Le désert est considéré par les voyageurs  comme un lieu  de lenteur, de rupture et d’immersion. Ils ajoutent que l’important n’est pas de le traverser mais d’y être. Que viennent-ils y chercher ?

Le désert pour la psychologie :

Les voyageurs  y viennent en quête d’authenticité et pour se ressourcer car le vide devient tout à coup indispensable. Ces étendues sont un lieu de prédilection pour les séminaires de développement personnel. C’est une façon de perdre ses repères pour mieux se retrouver.

C’est aussi une façon de voyager autrement. C’est un voyage autant écologique qu’humanitaire. Le désert revêt de multiples visages pour celui qui sait le regarder. Un proverbe touareg dit : « D. a créé des pays pleins d’eau pour y vivre et des déserts pour que l’homme y trouve son âme».

Les auteurs ont souvent décrit ce qu’ils éprouvaient dans le désert.
Pour Antoine de Saint-Exupéry: ″Le désert n’offre aucune richesse tangible, il n’y a rien à voir ni à entendre dans le désert, on est bien contraint de reconnaitre que la vie intérieure loin de s’y endormir s’y fortifie″.
Et  le Petit Prince dit : Ce qui embellit le désert c’est qu’il s’y cache un puits quelque part».  Pour Jean Grenier : « Il existe quelques lieux, quelques moments privilégiés, ou la vue d’un pays agit sur nous  comme un grand musicien sur un instrument banal qu’il révèle, à proprement parler, à lui-même.»                                                                                      Pour Jacques Wolgensinger : «Autour de moi, à l’infini, c’est le silence. Un silence qui est autre chose que la simple absence de bruit…Sa substance est presque matérielle, palpable. On écoute et l’on entend trop le tic tac de la montre bracelet, le sourd fracas du cœur dans les oreilles. Le moindre bruit explose et remplit l’espace instantanément…On avance dans ce qui est comme le négatif d’un paysage, tout est noir et blanc. Au-dessus, des étoiles surréelles  sont comme autant de certitudes éblouissantes que l’on ne connaitra jamais.  On se sent lourd et dense comme une boule de mercure, et tout à la fois dilaté, élargi jusqu’aux    impossibles confins  de cet horizon qui n’existe plus. On est soi et on est le monde. Toutes les perceptions sont aiguisées et si sensibles que l’on croirait toucher le ciel.»                                                                                                                          Enfin Eric Bourhis écrit : «  Je me suis senti grain de sable, infiniment petit, je me suis senti grand créateur de ma conscience. Le rien et le tout confondus sans mot pour les tenir. Toujours le sable et toujours le vent tel est le désert. »

Le désert pour le judaïsme :                                                                                                                                                                                                                          Dans  «L’essence de la Thora livre du  Rav M.Chriqui et du  Dr A.G Morali »  nous lisons : D.a choisi le désert pour nous donner la Thora. La guemara nous donne une explication d’ordre éthique. Si l’homme fait de lui même un désert, c’est-à-dire qu’il est ouvert à tout (entièrement disponible intellectuellement et spirituellement), alors il recevra la Thora comme un don, ouvert à tout il vient signaler l’importance fondamentale de l’humilité comme condition ″sine qua none″ au don de la Thora. L’homme doit se vider de son savoir de ses préjugés, faire table rase et ainsi la Thora lui sera donnée. L’homme-désert, c’est la capacité qu’a celui-ci de s’arracher à son paysage naturel et rassurant, et de se retrouver face à face avec l’infini du désert, inquiétant et en même temps fascinant. Comme le désert, la Thora est un monde qui semble infini, ou l’on a du mal au début à trouver ses repères, et qui exige une attention toute particulière pour déceler ses trésors cachés. Le désert, c’est une étendue ouverte à tous, mais dans laquelle on peut se perdre si l’on n’a pas avec soi un guide expérimenté, qui peut nous révéler les secrets enfouis sous les dunes. La Thora est ouverte à tous, à condition que l’on soit soi même ouvert, prêt à accepter les changements nécessaires qu’impliquera l’intégration des valeurs juives.Cette acceptation a pour base l’humilité.

C’est en effet cette vertu qui permettra à l’homme d’opérer en lui des changements intérieurs et nécessaires  et d’accepter la notion de Maitre  unique au monde. Etre l’ainé de D. c’est être fondamentalement second. Second par rapport à D. donc dépendant de Lui pour tout. L’intégration de cette notion nécessite avant tout le travail de l’humilité. C’est pour cela que les maitres du Talmud et du Moussar (moralité juive)  ont tellement insisté sur cette vertu. « L’empreinte de l’humilité est la crainte de D. » (proverbes22, 4)

Autrement dit la crainte de D. prend naissance au bord de l’humilité, si bien que l’humilité est bien plus grande que la sagesse. Ceci est vrai pour le Rambam (Maimonide) et aussi pour le Ramhal (Rabbi Moshe Haim Luzzatto dans son livre Messilat yecharim : les voies de la droiture) qui fait de l’humilité une vertu cardinale à acquérir dans l’échelle des valeurs juives. Le Mont Sinaï était la plus petite des montagnes pour pouvoir recevoir le plus grand des trésors de l’humanité : la Thora. Et à partir de cette réception si l’Homme se fait aussi réceptacle pour la Thora, alors celle-ci est donnée en « matana », c’est-à-dire comme un don qui fait partie intégrante de soi, parce que ce don est un produit d’un travail acharné de toute une vie pour acquérir les qualités requises pour comprendre et intégrer la Thora.  Bons préparatifs pour la réception de la Thora !

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