La protection sociale
Si vous vivez à l’étranger, il est de la plus haute importance de vous préoccuper de votre protection sociale et de celle de votre famille, en particulier de l’assurance-maladie-maternité-invalidité, de la retraite (de base et complémentaire) et du chômage.
La protection sociale est une question extrêmement complexe qui  recouvre des situations très variables en fonction à la fois :
– de votre  statut personnel : salarié expatrié ou détaché ou recruté localement, non  salarié, sans activité,
– du pays d’accueil : pays de l’Union européenne  (U.E.), de l’Espace Economique Européen (E.E.E.) et de la Suisse ou pays hors UE  et EEE, pays signataires ou non d’une convention de sécurité sociale avec la  France.
Si vous êtes en activité et que vous vous expatriez, vous cessez, du fait de la territorialité des législations de protection sociale, de relever du régime de sécurité sociale français. Vous dépendrez alors de la sécurité sociale du pays d’accueil où vous exercez votre activité, excepté lors d’un détachement qui vous maintient dans le système de sécurité sociale français. Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier de ce statut partout dans le monde au titre, soit de la législation française, soit de la réglementation européenne ou d’une convention internationale signée par la France.
Toutefois, il faut savoir que le statut de détaché, dont la durée est limitée, n’est pas de droit mais dépend de l’employeur qui devra faire les démarches nécessaires auprès de l’administration française concernée (Caisse primaire d’assurance maladie).
En fonction du pays d’accueil, le statut de détaché peut être moins favorable à l’employé qu’un statut d’expatrié bien négocié, c’est à dire comportant au minimum l’affiliation par l’employeur à une assurance privée maladie-maternité-invalidité sérieuse pour toute la famille.
Assurance maladie
Un grand nombre de Français résidant hors de France sont bénéficiaires d’une assurance maladie :
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soit parce que, vivant en Europe, ils sont couverts par le régime de sécurité sociale du pays de résidence,
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soit parce qu’il sont détachés par leur employeur français ou assurés auprès d’une compagnie privée d’assurance,
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soit parce qu’ils sont adhérents à la CFE (Caisse des Français de l’Etranger) ou à la MFOM (Mutuelle France Outre Mer).
Mais il y a encore de très nombreux Français qui ne bénéficient  d’aucune couverture maladie : ils vivent dans des pays où le système de sécurité  sociale est insuffisant, voire inexistant, et leurs revenus ne leur permettent  pas de cotiser à une assurance volontaire.
Avec la loi de modernisation  sociale du 17 janvier 2002 et ses décrets d’application du 19 avril 2002, un pas  en avant a été fait. En effet les personnes ne disposant pas des ressources  nécessaires pour acquitter la cotisation de la troisième catégorie bénéficient  d’une aide pour adhérer à l’assurance-maladie-maternité. Cete aide consiste en  la prise en charge du tiers de la cotisation de la troisième catégorie de  l’assurance-maladie de base.
Pourtant encore beaucoup de Français n’ont pas  les moyens d’adhérer à cette troisième catégorie aidée de la CFE et, sans aucun  moyen face à la maladie, ils sont contraints de se tourner vers l’aide sociale  consulaire, la couverture maladie universelle (CMU) en vigueur en France  n’existant pas à l’étranger.
Assurance-vieillesse
Autre préoccupation des  Français de l’étranger : se constituer une retraite correcte et bénéficier de  tous les droits acquis ici ou là lors de la vie professionnelle. Le premier  point est essentiel dans les pays où les retraites servies par les régimes  locaux sont faibles ; mais les cotisations aux Caisses françaises de retraite  peuvent représenter une charge trop élevée pour les familles. qui risquent de  relever à terme de l’aide sociale.
La coordination des régimes généraux de sécurité sociale est satisfaisante en Europe et dans les pays ayant signé une convention avec la France : la réglementation communautaire européenne ou ces conventions permettent en matière de retraite, le cumul des périodes travaillées dans les divers Etats membres et dans des pays tiers, pour retenir la formule la plus favorable au futur retraité.
