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PARASHAT BALAK – Shabbat du 13 juillet 2019 – allumage Ashdod : 19 h 19 – 20 h 31

ET HASHEM FIT S’OUVRIR LA BOUCHE DE L’ANESSE……

Les ennemis s’unissent contre Israël  en tentant de l’anéantir non pas par une guerre car ils savaient ou devinaient que D leur viendrait en aide et que ces efforts aboutiraient à une défaite, mais différemment. Ils pensèrent donc à avoir recours à Bileâm parviendrait à maudire ce peuple.

Balak, à la tête du peuple de Moav a, en fait plusieurs flèches dans son carquois pour affaiblir, et férir le peuple d’Israël c’est-à-dire pour le frapper et qu’il ne se relève plus. La première de ses atteintes sera de faire maudire Israël par celui qui passe pour le Prophète le plus puissant des peuples non-juifs : Bil’âm ou Balâm en français.

Bil’âm est un être perverti, dévoyé et brutal qui se conduit mal même avec son ânesse qu’il soumet à ses instincts. Cependant, malgré  tout l’or et les honneurs fournis par Balak, Bil’âm hésite encore à maudire Israël et, finalement, comme nous le savons tous, D transforme toutes les paroles du prophète  non-juif en bénédictions multiples.

Ce prophète, Bileam, connaissait la Toute Puissance de D et craignait d’aller à l’encontre du Créateur bien qu’il ait dirigé sa vie sur la magie et faisait reposer sa puissance personnelle sur ses activités de magicien, et non pas sur D. de plus, Bileâm était fort enclin à la débauche et encourageait  son peuple  à s’adonner aux vices  au contraire de la conduite des patriarches et des prophètes qui encourageaient le peuple à se soumettre aux mitsvoth et à respecter les commandements de D.

L’ânesse de Bileâm est personnifiée puisque la Torah dit à son propos : l’ânesse vit l’ange. A ce propos, Rashi souligne que l’ânesse vit ce que le « prophète » ne vit pas ainsi, l’ânesse serait effrayée tandis que cet être humain n’était pas en mesure de comprendre ce qui se passait car ce que l’ânesse distingua fut un nombre incalculable d’esprits.

La personnification de l’ânesse se poursuit avec la parole dont D a doté l’animal. Dans les Pirké Avot sont énumérés les dix phénomènes hors nature qui ont été perpétrés au long de notre histoire comme le fait que la terre se soit ouverte pour engloutir les fauteurs de trouble ainsi que cela s’est produit dans la parasha de Qorah et, à présent, lorsque l’ânesse a ouvert sa bouche et y dénoncera la perversion de son maître.  Ainsi, l’on peut voir qu’à aucun moment une action bonne ou mauvaise ne peut se dérober au jugement divin : l’ânesse parlant, elle va démentir ce que Bileâm prétend et elle va ainsi insister sur le fait que cet homme pervers se servait d’elle comme bon lui semblait. Rabbi Akiva par ceci, souligne que Bileâm ne possédait aucunement les qualités morales pour faire de lui un prophète honorable.

La Torah nous enseigne donc que Bil’âm s’est levé tôt (vayakom) le matin, scella son ânesse et se mit en chemin avec ses deux serviteurs  mais, il le fit avec empressement car il savait que Balak accèderait à toutes ses demandes et il désirait satisfaire Balak pour pouvoir satisfaire sa propre soif de grandeur et de puissance alors qu’Abraham en se levant tôt (vayashkem)  le matin mettait tout son empressement  à accomplir la volonté divine.  Rashi met en exergue ces différences terminologiques :  vayashkem et vayakom mais aussi la différence entre le hamor d’Abraham et l’ânesse (aton) de Bil’âm car, le Maharal nous enseigne que l’âne d’Abraham (hamor) nous met en lien avec  la matérialité du monde, et, lorsqu’Abraham « chevauche » son âne, cela signifie qu’il domine cette matérialité alors que lorsque Bil’âm « chevauche » son ânesse ce sont bien d’autres significations qui nous sont suggérées par le fait que le féminin opposé au masculin nous rappelle que l’ânesse a été assujettie par l’impureté.

Le désir ardent de Balak d’obliger Bileâm à maudire Israël n’aboutit qu’à plusieurs tentatives toutes aussi infructueuses qu’inefficaces se terminant même par des vers d’un lyrisme fantastique : « Que tes tentes sont belles  ô Jacob » !

