DES NOCES D’OR ET DE MIEL  SHAVOUOTH 5781 – Selon la Tradition, Moïse est né le 7 Adar et la Torah nous enseigne que Yokhéved, la mère du futur prophète  « garda » son bébé en cachette des surveillants égyptiens 3 mois durant c’est-à-dire qu’un jour avant que ne se terminent les 3 mois vraiment, elle plaça son jeune bébé dans la corbeille de jonc  enduite de bitume et le confia à la Protection divine sur le Nil et c’est ainsi que Bithya, fille de Pharaon, aperçut le berceau flottant et s’en saisit…. C’était le 6 sivan, jour où 80 ans plus tard et sur le mont Sinaï, ce garçon devenu prophète et libérateur d’Israël reçut la Torah et les premières tables de pierre gravées du « doigt » divin…..

Shavouot  est une fête connue aussi comme Hag HaAtsereth ou comme Hag Matan’ Torah  (dédication de la Torah) intervient dans le calendrier hébraïque 7 semaines pleines après la sortie d’Egypte (Pessah).

Il est bon de rappeler deux midrashim connus l’un où HaShem propose la Torah à toutes les nations existantes et chacune voulut savoir ce qui y était inscrit et lorsqu’une seule des mitsvoth fut en désaccord avec les habitudes de ces peuples un à un ils refusèrent la Torah un seul peuple accepta la Torah : celui formé par les Enfants de Jacob !

Arrivés aux pieds du Mont Sinaï, le peuple composé des Enfants d’Israël eut, une conduite pas très conforme à ce qu’en attendait le Créateur qui, alors, renversa le Mont Sinaï et menaça d’enterrer là ce peuple rétif s’il n’acceptait pas la Torah et les mitsvoth qu’elle contient et, non seulement la Torah écrite, mais aussi la Torah Orale qui va de pair….pour permettre de comprendre et savoir comment mettre ces mitsvoth en application.

Le don de la Loi au Mont Sinaï est souvent comparé à un mariage : celui du Peuple d’Israël avec son Créateur. Le dais nuptial est posé sur le Mont Sinaï et la Ketouba est la Torah. Certains diront que la Loi est le cadeau de noces qu’HaShem offre à Sa « fiancée » : la descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. C’est à peu près en ces mêmes termes que le « Shita Mekoubetseth »[1] décrit cet évènement capital de l’histoire du peuple juif.

C’est aussi parce que cette descendance a accepté d’obéir à la Torah que le peuple est considéré comme purifié et sans pêchés tout comme des fiancés qui s’unissent voient toutes leurs infractions effacées au jour le plus beau et le plus important de toute leur existence.

La liesse, le bonheur, la joie s’expriment de différentes manières : par de la musique, des chants et des danses mais aussi par des festins qui n’ont de limites que celles des possibilités pécuniaires de chacun mais pour les chants et les danses : point de limites !

Les Sages tirent un parallèle entre la fête de Shavouoth et deux autres célébrations/fêtes qui sont en lien avec la Torah : Yom Kippour et Pourim. En effet, pour Shavouoth, nous célébrons notre Union avec HaShem et la Torah et les premières Tables gravées par D Lui-même, pour Yom Kippour nous célébrons le don des deux nouvelles (les secondes, taillées par Moïse) et pour Pourim direz-vous, que célébrons-nous ? A Suse, les Juifs avaient commencé à s’assimiler et c’est après que fut démasqué Haman et son odieux projet de massacrer en un jour tous les Juifs séjournant dans les 127 provinces sur lesquels régnait Assuérus que survint le réveil des Juifs de Perse qui revinrent à de meilleures considérations et se réengagèrent à respecter la Torah et à l’observer.

Avant la célébration de l’union entre un fiancé (hatan’) et sa fiancée (kala), la future jeune-mariée, compte un à un les 7 jours de pureté pendant lesquels, elle se prépare spirituellement et affectivement à son prochain état d’épousée ou, (quitte à ce que certains/certaines grincent des dents) au fait qu’elle ait été choisie entre toutes pour devenir la future Mme Untel….  En transposant cette parabole à ce qui s’est passé entre la sortie d’Egypte et le moment où la Torah a été offerte au peuple nous retrouvons l’idée des 7 jours de pureté mais en semaines car, avant d’appartenir à HaShem la nation juive avait besoin de 7 semaines de pureté après avoir été « baigné » 210 ans dans un immense fossé d’impureté telle que l’était l’Egypte en ce temps…..

La fête de Shavouoth ou de Pentecôte[2] préconise Rashi doit nous donner le prétexte de nous réjouir et de bien manger.

Le Maharal écrit : « d’où savons-nous qu’il nous faut nous réjouir ? c’est que nous ajoutons des préceptes tout comme pour Pourim : les Juifs étaient si heureux d’avoir échappé au massacre, qu’ils ont ajouté les mitsvoth de mishloah manoth et de matanoth laévyonim  (envoi de cadeaux comestibles et de cadeaux en argent aux pauvres) pour que tous puissent se réjouir en ne formant qu’une seule entité avec un seul cœur.

En cette fête de Shavouoth, nous célèbrerons des Noces d’or, de platine, de diamants ?? ou tout simplement une union de 3,333 ans avec notre Créateur, avec Celui, le Seul et Unique qui nous aime, croit en nous et nous bénit constamment.

Caroline Elishéva REBOUH

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

 

[1]  Titre d’une œuvre magistrale du Rav Betsalel Ashkenazi (ben Abraham) né en Judée en 1520 et décédé en 1592 (environ) également en Judée (ottomane à l’époque).

[2] Le nom de Pentecôte pour la fête de Shavouoth vient du grec pentekoste ou 50ème jour (après Paque) pour les Juifs il s’agit de la descente d’HaShem sur le Sinaï pour la dédication de la Torah tandis que pour les Chrétiens il s’agit de la descente d’HaShem pour d’autres motifs.