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PARASHAT NASSO 5781 VENDREDI 21 MAI 2021 / YOM CHICHI 10 sivan 5781- Horaires Ashdod : Entrée 19 h 15  – Sortie : 20 h 17

Dans la parasha de Nasso sont évoqués des thèmes très importants tels que Sota (la femme infidèle), les lois sur le nazir (ascète), et la birkat hakohanim ou bénédiction pontificale. Ces thèmes dont la portée nous échappe en tout ou partie sont des sujets très importants car ils se présentent tout au long de la vie : les cas d’adultères se sont produits tout au long de l’histoire de l’humanité, les hommes ou des femmes qui font des vœux sont aussi très courants et quant à la bénédiction pontificale nous la lisons/recevons tous les jours….
Le titre de cette sidra provient du verbe « lasseth » qui signifie porter et également élever dans l’acception d’élever quelqu’un à une dignité c’est ainsi qu’un prince ou un président aura la qualité de NASSI. C’est aussi élever la voix pour clamer ou pour prononcer un discours : lasseth devaro signifie prononcer un discours.

Autour de ces deux significations se range la péricope de cette semaine. Car, il est question d’élever les enfants de Lévy (Kehat et Merari) aux dignités de Chantres qui vont, en soulevant le Tabernacle, élever leurs voix maisils vont également être chargés d’une insigne responsabilité qui est celle de transporter les ustensiles du Temple sur des chariots qui vont être affrétés à cet effet, car, deux des chariots seront destinés au transport des tentures et les quatre autres seront  chargés des poutres et autres accessoires, ainsi, tous les détails seront donnés afin d’éviter des oublis ou des discussions inutiles ou encore de façon à ce qu’aucun de ces dignitaires, pourrait-on dire, ne puisse penser que sa charge est supérieure ou inférieure à celle d’un autre. De plus, ces Leviim étant chargés de dire des chants et des  louanges, il va de soi qu’ Ils ont donc été élevés à de hautes fonctions.

Mais, dans l’action d’élever quelqu’un à une dignité, il y a aussi la volonté de rapprocher quelqu’un qui, volontairement ou involontairement, se serait éloigné de son milieu, de sa famille, de sa communauté.  Ce rapprochement décrit un premier stade dans la longue démarche de l’engagement et de la responsabilité  du particulier vis à vis de la communauté et de la communauté vis à vis de l’individu, l’importance de l’implication de l’individu dans le sort commun d’un groupe de personnes (communauté).

Le texte de la Torah va exposer en un nombre de versets assez restreint la façon de procéder pour éclaircir le doute qui pourrait se faire jour en cas de présomption d’adultère : Isha sota[1]. C’est ainsi d’ailleurs, à ce propos, que l’on comprend que la femme mariée doit normalement avoir la tête couverte, en effet, il n’est nulle part question clairement de couvre-chef pour la femme mariée et cela n’apparaît ici que comme une allusion nous dit Rashi car le cohen qui devra traiter le problème de l’infidélité éventuelle de la femme mariée commencera la cérémonie en lui ôtant en premier lieu son couvre-chef, ce qui permet au célèbre commentateur de Troyes d’affirmer que la femme mariée doit avoir la tête couverte.

Il est à souligner que lorsqu’un époux est jaloux et soupçonne sa femme d’adultère, la loi juive se porte non seulement du côté de l’époux mais aussi du côté de la femme soupçonnée peut-être abusivement ou injustement. Ainsi, si,  de son côté, le mari n’est pas d’une conduite irréprochable par exemple, en ce cas toute cette cérémonie n’aura aucun effet sur la femme. Ainsi, ce que le Cohen Gadol  écrira sur un parchemin pour démasquer la fautive ne sera accompagné d’aucun effet…..

Pour ce qui est de l’ascète, ou nazir,  les règles sont diverses : une personne ne devrait se consacrer à D  que pour un certain temps sauf en ce qui concerne Samson qui fut consacré à l’ascèse dès sa naissance* et pour sa vie entière.

Birkat hakohanim, est la bénédiction des cohanim, bénédiction triple, dont l’importance cabalistique est d’une très haute portée. La bénédiction comporte quinze mots. Les Sages font remarquer que le nombre des os formant la main sont au nombre de quatorze comme la valeur numérique du mot yad ידou main en hébreu. Ce nombre vient simplement montrer le rapport qu’il y a entre la main et D : 14+1=15 (la main et D) comme les 15 mots de la bénédiction. La main  va servir de moyen de transmission de la bénédiction des cohanim vers le peuple d’Israël…..et D qui bénit Son peuple par le truchement des cohanim……Selon l’un des enseignements du Maharal de Prague, le « système » de la bénédiction se schématise par un triangle dont la base représente l’échange / la bénédiction entre le cohen et les hommes ce que voyant, HaShem (sommet du triangle) répand Ses bénédictions des deux côtés (comme s’il s’agissait des deux bras diffusant la bénédiction.

Dans certaines synagogues, au moment de la birkat Cohanim les femmes ont parfois des conduites bizarres : les unes continuent à prier normalement tandis que certaines se cachent derrière leur  livre de prières, d’autre se voilent le visage, d’autres encore tournent carrément le dos à l’eikhal  (arche sainte devant laquelle se tiennent les cohanim pour prononcer cette triple bénédiction) et,donnent donc, ainsi, leur dos, aux Cohanim…….
Elles le font en général parce qu’on leur a dit que celui qui regarde le Cohen pendant la bénédiction pontificale, risque de perdre la vue. L’origine se trouve peut-être en ceci : Les Léviim n’avaient pas le droit de regarder les ustensiles du Mishkan pour ne pas être aveuglés par la sainteté qui y résidait et c’est la raison pour laquelle ces ustensiles étaient enveloppés de tissus.

Tout Cohen n’est pas forcément apte à faire la bénédiction des Cohanim : il suffit qu’il ait un défaut physique ou même verbal pour ne pas être apte à répéter la triple bénédiction la raison est que le Cohen Gadol doit avoir une apparence parfaite, il doit avoir une conduite exemplaire et ne serait-ce que si, de par son métier, il peut avoir les mains ou les pieds teintés (la guemara cite par exemple les tanneurs ou les teinturiers) et ne peut se tenir face au public pour prononcer le nom ineffable de cette façon un  cohen ne pourrait être distrait par le défaut physique ou verbal d’un autre cohen.

Caroline Elishéva REBOUH

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

[1] La femme infidèle. De ce mot hébraïque « sota »provient le mot français : sotte.

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