Balak tente de convaincre Bileâm de mettre son funeste projet à exécution : amener la malédiction sur le peuple d’Israël et l’emmène de place en place espérant que sous un autre angle tout sera différent. Il ne lésine sur rien : il propose des sacrifices mais rien n’y fait. Au contraire : Bileâm prophétise jusqu’à entrevoir la fin des temps et en évoquant le futur règne de David.

Les efforts de Balak restèrent vains et le peuple avança encore dans son périple vers la Terre d’Israël en restant attaché à la pureté des mœurs et en étant en paix avec D.  C’est alors que germa, dans ces esprits malsains, l’idée de faire tomber Israël en les débauchant. Ainsi donc, les enfants d’Israël se rendant dans les marchés pour y acheter ce dont ils avaient besoin, se « prostituèrent »  en sacrifiant à Peor et en cédant aux tentations de « la chair ».

Les femmes moabites étaient belles et n’étaient pas farouches, peu sans faut.  Voyant les Israélites se rendre au marché, revêtues de leurs plus beaux atours, elles s’approchèrent de ces hommes venant acheter des aliments ou des tissus, et offrirent leur meilleur vin dans leurs arrière-boutiques et là, une fois enivrés elles détournaient les hommes vers les idoles des Moabites : à cette époque il était permis de boire (même du vin et de manger avec des non juifs. C’est après cette faute que fut promulguée l’interdiction de boire du vin ou de fraterniser avec un repas avec des non-juifs.

Les personnages en présence rappellent l’action des filles de Loth qui éprouvèrent la crainte de ne pas se marier et de ne pas pouvoir procréer : elles enivrèrent donc leur père à la suite de quoi elles conçurent et leurs fils Ammon et Moav donnèrent naissance à deux peuples qui tentèrent toujours de nous faire choir.

En conséquence, les hommes pris de vin s’abandonnèrent aux voluptés des filles de Moav. Le courroux d’HaShem s’enflamma et un fléau s’abattit sur le camp. Le soleil faisait en sorte que la nuée se retirait de devant chacun des hommes ayant péché (Zohar) et D demanda alors que chacun des juges d’Israël tue deux hommes (guemara sanhédrin 18a). Mais, n’écoutant que son zèle pour D, s’élança des rangs du camp Pinhas fils d’Eléazar HaCohen et petit-fils d’Aharon. Il saisit sa lance et il transperça de sa lance le pécheur et la coupable. L’homme se prénommait Zimri ben Salou. Il était un descendant de Simon qui avait vengé avec son frère Lévy l’honneur de leur sœur Dina. De nombreux miracles eurent lieu en ce temps mais il faut souligner que Zimri et Kozbi furent embrochés ensemble pendant leur acte pour qu’il ne puisse y avoir aucun déni possible et aucune goutte de sang ne s’échappa pour que tout soit clair quant au membre viril de Zimri il fut lui aussi transpercé ; en effet, porteur du sceau de l’alliance d’Abraham sur sa chair Zimri n’aurait pas dû succomber à cette faute. Le Zohar précise que Zimri et Kozbi étaient vivants et ce n’est que plus tard qu’ils succombèrent.

Pinhas, va,  à ce propos,  faire un « kiddoush HaShem » majestueux : surprenant Zimri couché avec Kozbi  la Moabite, il va transpercer les parties génitales des deux protagonistes[1] de sa lance.

Peu  de personnes ont eu l’insigne honneur de voir une parasha dédiée à leur nom surtout les personnages de premier plan de l’histoire juive, ainsi, les sidroth dont le nom est celui d’une personne sont les suivantes : Noé, Jéthro, Korah, Balak, PINHAS[2]. Or Noé bien qu’étant désigné comme Ish Tsadik, un homme vertueux, n’était pas Juif. Jéthro (Yithro), était un idolâtre qui se convertit par la suite, Korah bien qu’il ait fomenté toute cette révolte avait des mérites, Balak était Moabite or il est écrit à propos des Moabites que jamais un fils de Moabite ne pourra compter dans la communauté de D. Alors, pourquoi a-t-il eu l’honneur d’avoir une parasha à son nom ? Les réponses sont les suivantes : Balak bien qu’étant Moabite et idolâtre, sacrifiait à D plus de 40 bêtes chaque jour, ceci est son mérite personnel puis, c’est par le mérite des vertus d’une Moabite : Ruth,  que descendra le Roi David et que d’elle viendra aussi le Messie !

Caroline Elisheva REBOUH

[1] – De manière qu’aucun des deux ne puisse dénier le fait.
[2] – Il en sera question dans la parasha suivante.

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