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Twitter deviendra-t-il un jour un vrai business ?

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Créé il y a six ans, le réseau compte déjà 140millions d’adeptes. Mais cette formidable audience n’a pas encore généré beaucoup de revenus. Le rival de Facebook cherche toujours la solution.

Lorsqu’on lui demande s’il connaît Valérie Trierweiler, Dick Costolo esquisse un sourire embarrassé. Puis change de sujet. Visiblement, le patron de Twitter, de passage à Cannes fin juin pour un festival de publicité, n’a pas envie d’épiloguer sur la première girlfriend de France et son désormais célèbre «courage à Olivier Falorni»… On essaie d’en savoir un peu plus auprès de Matt Graves, son chargé de communication. «Il y a 400 millions de tweets envoyés chaque jour sur le réseau, alors un seul message mal placé, vous savez…»

On peut comprendre que les joutes politiques de La Rochelle ne passionnent pas les Américains. Que les pensées profondes de Nadine Morano – «je bulle dans un spa avec des copines» – autre grande adepte du tweet, n’aient pas traversé l’Atlantique. Ce qui est sûr, c’est que Twitter est devenu un immense café du commerce en version numérique et planétaire. En 2011, la plate-forme comptait 140 millions d’utilisateurs dans le monde dont 5 millions en France, qui n’est pas la plus avancée : quidams qui y déversent leurs états d’âme, hommes politiques amateurs de petites phrases, acteurs qui y postent leurs photos…

Paradoxe, cet incroyable trafic génère peu de revenus. Après six ans d’existence, Twitter (qui ne publie pas ses comptes) devrait avoir réalisé 110 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011, selon l’institut eMarketer, bien moins, par exemple, qu’Oscaro.com, un site français de vente de pièces automobiles en ligne a priori plutôt «ancienne économie». Alors, vrai business ou effet de mode ? Selon certaines fuites, Twitter viserait les 800 millions d’euros de recettes d’ici deux ans. Les experts sont dubitatifs. Pierre Méchentel, un des plus fins connaisseurs du Web, patron de Tubbydev, voit mal comment il pourra monétiser son audience. Plus optimiste, Brian Blau, analyste chez Gartner, le voit à 430 millions d’euros en 2014. A Cannes, le DG s’est refusé à donner le moindre ­objectif : «Nous prenons notre temps, nous grandissons lentement, mais sûrement.»

© Capital

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