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Musique : Patrick Bruel, son retour avec un nouvel album !

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Patrick Bruel : « J’ai de la chance, j’ai toujours fait plus jeune que mon âge. »

Nouvel album (« Lequel de nous »), tournée en vue… Patrick Bruel revient avec douze chansons longuement mûries. Toujours soucieux de plaire, comme si rien n’était acquis.

Patrick Bruel, son retour avec un nouvel album 

Après sept ans de réflexion… le retour musical de Patrick Bruel est un événement en soi : un disque de platine assuré, et très probablement le maillot jaune du Top Albums de la semaine.

Fier de son travail, mais toujours anxieux de l’accueil réservé, il nous reçoit dans ses bureaux des Champs-Élysées, et son regard cherche un avis, un retour encourageant. Qui vient sans se forcer : comme toujours, il remplit le contrat tacite avec son public. Pas de déception, pas de révolution non plus.

Patrick sait doser : des chansons « classiques » et des touches de nouveauté dans les arrangements. Il y a du sens et de la musicalité, un grand orchestre enregistré à Londres, et des rencontres artistiques qui viennent enrichir son monde. Explications avec l’intéressant intéressé…

Patrick Bruel parle de son nouvel album « Lequel de nous »

Si l’on résume votre album à deux familles de chansons : les « petits films » et les points de vue sur la société, cela vous paraît-il réducteur ?

Non, c’est juste, c’est mon style. Et parfois ça se rejoint, par exemple dans « Où es-tu ? » la petite histoire rejoint la grande. Je parle d’une femme journaliste, reporter de guerre, que sa famille attend avec inquiétude. J’ai pensé à Florence Aubenas, entre autres. J’ai vécu avec une journaliste, c’est terminé maintenant. C’est un sujet que je voulais aborder depuis longtemps, il me manquait juste un angle pertinent. Quand j’ai participé à un gala de soutien à des journalistes pris en otage, la rencontre avec leur famille a été le déclic. J’avais besoin de ce prisme humain.

Les amours de « She’s gone » et « Rome », c’est plus du vécu ?

Oui pour les deux. Mais j’ai un peu romancé « She’s gone », l’histoire d’une fille que je recroise au fil des années, dans des endroits complètement différents… Je l’ai terminée l’été dernier à Londres, où j’étais allé faire un tour aux Jeux Olympiques.

« Maux d’enfants » aborde l’usage du Net par les petits…

C’est parti d’une expérience un peu violente vécue par un de mes fils, à l’école. J’ai réalisé que le Net était devenu une autre cour d’école, où la violence des mots, les règlements de compte, pouvaient mener parfois à des suicides, on l’a malheureusement vu dans l’actualité. Le côté génial du Net, c’est que sur ma page Facebook, je peux m’adresser directement à 260 000 personnes en même temps. Super, rien à dire. Mais c’est notre rôle de parents d’avertir des effets pervers qui existent aussi. J’ai un contrôle parental. Dans la rue, on ne traverse pas au rouge : sur le Net c’est pareil, il y a aussi des feux rouges. Dans ma chanson, j’adore la partie rap de La Fouine, à qui j’ai demandé d’aller plus loin que je ne pouvais le faire moi-même. En vingt minutes chrono, il a écrit des mots qui dépassait mes espérances.

Patrick Bruel, ses coups de coeur

En plus de Marie-Florence Gros, la chanteuse L. écrit pour vous. Une envie de textes féminins ?

J’ai adoré l’album de Camélia Jordana, et particulièrement la chanson « Tu pars » écrite par L., que j’écoutais en boucle au grand désespoir de mon entourage. Quand j’ai fait l’émission de Drucker, L. était dans la liste d’invités qu’ils me proposaient. Je n’avais pas encore écouté son album, mais j’ai tout de suite dit oui. Après l’émission, je lui ai proposé de réfléchir à une chanson pour moi. On s’est revus deux mois plus tard, elle est venue au bureau, on a parlé… et deux jours après j’avais cette chanson magnifique, que j’ai immédiatement voulu essayer en piano-voix. On a gardé les premières prises, et elle a pleuré en la découvrant.

Vous êtes un fan déclaré d’Alexandre Jardin, et « tremblez de regrets » dans les librairies, face à tant de plumes à découvrir… Que lit Patrick Bruel ces jours ci ?

J’ai été extrêmement touché par le livre « Des gens très bien » d’Alexandre. Sa démarche était un vrai acte de courage. L’idée de régler ses comptes avec le passé pour ne pas transmettre les problèmes à sa descendance, ça me parle. En ce moment, je lis le dernier Jacques Attali, brillant comme toujours. Il a raison de ramener la lumière de Diderot dans le monde actuel. À part ça, je passe beaucoup de temps à lire des scénarii, pour répondre dans des délais raisonnables à ceux qui me les proposent. Et j’attends le break des fêtes pour me poser dans ma maison de campagne avec un peu de lecture.

Patrick Bruel nous parle de lui

Regrettez-vous la mort annoncée du CD, et des petits magasins de disques ?

Mon bureau se trouve à deux pas du mythique Lido Musique, l’ancien disquaire des Champs-Élysées, qui fut le plus grand du monde pendant un moment. J’y ai découvert plein de choses que les vendeurs me conseillaient. Pour moi, le rendez-vous essentiel reste celui de la scène. C’est ma première motivation quand je fais un disque. J’ai eu la chance de connaître des scores de ventes qui n’existeront plus. Avec « Entre deux », j’ai atteint 2.800.000 ventes, aujourd’hui c’est tout-à-fait impossible de refaire ça. Il y a moins de points de rencontre avec le public, c’est vrai. Et surtout, je regrette que l’on perde un peu la notion de l’album, que l’on écoute de A à Z, avec sa pochette, son histoire, sa complexité…

Un chanteur c’est aussi un séducteur. Vous vous entretenez ?

Je fais attention à mon hygiène de vie, par périodes. En ce moment, je serre ! Du sport, oui, un petit peu. Mais le noir de mes cheveux est encore naturel à l’heure qu’il est. Il y a bien quelques blancs qui se baladent, mais pas très nombreux. J’ai de la chance, j’ai toujours fait plus jeune que mon âge. Après, on ne peut pas lutter contre l’inéluctable…

Là, maintenant, tout de suite, à qui aimeriez-vous dédier « Viens tout contre moi » ?

À tous les gens qui acceptent l’idée de se séparer sans se déchirer.

Patrick Bruel, Lequel de nous, 16,99 euros

 

Par Pierre Fageolle, le 29 novembre 2012
http://www.femmeactuelle.fr

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