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Psychologie et judaïsme : le temps de la consolation par Hanna Lachkar Haddad, psychologue-psychothérapeute

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Geste à la fois intime et social, la consolation donne une juste place à nos tristesses  et relie les humains entre eux.  C’est une pratique délicate et puissante dans laquelle il s’agit de trouver les bons mots ainsi que les bons gestes.

« La consolation » pour la psychologie :

Voici quelques moyens  pour consoler :                                                                            – Ecouter pour apaiser : ne pas dire grand-chose sans chercher à rationnaliser ni a minimiser.  Pour les spécialistes de l’écoute il faut «rester ancré dans sa base ». C’est à dire que nous ne pouvons écouter véritablement que si nous restons en contact avec notre propre corps et nos propres perceptions et non notre cortex c’est-à-dire nos propres pensées. Cette technique permet d’être attentif à l’autre, de lui offrir son soutien et son accueil sans jamais se sentir envahi ou menacé.  Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons prendre la parole pour dire à celui qui souffre ce que nous percevons de sa capacité à traverser l’épreuve.                                                                                                        – Recourir à la métaphore pour changer d’angle : c’est-à-dire parvenir à laisser entendre que, malgré tout la vie peut être supportable. Par exemple parler de la vieillesse comme du soir de la vie… Ces métaphores (ou comparaison)  permettent  de ne pas nier la difficulté mais d’inviter à regarder la réalité d’une manière un peu moins tourmentée. Là, il s’agit de « réinjecter »  du possible et de « redécrire »  l’histoire, pour apaiser, mais il n’est pas question d’inventer une fiction.  Consoler, c’est  admettre la fragilité de l’autre, mais aussi savoir se mettre à sa place, c’est-à-dire être en mesure d’accorder une légitimité à sa souffrance.  Consoler c’est aussi respecter.  Les mots de Camus peuvent être alors d’un grand réconfort : «La consolation de ce monde, c’est qu’il n’y a pas de souffrances continuelles. Une douleur disparait, une joie apparait ».

«Fréquenter l’art  pour respirer l’éternel retour à la vie. » Comme le dit le psychanalyse Daniel Siboni. Parce que l’art est vecteur d’émotions mais aussi parce que les œuvres d’art rappellent que d’autres ont « pu faire des trouées dans les murs »et créer « de nouveaux passages vers un retour a la vie ».Les œuvres d’art peuvent soutenir  celui qui traverse une perte. Elles rappellent le commencement du  recommencement   possible .Elles apparaissent, ces œuvres d’art, comme des soutenants  sans être intrusives. La réaction de des personnes devant elles  dépend de l’intensité de leurs  douleurs.   En effet  en cas de perte douloureuse l’effet d’accrochage à l’existence reste indécidable un certain temps. C’est alors qu’il faudra en laisser venir la demande…

Pour le philosophe  Michael Foessel  le besoin de consolation est consubstantiel à l’humanité en se manifestant a tous les niveaux de la vie sociale. Partout l’enjeu est le même : « quelle place faire au manque quand nous devons continuer à vivre, et comment survivre a nos désolations ? »

La consolation pour le judaïsme :

Le passage cyclique de l’obscurité à la lumière s’exprime le Shabbat qui suit le 9 Av, le jeûne qui commémore la tragédie de la destruction  des premier et second Temples de Jérusalem. La aftara qui suit la lecture de la Thora est tirée d’Isaïe et traite de la consolation : «Consolez, consolez les… »D. dit  aux prophetes. Apres la destruction vient la renaissance et la reconstruction bientôt BH du troisième temple. Le sentiment de consolation est si fort que ce n’est la que la première d’une série de sept aftarots qui seront lues semaine après semaine, portant toutes sur le thème de la promesse de la rédemption. Le sentiment de plénitude restaurée s’exprime aussi par le fait que le 15 Av arrive ensuite. La Michna nous dit  que « les plus grandes fêtes pour le peuple juif étaient Yom Kippour et le 15 Av. Elle décrit la coutume des jeunes filles de Jérusalem  d’emprunter des robes blanches, de danser ensemble  dans les vignobles.
Le Talmud expliquant la Michna donne plusieurs raisons pour ces festivités. Chaque raison est liée au fait de réparer un tort. Aussi les sages nous disent que le quinzième jour de chaque mois est important, parce que ,conformément au calendrier  lunaire, la lune est pleine ce jour la. La lune représente le peuple juif ,ainsi que la Présence divine, la Cherina

Mais le 15 Av a un potentiel de joie particulier qui dépasse celui du quinzième jour de tous le autres mois du fait de la terrible descente qui le précède. La lumière et la joie qui suivent l’obscurité ont une puissance redoublée. L’obscurité et la désolation ne doivent pas être causes de désespoir .Au contraire, elles soulignent la grande joie qui va suivre. Etre conscient de cette vérité fondamentale nous permet de trouver la joie au moment le plus sombre .Cet enseignement  s’applique a nous en tant qu’individus, et également en tant que peuple juif dans son entité.

Cet article vous a interpellé ou vous souhaitez poser des questions : N’hésitez pas à me faire partager vos réflexions en écrivant sur ma messagerie face book – Anne Lachkar Haddad. Merci pour l’intérêt que vous porter à cette rubrique.

Lachkar Haddad, psychologue-psychothérapeute
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