Pin’has 

Nombres 25:10-30:1 : Le zèle de Pin’has, la distribution des terres, les fêtes.

                                        Haphtara: 1 Rois 18:46-19:21

Et l’Eternel parla à Moshé, disant, Phinées פִּינְחָס, fils d’Eléazar, fils d’Aaron, le sacrificateur, a détourné mon courroux de dessus les fils d’Israël, étant jaloux de ma jalousie au milieu d’eux, de sorte que je ne consumasse pas les fils d’Israël dans ma jalousie. Nombres 25:10-11

La Parachat Pin’has est constituée d’une façon inhabituelle. Elle semble être formée de rappels de commandements provenant de toutes les parties de la Thora et répertoriés de façon aléatoire. Elle brasse un grand nombre d’informations et fait bien ressentir l’effervescence des derniers préparatifs avant l’entrée en Terre Promise.

Moshé sait que sa fin approche et, en tant que leader hors pair, aborde tous les problèmes pour préparer la nouvelle génération à entrer dans cet héritage tant attendu.

 La Paracha se découpe comme suit :

–         Suite à l’affaire des filles de Moab, Madian doit être anéanti

–         Le recensement des tribus par famille doit être effectué avant le partage équitable de la Terre Promise

–         Les cas particuliers d’héritage. Les filles de Tzelofchad.

–         Les derniers jours de Moshé.

–         Moshé passe ses pouvoirs à Yehochoua.

–         Rappel des fêtes et des sacrifices offerts en ces jours particuliers.

 La fin de la dernière Paracha nous racontait la débauche du peuple avec les filles de Moab qui, telles un commando à la solde du dieu Baal Péor, étaient venues en mission spéciale pervertir les fils de Jacob avec leurs pratiques impures.

De nos jours encore, certaines guerres spirituelles sont menées dans nos pays par des détracteurs qui injectent des vices dans la société pour la déstabiliser. Ainsi on voit comment la pornographie et les déviations sexuelles ont fait leur place dans le monde moderne et ont éloigné les peuples de la voie de D.ieu. De même la drogue est sciemment introduite sur le marché de la jeunesse entraînant la rébellion contre le père, et par conséquent, le rejet du Père céleste.

Rien de nouveau sous le soleil, nous dit l’Ecclésiaste, la nature de l’homme reste inchangée…

Pin’has, dont la Paracha porte le nom, ne supporte pas cette souillure et, alors que le fléau a déjà emporté 24000 hommes, frappe de sa lance un chef du peuple et sa complice, une Madianite, alors qu’ils se livrent publiquement à la débauche dans le camp.

Le fléau cesse et Pin’has, qui aurait dû être jugé pour avoir tué un homme,  chef du peuple, sans jugement, reçoit par la bouche de Moshé, la promesse d’une alliance éternelle de paix. La Sainteté de D.ieu a été défendue aux yeux de tous :

  Et l’Eternel parla à Moshé, disant, Phinées, fils d’Eléazar, fils d’Aaron, le sacrificateur, a détourné mon courroux de dessus les fils d’Israël, étant jaloux béqan’o béqin’ati בְּקִנְאָתִי בְּקַנְאוֹ de ma jalousie au milieu d’eux, de sorte que je ne consumasse pas les fils d’Israël dans ma jalousie béquin’ati בְּקִנְאָתִי. C’est pourquoi dis, Voici, je lui donne mon alliance de paix ; et ce sera une alliance de sacrificature perpétuelle, pour lui et pour sa semence après lui, parce qu’il a été jaloux pour son Dieu, et a fait propitiation pour les fils d’Israël. Nombres 25:10-13

Le mot jalousie kin’a קִנְאָ est utilisé dans le sens « passion de la vérité et de la pureté ». Le zèle agit comme un feu purificateur.

Car le zèle qin’at קִנְאַת de ta maison m’a dévoré, et les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi. Psaumes 69:9

La Jalousie de D.ieu fait mourir 24 000 hommes chez les Israélites, mais elle va également s’exercer contre les Madianites. L’attaque est si perfide et lourde de conséquences que le verdict est tranchant.

  Serrez de près les Madianites, et frappez–les ; car eux vous ont serrés de près par leurs ruses, par lesquelles ils vous ont séduits dans l’affaire de Péor, et dans l’affaire de Cozbi, fille d’un prince de Madian, leur soeur, qui a été frappée le jour de la plaie, à cause de l’affaire de Péor.

