres conventionnelles de 1973, de 1982 ou de 2015 pour nous y limiter, a été et reste toujours durant ces décennies la guerre d’usure et de propagande – et la stratégie de la souillure dirigées contre cet Etat pour l’ériger en « Etat Apartheid » ou en « Etat voyou » ne respectant aucun norme du droit international contemporain et notamment le corpus de droits de l’Homme.
Certes sur ce plan là ni l’Etat d’Israël en particulier ni le peuple juif en général ne se sont laissés traîner dans la boue. Il n’empêche que cette campagne indigne et délétère ne cesse pas, et que depuis près d’un demi – siècle à présent elle pollue des génération entières de militants qui se transmettent de père en fils de pareilles insanités comme s’il s’agissait de vérités allant désormais de soi. A cet égard – et quelles que soient les sensibilités en cause, prendre la défense d’Israël, rappeler les exigences de son propre Etat de droit relève pour nombre de ses ennemis d’une forme de blasphème qui finit hélas parfois par avoir raison des volontés les plus déterminées.

C’est alors qu’il faut prendre conscience de la nature réelle de cette guerre qui vise à rien de moins qu’au pourrissement de l’âme du peuple juif. Ce peuple n’est pas tombé de la dernière averse en en matière d’Histoire, universelle, humaine ou inhumaine, son expérience est sans doute sans pareille. La force n’est rien sans l’endurance. Il aura fallu prés de deux millénaires de résistance morale et de fortitude éthique pour que l’antisémitisme chrétien admette ses erreurs et reconnaisse au peuple juif le titre de frère aîné. Il faut à tout prix préserver cette force morale et imaginer ce qu’elle a représenté au temps de l’exil, des croisades et pogromes, lorsque l’Etat d’Israël n’avait pas encore ressuscité.

A présent cet Etat existe et il est souverain. Quiconque lui dénie cette qualité fait l’objet en retour d’une dénégation symétrique. Pourtant aucune force matérielle ne peut trouver sa pleine efficacité sans la force morale qui permet de traverser victorieusement les tempêtes les plus sauvages. Et c’est pourquoi le 5 juin 2015, dans le cœur de Jérusalem enfin réunifié, il faudra plus que jamais s’en souvenir.

Raphaël Draï, Radio J, Le 1er juin 2015

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