Ces taches brunes inesthétiques apparaissent parfois dès l’âge de 40 ans et chez 90% des plus de 60 ans, sur notre visage, notre décolleté, le dos des mains et le cuir chevelu des hommes dégarnis. Elles sont communément appelées « taches de vieillesse » ou « lentigos séniles ».

Elles nous donnent effectivement un « coup de vieux »  et sont donc attribuées au même titre que les rides et le relâchement cutané, aux conséquences du vieillissement cutané.

Et pourtant, si l’âge entraine inéluctablement une modification de la texture de la peau sur toutes les zones du corps, il n’en est pas de même avec les taches brunes.

Après avoir examiné de la tête aux pieds la peau de milliers de patients, je me rends compte qu’une petite mise au point sur ces fameuses taches n’est pas inutile :

1- Tout d’abord, il faut savoir que ces taches sont  causées uniquement par l’exposition au soleil (photo vieillissement), et non par l’âge chronologique. Ce sont donc des taches solaires.

Même chez des patients très âgés, je n’ai jamais vu de taches « de vieillesse » sur les fesses ni sur les seins (sauf chez les anciennes adeptes du monokini, rares en Israël). C’est ce que je réponds à tous ceux qui m’affirment qu’il est impossible que ces taches soient dues au soleil  puisqu’ils ne s’exposent jamais au soleil ou appliquent régulièrement  de l’écran « total ».  La peau, contrairement à notre mémoire, se souvient de chaque exposition solaire depuis notre naissance, et les effets délétères des rayons solaires sur notre peau peuvent apparaitre plus de 20 ans après, alors que nous ne sommes plus exposés.

Donc n’appelons plus ces taches, « taches de vieillesse » ou « taches séniles », mais « taches solaires » ou « lentigos solaires » car les zones où elles apparaissent sont uniquement des zones photo-exposées (exposées au soleil).

Dès qu’il fait jour, les parties du corps non couvertes par des vêtements sont de façon inévitable, exposées aux rayons du soleil, bien sûr à la plage, même sous le parasol, à la piscine, au ski, mais également dans la rue, à la terrasse d’un café, dans son jardin, dans la voiture ( même vitres fermées), et même (eh oui) dans son appartement, s’il est ensoleillé… Et ne parlons pas des rayons UV supplémentaires fournis en prime par les cabines de bronzage.

2- Pourquoi l’exposition au soleil entraine-elle des taches cutanées, et pas un beau bronzage homogène ?

Lorsque le rayonnement UVA et UVB du soleil  arrive sur la peau en quantité excessive, celle-ci développe un mécanisme de défense à cette exposition qu’elle considère toujours comme une agression :
D’une part elle s’épaissit en multipliant les cellules de l’épiderme, afin de limiter  la pénétration des rayons et les lésions cellulaires, et d’autre part elle augmente sa production de mélanine (pigment brun) par les cellules pigmentaires cutanées appelées mélanocytes, qui ont pour rôle d’absorber les rayons et entrainent  la coloration cutanée appelée bronzage.

Quel que soit l’âge, les peaux très claires (phototype 1) au contact des rayons solaires produisent peu de mélanine, et la pigmentation obtenue est claire et parsemée sous forme de taches de rousseur.

Les peaux un peu moins claires (phototype 2 et 3) parviendront à produire assez de mélanine pour bronzer de façon homogène, mais toujours après un coup de soleil, et les peaux les plus foncées (phototypes 4 et 5), riches en mélanocytes produiront beaucoup de mélanine qui permettra un bronzage homogène, avec  beaucoup moins de risque de brulure.

Lorsque  les expositions solaires sont intenses, répétées et prolongées, le « capital solaire » (temps d’exposition maximal autorisé) est dépassé, et les mécanismes de défenses altérés, en particulier chez les personnes à peau claire.