Nombres 25:17-18

 En pervertissant les chefs d’Israël, les Madianites ne visaient pas seulement la destruction de la chair des fils d’Israël mais aussi leurs âmes. Zimri, un prince de la tribu de Shimon, chute et souille le témoignage de D.ieu. Cette stratégie, choisie par les Madianites, révèle encore leur connaissance du monde occulte et spirituel. Il est préférable de les faire disparaître afin que les esprits impurs qui les animent quittent la région et ne nuisent plus. C’est ce que symbolise la conquête par l’épée de Canaan vouant à l’interdit les villes et tout ce qui s’y trouve, hommes, femmes, enfants, gros et menu bétail.

 A la suite de cet épisode, D.ieu demande à Moshé de faire le recensement de Son peuple. La correction était nécessaire, mais chaque âme est précieuse aux yeux de D.ieu qui a délivré chacune d’entre elles de l’esclavage d’Egypte.

 C’est à Moshé, et non à Josué, le nouveau responsable, que D.ieu s’adresse afin de lui faire l’honneur, une dernière fois, de dénombrer ce peuple qu’il conduit depuis 40 ans. Cette fois le dénombrement se fera de manière plus précise, tribu par tribu, en nommant les familles afin de procéder de manière équitable au partage de la terre. Le précédent recensement avait été effectué un an après la sortie d’Egypte au mois d’Iyar.

 En comparant les résultats, il est intéressant de remarquer que la démographie est restée stable en 40 ans, soit le temps d’une génération complète. Le total des membres des tribus passe de 603550 à 601730, soit une légère régression. Toutes les tribus ont sensiblement gardé le même effectif, sauf celle de Shimon qui est passée de 59300 à 22200. Ceci nous montre que le dernier fléau, conséquence de la dépravation avec les filles de Moab, avait principalement touché la tribu de Shimon dont Zimri faisait partie.

 D.ieu met son sceau dans le nom de chaque famille en y ajoutant les lettres symboles de Son Nom : le youd    יet le hé ה. Ainsi, dans la tribu de Shimon, Yamin ימין donne son nom au clan des Yéminites qui s’écrit הימיני, hayémini qui veut dire textuellement « le yamin qui est Mien ». Il en est ainsi pour toutes les familles du peuple. Le Nom sacré encadre celui de chacune des familles d’Israël pour en faire une nation sainte.[1]

 Le partage du pays se fait ensuite selon les critères établis par D.ieu :

Et l’Eternel parla à Moshé, disant, A ceux qui sont nombreux tu augmenteras l’héritage ; et à ceux qui sont peu nombreux tu diminueras l’héritage, tu donneras à chacun son héritage en proportion de ses dénombrés. Seulement, le pays sera partagé par le sort ; ils l’hériteront selon les noms des tribus de leurs pères. Nombres 26:52-55

 C’est Josué, fils de Noun, qui, une fois le Jourdain passé, tirera au sort pour chaque tribu et définira les limites des territoires en fonction du nombre des familles. La tribu de Lévi est recensée à part et ne possède pas de terre mais des villes lui sont attribuées au milieu des tribus.

 Toutes les promesses d’attribution des terres se réaliseront :

Et l’Eternel donna à Israël tout le pays qu’il avait juré de donner à leurs pères ; et ils le possédèrent, et y habitèrent. Et l’Eternel leur donna du repos à l’entour, selon tout ce qu’il avait juré à leurs pères ; et, de tous leurs ennemis, pas un homme ne tint devant eux ; l’Eternel livra tous leurs ennemis entre leurs mains. Il ne tomba pas un mot de toutes les bonnes paroles que l’Eternel avait dites à la maison d’Israël, tout arriva. Josué 21:43-45

 Par la suite, dans le cours de l’histoire et suite aux péchés du peuple d’Israël, la Terre promise sera envahie par les différents conquérants qui se succèderont, les tribus seront exilées, la terre sera même totalement désertée, mais les prophéties concernant les temps messianiques ne manquent pas de nous donner l’espoir d’un retour de toutes les tribus en Israël. La création de l’état moderne d’Israël n’est-elle pas la réalisation de la prophétie d’Isaïe ?

  Qui a entendu une chose pareille ? Qui a vu de telles choses ? Fera–t–on qu’un pays enfante en un seul jour ? Une nation naîtra–t–elle en une fois ? Car aussitôt que Sion a été en travail, elle a enfanté ses fils.

