Il ne faut pas se méprendre entre l’optimisme exacerbé et la conviction que « tout ira pour le mieux ».
Un optimisme naïf et une croyance inconditionnelle dans les changements et leurs possibles progrès peuvent conduire, paradoxalement, un large public, à vouloir supporter le fardeau de la routine quotidienne et continuer à l’accepter malgré ses manquements et ses faiblesses.
Une terrible angoisse, souvent, nous saisit, lors de scénarios de mutation vers l’inconnu, mais cela devrait-il, pour autant, paralyser l’ensemble de notre pensée critique ainsi que notre raison rationnelle?
Non et non, nous devons poursuivre et imaginer que la réalité peut changer pour le mieux et le meilleur.
Aussi, une manifestation vigoureuse, pleine d’attentes sociales, économiques, voudra transcender le pessimisme anxieux. Ce faisant, elle surmontera le désespoir et présentera le destin pratique de l’homme et son influence, comme un fondement possible pour tout renversement des mouvements d’esclavage social.
Derrière l’optimisme conscient, il y a la croyance en la nature humaine comme source de renouveau et la beauté de son âme comme source d’inspiration. Là se cache le désir profond d’exprimer cette « force vitale » libérée de la doxa restrictive et activiste face aux barrières dogmatiques.
Friedrich Nietzsche a soutenu que la cognition dionysiaque (créatrice, émotionnelle, en éruption et parfois sans limites) accepte le fait existentiel de l’incertitude et ne tente pas de s’aveugler par des visions transcendantales apaisantes.
Il en ressort clairement que Nietzsche rejette le concept de « sauveur », car celui-ci exproprie la responsabilité et la possibilité de l’homme de se racheter, et le rend ainsi faible et passif.
Henry Bergson a, lui, établi le concept de « force vitale » (« Élan Vital »).
Selon ce dernier, chaque détail en l’homme est une composante de cette dynamique, une force créatrice unique, riche et imprévisible qui perpétue sa subdivision tout au long du processus perfectible.
En effet, une annihilation routinière de cette même pulsion naturelle affaiblirait sa créativité par manque de dynamisme. Elle ne peut réussir que si le mouvement génère une activité créatrice.
La foi militante luttera contre l’idée que l’être humain est un objet passif, malgré lui, d’une réalité toute déterminée.
En conséquence de quoi, notre histoire est censée être conduite en fonction de nos implications et de l’activisme de chaque-un, au quotidien et à jamais.
De cette façon et d’aucune autre nous nous offrons l’opportunité de traiter, de défier nos choix, nos chemins et nos aspirations, illimitées, à reconstruire notre devenir.
Je scrute constamment mon époque et je me dois de témoigner, comme mes prédécesseurs, des crises mondiales à répétition, de la destruction de l’environnement, des inégalités raciales, de classe et de genre, de l’exploitation sauvage de l’économie de marché, des guerres en cours et des errances de ces populations migrantes.
Le pessimiste peut regarder le monde qui l’entoure et s’éloigner de toute illusion de changement et d’amélioration possible.
Mais, voyez-vous, les dernières vagues de protestations et de manifestations, qui embrasent tous les continents, ne le prouvent pas, l’homme continue d’espérer, l’homme continue de croire, l’homme continue de rêver.
Comment se fait-il que dans la forêt, les arbres poussent haut et droits et lorsqu’ils sont isolés, ils étendent leurs branches en désordre et s’élèvent bien peu vers les cimes ? La raison en est aisée, en forêt les arbres cherchent la lumière, se battent pour ne pas suffoquer à l’ombre des autres arbres.
Emmanuel Kant a utilisé cette métaphore pour prouver que sans relations sociales il n’est guère possible de progresser. C’est, selon lui, « la sociabilité insociable des hommes ». Une tendance à vouloir vivre en société mais avec des réserves à son sujet. L’individu veut à la fois s’intégrer et être reconnu de ses amis pour mieux s’épanouir et progresser, mais en même temps, existe une tendance naturelle, contraire, qui cherche à mettre en valeur sa personnalité par rapport au groupe, une tentative de contrôler l’autre ou de le fuir.
Une dynamique qui, selon le « plan (Divin) caché de la nature », conduit l’espèce humaine à vouloir se perfectionner à jamais.
J’aspire encore et toujours, innocent idéaliste que je suis, à me mobiliser et participer afin de voir disparaître les racismes, agir pour l’égalité, la fraternité sociale, le hissage du drapeau de la liberté, contre la violence politique, la haine et la liberté fustigée.
Mes amis, explorons nos cœurs, nos pensées et nos actions, assurons-nous honnêtement de ne pas être les collaborateurs, de près ou de loin, de tout ou partie des événements!
A mon humble avis nous le sommes, à un niveau ou à un autre, consciemment ou non, nous sommes tous responsables, mais pas encore coupables en ce moment, de ce qui se passe autour de nous.
Le fait même que coexistent ensemble, la haine, la violence et plus encore ces délits sociétaux obséquieux, parmi nous, prouve que nous en sommes les partenaires à part entière.
Je sais que c’est une terrible réalité, vraiment difficile à gérer, mais nous sommes responsables du monde dans lequel nous vivons.
Nous devons examiner lesquelles de nos actions ou inactions sont partie prenantes de cet état de fait général, où l’odeur environnementale n’est pas une douce fragrance.
Je déclare, sans l’ombre d’un doute, que notre silence et notre manque de résistance à toute la réalité déficiente, font de nous tous des anticorps de la société de justice et de droit.
Alors, parlons, agissons, faisons ce que nous pouvons aujourd’hui pour reconnaître et accepter le changement, ici est notre seul monde et il faut le cultiver, l’élever et le préserver.
C’est notre peuple, c’est notre pays, c’est notre foi, si nous ne les aimons pas, il nous faudra dépasser nos colères et nos contrariétés. Il nous faudra engendrer cet autre individu, celui de l’altérité, grâce à l’amour qui vibre dans nos cœurs, la sérénité de nos paroles et le respect de tout autre à travers nos actions.
Nous allons dire et raconter, parler et exprimer, nous allons agir et réaliser pour nous-mêmes d’abord, nous améliorer progressivement puis nous étendre vers l’entourage immédiat et ensuite, pas à pas, vers l’espace public.
« Libérés de toute imagination vaniteuse qui enferme l’esprit libre de ses interdits, il devient possible d’appréhender fidèlement l’unité de la vie, comme l’action d’une force essentielle, la volonté. Elle est l’élément qui met en branle tous les rouages de la vie et dévoile la richesse de la volition présente au sein même de l’âme humaine. Oh combien est-elle cruciale et intimement liée au principe universel de la vie? » (Rav kook, 8 kvatzim)
Mazal tov et bonne route au nouveau gouvernement de l’Etat d’Israël!

Nous souhaitons le mieux et le meilleur à la nouvelle Knesset d’Israël!
Bénis soit tu… toi qui nous a maintenus en haleine, nous a encouragés, et nous a permis d’atteindre ce moment !

Rony Akrich

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