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Paracha BO, de l’esclavage a la liberté

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La famille de Jacob est passée de l’état tribal  ou familial à l’état d’une grosse communauté ainsi que nous le découvrons dans cette parasha  (chap.XII,v.3) les Bné Israël sont devenus « âdath Israël » la communauté, soit une entité composée de milliers d’individus. La  âdath Israël pourra désormais servir de témoignage étant donné que le mot âdathעדת  est composé du mot témoin עד  le témoin par l’intermédiaire duquel  parvient la connaissance : en effet, en inversant les lettres du mot עד  on obtient  דע   -sache ou connais.

Dès la 3ème plaie, cette communauté, bien qu’elle n’ait plus eu à fabriquer de briques, n’en était pas moins esclave, et, en tant que tels, aucun des membres de cette communauté ne pouvait se conduire en homme libre et, ceci, pour plusieurs raisons.  Nombreux sont les commentateurs qui ont désiré développer ces points et il en ressort  plusieurs enseignements : le premier enseignement est que D annonça à Abraham que sa descendance serait exilée 400 années durant mais, tant par le zekhout avoth (mérite des pères) que par leur mérite individuel en général et celui des femmes en particulier, la Providence divine a raccourci cet esclavage à 210 ans (la durée a été écourtée de 190 ans = קץ   = fin).  Autre chose :  Lorsque D enjoignit Abraham de quitter Ur en Chaldée (Our Casdim), c’est entre autre, parce qu’IL voulait extraire le futur patriarche de cet environnement impur et hostile pour l’implanter dans une terre qui lui serait entièrement réservée.   Et, si nous revenions sur l’histoire d’Abraham : qu’y trouverions-nous ?

  • un exode : de son pays idolâtre vers le pays de Canaan
  • le commandement de la brith mila (signe du sang)
  • le sacrifice (ligature) d’Isaac

En étudiant la parashat Bo qu’y trouve-t-on ?

—  l’annonce de la sortie d’Egypte (haut lieu de l’impureté, de   la magie et de l’idolâtrie)

— le sacrifice pascal dont la consommation est interdite à tout individu non circoncis

—le sang sur les linteaux des portes

Les deux épisodes historiques sont reliés dans l’esprit et dans le temps.

D’autre part, un autre esprit se dégage de cette sidra : l’homme hébreu devenu esclave ne s’est plus senti libre, bien entendu, et donc, il s’est senti isolé de l’ensemble de la communauté avec impossibilité d’agir ensemble avec les autres hébreux d’où cette impossibilité de vivre en communauté et donc de pouvoir comme cela sera le cas pour Yom Kippour de recevoir une absolution des fautes en tant que parcelle d’un tout. Sur ce point, l’être va apprendre à vivre avec ses frères et à apprendre un rythme de vie différent marqué par des fêtes, des néoménies et des mitsvoth qui s’y rapportent mais surtout à rendre un culte en communauté à un D Unique et dans la pureté des âmes et des conditions.

Ainsi que nous l’avons vu avec l’apparition des premières plaies abattues sur l’Egypte progressivement et  avec une gravité graduelle, s’acheminer de l’esclavage au statut d’homme libre, se fait encore une fois  progressivement et graduellement dans le temps, matériellement et spirituellement : c’est la raison pour laquelle, on achète et on prépare l’agneau pour le sacrifice, puis, on le sacrifie en recueillant son sang et en badigeonnant les linteaux et les seuils et, troisième étape est la consommation de cet agneau en famille (par des gens ayant subi la circoncision) ou en groupe. Nous reviendrons, en temps voulu, sur la façon d’apprêter l’agneau et de le manger. Le sang symbolise la vie et badigeonner les linteaux et les seuils pour signaler les maisons juives à l’Ange de la Mort pour qu’il laisse la vie aux résidents de ces maisons.

Nous voyons ainsi que si les plaies ont préparé spirituellement les Égyptiens à la libération des esclaves, de leur côté, les esclaves hébreux sont préparés spirituellement à recouvrer une liberté perdue.

Les dix plaies n’ont aucunement  été nuisibles aux Hébreux et, lorsqu’ils sont descendus en Egypte ils étaient une famille riche et en possession de troupeaux et,  petit à petit, ils ont tout perdu c’est au cours de la plaie des ténèbres qu’ils ont pu récupérer les salaires qu’ils auraient été en droit de percevoir pendant les 210 années (valeur numérique de רדו  = descendez) Cependant, il est à souligner que lorsque les enfants de Jacob-Israël ont reçu l’ordre de descendre en Egypte pour y devenir des esclaves le mot רדו signifie aussi que sur le plan social et spirituel, les descendants d’Israël  sont aussi « descendus » dans leur état spirituel, dans leurs avoirs etc, ils ne sont pas descendus seulement de manière géographique mais aussi dans les autres domaines.

Caroline Elisheva REBOUH

 

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