Isaïe 66:8

Notre texte enchaîne directement avec le cas particulier des filles de Tzelofchad, seules descendantes de leur père, qui revendiquent un héritage auprès de Moshé. Elles obtiennent gain de cause et D.ieu dicte à Moshé une règle de droit éternelle et révolutionnaire pour l’époque puisqu’elle donnait aux femmes le droit de posséder des terres :

Les filles de Tselophkahd ont bien parlé. Tu leur donneras une possession d’héritage au milieu des frères de leur père, et tu feras passer à elles l’héritage de leur père. Nombres 27:7

D.ieu pense aussi à tout, Il sait que la succession est un sujet de discorde dans les familles et ces règles aideront les générations à garder leur unité.

Suite à ces révélations sur les lois de l’héritage, D.ieu ordonne à Moshé de monter sur la montagne où Il va lui annoncer la fin de sa mission et sa mort. Les évènements pourraient sembler bien tristes pour Moshé. Il n’a que le droit de voir le Pays Promis du haut de la montagne sur laquelle il va mourir, ses fils ne sont pas nommés pour l’héritage de la terre et encore bien moins pour reprendre son sacerdoce comme l’on fait les fils d’Aaron pour leur père. D.ieu lui rappelle sa faute aux eaux de Meriba dont le verdict lui a interdit l’accès à Son repos.

Mais, il faut lire entre les lignes. D.ieu entend montrer le Pays de la promesse à Moshé. Mais peut-on voir le pays de Dan à Beer Sheva du haut du Mont Nebo ? Non, c’est plutôt le futur d’Israël que D.ieu montre à Moshé le prophète. Il lui montre l’impact éternel que son travail de serviteur dévoué, rédempteur d’Israël et transmetteur de la Thora aura jusqu’à la fin des temps dans les générations des fils de Yaakov.

Moshé intercède de nouveau afin que le peuple qu’il a guidé pendant 40 ans ait à sa tête un bon dirigeant après son départ. C’est Josué que D.ieu désigne comme remplaçant de Moshé. En effet, il est tout indiqué, puisqu’il est le fidèle serviteur de Moshé depuis sa jeunesse. Il est, de plus, l’un des deux seuls (avec Caleb) de l’ancienne génération à être autorisé à entrer en Terre Promise. Son Nom יְהוֹשֻׁעַ Yéhochoua porte en lui l’espoir de la Rédemption future, l’Esprit de D.ieu est toujours présent pour amener les Bné Israël en Terre Promise. :

Et l’Eternel dit à Moshé, Prends Josué יְהוֹשֻׁעַ, fils de Nun, un homme en qui est l’Esprit Roua’h boרוּחַ בּוֹ  et pose ta main sur lui.

Nombres 27:18

La passation de pouvoir est impressionnante et se passe devant tout le peuple. Moshé cède son onction à son successeur. La Tradition nous dit que le reflet de la Shekhina brillât aussi sur Yéhochoua, comme signe d’une relation prophétique avec Dieu[2].

 La Paracha enchaîne directement sur les sacrifices des fêtes de l’Eternel. Les fêtes de l’Eternel sont littéralement des temps de rencontre, moadei HaShem   מוֹעֲדֵי יְהוָה ou appels à la sainteté : mikraei kodech, מִקְרָאֵי קֹדֶשׁ.

Le mot « kadoch, קֹדֶשׁ» vient de la racine « kadach קדש» qui signifie « sanctifier, rendre pur, mettre à part, séparer ». La définition la plus approchante est donc « être séparé ». La sainteté est une séparation. Le mot « mikraeiמִקְרָאֵי  » vient de la racine « קרא» qui signifie «appeler, convoquer, crier, lire, inviter, nommer».

Les fêtes sont des convocations solennelles, des appels à se mettre à part pour rencontrer le Roi des rois ! Après avoir délivré Son peuple, D.ieu le convoque dans la sainteté de Ses fêtes :

Le Roi désire rencontrer Son épouse ! Une Terre promise l’attend, mais l’Epouse doit être parée de l’obéissance à Sa Thora.

Orah Sofer, Guide touristique licenciée

Guide certifiée à Ir David

Guide certifiée à l’Institut du Temple

 (972) 054-207313

www.visiterisrael.com


[1] Meam Loez Pinhas p.205

[2] Meam loez Pin’has p.2 37

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