Les mélanocytes ne parviennent plus à produire de mélanine de façon homogène, ils s’accumulent dans certaines zones cutanées et fabriquent de la mélanine de façon localisée, ce qui explique l’apparition des taches, de plus en plus nombreuses, au lieu d’un beau bronzage.

2- Ces taches sont-elles qu’un problème esthétique ?

La réponse est oui et non.
D’une part, les taches solaires sont liées à une exposition solaire excessive ou prolongée dans le passe, et leur présence témoignent d’une altération des cellules cutanées liée  à cette exposition. De ce fait, elles sont associées à un risque élevé de cancer de la peau.

Par conséquent, les personnes porteuses de taches cutanées doivent être régulièrement examinées par un dermatologue (une à deux fois par an), et aussi en cas d’apparition d’une tache cutanée différente des autres, afin de différencier les lentigos solaires bénins ( les plus fréquents) de cancers de peau graves à type de mélanome, et de dépister d’autres types de cancers de la peau comme les carcinomes cutanés. L’utilisation du dermascope par le dermatologue est souvent d’une aide précieuse au diagnostic précis de toutes les lésions cutanées.

3 –Comment éviter leur apparition ?

Impossible de les éviter totalement, à moins de rester cloitres à la maison, volets fermés!

On peut cependant  limiter l’apparition de ces taches, ainsi que les risques de cancer associés grâce à quelques précautions :

*Appliquez tous les jours de l’année un produit antisolaire haute protection (SPF 50+) sur les zones non couvertes  au moins 20 minutes avant de sortir de la maison.

*Préférez la protection vestimentaire à la crème. Par exemple, le port du chapeau  chez l’homme dégarni est beaucoup plus efficace.

*Ne cherchez pas à bronzer volontairement.

*Chercher l’ombre.

*Evitez d’être exposés entre 10h et 16h, même avec une crème solaire.

*En cas d’exposition solaire inévitable, renouvelez l’application d’antisolaire au moins toutes les deux heures, et couvrez-vous au maximum (vêtements – chapeau à larges bords, lunettes de soleil).

*La photo protection doit être appliquée dès le plus jeune âge. Chaque jour compte !

*Et enfin, fuyez les cabines de bronzage !

4- Comment les faire disparaitre ?

Il faut garder en tête que « mieux vaut prévenir que guérir ». De plus, tous les traitements des taches impliquent une éviction totale du soleil, sous peine d’apparition d’une pigmentation liée au traitement lui-même par hyperpigmentation post inflammatoire, ou photo sensibilisation.

On préfèrera donc traiter ces taches en hiver et sur une peau non bronzée, pour éviter ces effets secondaires.

Le choix du traitement sera discuté avec le dermatologue en fonction du phototype du patient, de la densité des taches et de l’importance de la surface cutanée atteinte.

On peut proposer l’azote liquide, un peeling chimiques, et le laser CO2, qui vont s’attaquer non seulement aux taches, mais également aux autres cellules de l’épiderme, permettant une action complémentaire sur la texture de la peau, mais au prix d’un temps de guérison assez long, d’une ou deux semaines, et d’une rougeur souvent persistante.

Donc, si le but du traitement est de traiter l’hyperpigmentation, on préfèrera utiliser un traitement cible sur la mélanine, comme une crème dépigmentante (qui va bloquer la synthèse de mélanine), ou les technologies modernes, comme la lumière pulsée, les lasers pigmentaires ou a colorant pulsé, qui  permettent un maximum d’efficacité et de sécurité dans cette indication.

Mais attention, les récidives sont fréquentes, suite à de nouvelles expositions solaires, et donc après ces traitements il est nécessaire de maintenir une photo protection maximale, et  parfois de renouveler le traitement.

Chantal Zeitoun-Azogui Médecin dermatologue
053-995-6482
chantalaz13@gmail.com
Clinique Herbert Samuel *9753
Johanna@hscenter.co.il
WWW.HSCENTER.CO.IL

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