Néanmoins en Europe, il est urgent que les autres systèmes de retraites (complémentaires et préretraites) soient également coordonnées afin que chacun obtienne un revenu correct, en rapport avec ce pour quoi il a cotisé et sans être pénalisé par les changements de pays de résidence au cours de sa vie professionnellle.
L’ARRCO supprime la condition de résidence pour la validation des services accomplis en Algérie.
Assurance  chômage
Depuis 1970 c’est le Groupement des ASSEDIC de la  région parisienne (GARP) qui assure la mission nationale de gestion du régime  des Français qui travaillent à l’étranger. Au-delà du recouvrement lié à la  gestion de ce régime le GARP instruit les demandes d’indemnisation des salariés  au chômage. Sa compétence territoriale se situe hors Union Européenne, Espace  Economique Européen et Suisse. Deux types d’affiliation selon l’établissement de  l’entreprise :
• l’entreprise est établie en France et a conclu un contrat de  travail avec des salariés français, suisses ou ressortissants d’un pays de  l’Espace économique européen, en vu d’exercer une activité à l’étranger :  l’affiliation est obligatoire.
• l’entreprise est établie dans un pays  étranger : l’affiliation est facultative. A défaut d’affiliation facultative par  l’employeur les salariés peuvent s’affilier à titre individuel.
L’affiliation facultative ne garantit pas les mêmes prestations que  l’affiliation obligatoire : en effet pour une durée de cotisation plus longue,  la durée d’indemnisation est plus courte. De plus pour l’affiliation facultative  individuelle le salarié supporte seul l’ensemble des contributions : part  salariale et part patronale.
En cas de perte d’emploi ces adhérents du régime  facultatif doivent rentrer en France pour percevoir leurs indemnités de  chômage.
Aide et action sociale  dans les postes consulaires
Elles s’exercent dans le cadre  des CCPAS (comités consulaires pour la protection et l’action sociale). Mais  actuellement l’action sociale est insuffisante et menacée :
=> seuls les plus de 65 ans et  les handicapés peuvent recevoir une aide régulière mais dont le montant stagne  ;
=> les enfants en  situation de détresse peuvent recevoir des secours mensuels spécifiques  ;
=> par contre les  personnes en difficulté qui pouvaient autrefois bénéficier d’une ADD (aide à  durée déterminée) sont pénalisées par la quasi disparition de ce type  d’allocation.
En contrepartie, nous sommes entrés dans une période de  privatisation, le MAE sous-traite de plus en plus l’action sociale aux sociétés  de bienfaisance.
Français du Monde-ADFE demande que l’Etat remplisse sans  faille son devoir de solidarité envers les plus faibles et réponde aux besoins  de nos compatriotes. Pour cela les CCPAS doivent être dotés d’un budget  conséquent.
=> L’aide  sociale en Europe mérite un traitement particulier qui respecte la  réglementation européenne sans pénaliser les Français d’Europe par rapport à  ceux de France.
Adresses  utiles
CFE (Caisse des Français de l’Etranger)
BP  100, 77950 Rubelles – tél : 01 64 71 70 00 – fax : 01 60 68 95 74
www.cfe.fr
MFFOM (Mutuelle Familiale France Outre  Mer) 
19 rue Léon Jouhaux 75483 Paris cedex 10
www.webexpat.com/mffom/
GARP 
14 rue de Mantes, BP 50, 92703 Colombes Cedex
tél : 01 46 52 26 16 –  fax : 01 46 52 20 58
www.assedic.fr
CLEISS (Centre des liaisons européennes et  internationales de sécurité sociale)
11 rue de la tour des Dames – 75436  Paris cedex 09
Tél. : +33(0)1 45 26 33 41 – Fax : +33(0)1 49 95 06 50
www.cleiss.fr