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24h avec un soldat : Égypte, la menace invisible !

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Série exclusive : 24h dans l’intimité des combattants de Tsahal. De la frontière libanaise aux dunes du Sinaï, découvrez le quotidien d’une jeunesse pas comme les autres qui se bat pour protéger son pays.

Égypte, la menace invisible

Le décor est spectaculaire. Quelque part au milieu du Néguev : c’est là que le bataillon Caracal monte la garde pour empêcher les infiltrations terroristes. Sa spécificité ? Les combattants sont des hommes et des femmes, tous volontaires pour ce service à haut risque en première ligne. Le paradoxe est que l’Égypte est le premier voisin d’Israël à avoir signé un accord de paix. “La paix a un prix”, explique sur place le Lieutenant Oron. “Nous sommes des combattants. Notre rôle est de combattre pour protéger la paix.”

Les choses ont bien changé depuis la signature des accords de paix entre Le Caire et Jérusalem. Le Sinaï s’est transformé en une arrière base pour de multiples groupes terroristes qui sont déjà passés à l’acte, notamment en juin dernier en tuant des ouvriers israéliens ou encore en septembre dans une attaque qui a coûté la vie à un soldat de 20 ans. La liste des exemples est encore longue. Pour faire face à la menace, Israël a entrepris la construction d’une barrière de sécurité le long de la frontière israélo-égyptienne.

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“Il n’y a aucune différence entre elles et nous. Ce que nous faisons, elle le font aussi. Il y a quelques mois, c’est d’ailleurs une soldate qui a abattu un terroriste. La menace est en effet réelle.

 

Etre soldat à la frontière du Sinaï à une époque où l’Egypte traverse de nombreux troubles est un défi au quotidien. Aux tentatives d’infiltrations terroristes s’ajoutent celles d’Africains qui tentent de rejoindre illégalement Israël pour fuir leur pays ou chercher du travail. En plus donc de devoir veiller à la sécurité du pays, ils doivent prendre en charge la situation humanitaire, souvent intenable, de ceux qui tentent d’entrer en Israël. “Plus d’une fois j’ai eu pour responsabilité d’aller apporter à manger et à boire à des Africains complètement déshydratés après une marche épuisante”, se souvient Louis. “Le problème est que les terroristes utilisent ces moments, au cours desquels ils nous jugent faibles, pour mener des attaques surprises…”

 

Louis a la voix posée.”Déjà plus de deux années ont passé depuis mon entrée à l’armée ! Le temps passe à une vitesse…”, dit-il avec le sourire.

 

Deux mondes : le jeune homme et le soldat

 

Les événements ne le laissent pas indifférent mais il agit en professionnel malgré son jeune âge. Il y a quelques minutes il était coiffé d’un casque, d’un gilet renforcé en céramique, d’une arme lourde et il patrouillait le long de la frontière. A présent il est sur son lit et échange des sms avec sa copine. Deux mondes complètement différents qu’il traverse chaque jour et qu’il tente de concilier sans se laisser perturber. Cette expérience c’est aussi celle de Hannah, une Française qui s’est installée en Israël il y a deux ans. “Quitte à faire l’armée, autant le faire jusqu’au bout”, dit-elle avec simplicité pour expliquer son choix de devenir soldate combattante. “Parfois je vais en France pour les vacances. J’essaie d’expliquer à mes amis restés là-bas ce que je vis, mais je sens bien qu’ils ne peuvent pas vraiment comprendre mon quotidien…Alors j’évite le sujet et j’appelle mes amis de l’armée pour prendre des nouvelles.”

 

La nuit est tombée depuis longtemps sur le désert. Le froid glacial de l’hiver et l’obscurité se sont installés. Certains soldats troquent leurs uniformes pour des survêtements chauds. Avant d’aller dormir, des groupes se forment spontanément dans plusieurs chambres pour voir un film sur un petit écran installé sur le sol, jouer aux cartes, lire ou simplement discuter.

 

 

Embarquez pour 24 heures aux côtés de combattants, yeux dans les yeux avec la menace terroriste.

05H35 – Première patrouille

Il fait encore nuit mais les soldats de la première patrouille sont debout. Louis est agent de liaison, il accompagne le commandant de la compagnie lors de tous ses déplacements. Après une dizaine de minutes de route, réunion des forces présentes avant de s’engager sur le terrain. Le commandant rappelle les règles de sécurité et les possibles menaces d’attaques et de kidnappings. Les combattants du premier hammer sont chargés de sortir du véhicule et de vérifier chaque conduit d’eau le long de la barrière. 100 mètres derrière eux, les soldats du second hammer les sécurisent. En dernière position, la jeep de Louis qui reçoit et transfert chaque message. Après un peu plus d’une heure, le soleil se lève et l’ambiance se détend peu à peu. Louis raconte à propos des patrouilles : “La première semaine, tu es plein d’adrénaline. Après, ça devient la routine”. A la sortie de la dernière section, le commandant explique les relations avec les forces égyptiennes, de l’autre côté de la barrière : “Nous les prévenons parfois des menaces d’attentats. Parfois on les teste. Disons qu’il y a de manière générale une coopération entre les deux armées mais on ne peut pas compter que sur eux.”

10h00 – Levée du drapeau

Retour à la base. Après s’être levé, le reste de la compagnie néttoie de fond en comble leurs batiments. A dix heures pile, les soldats se regroupent et forment les rangs. Le vice-commandant énumère le programme du reste de la journée et discute de certains problèmes. La réunion se termine par la levée du drapeau et le chant de la Tikva, l’hymne national. Directement après, les soldats démontent leurs armes pour un nettoyage intensif. Ils n’ont pas peur de mettre la main à l’huile.

 

12h00 – Changement de garde

Il est midi, un nouveau tour de garde commence. Depuis le haut des postes de contrôle, si l’on fait abstraction des armes et du danger, la vue est splendide. Le soleil au zénith éclaire tous les coins du désert. “On a de la chance d’être en hiver parce qu’en été, la chaleur est étouffante. Mais bon, certains préfèrent ça aux nuits froides de l’hiver. Ici dans le désert, ca peut tomber très bas.”

15h30 – Patrouille de fermeture

Après avoir assisté le commandant de la compagnie dans une série de réunions, Louis rejoint le vice-commandant de la compagnie pour la patrouille de fermeture, la dernière qui inspectera la barrière de sécurité tant qu’il fait jour. L’ambiance est un peu plus détendue puisque les tentatives d’infiltrations s’opèrent pour la très grande majorité durant la nuit. Après avoir reçu le briefing, les trois véhicules s’élancent en direction de la frontière. Une vingtaine de minutes plus tard, le commandant ordonne au chauffeur de s’arrêter : il a reperé deux individus à pieds à quelques centaines de mètres de la barrière. Il sort ses jumelles pour vérifer si ils sont armés ou s’il s’agit de simple civils. Louis informe les deux autres véhicules et la base militaire. Pour cette fois, aucun danger, mais la concentration reste maximum.

 

18h30 – Entrainement physique

“Les gardes sont assez statiques de manière générale. C’est important pour nous de continuer de bouger et d’entretenir notre corps”, raconte un des soldats participants à l’entraînement physique du début de soirée, avant le repas. Chaque groupe dans sa propre série : sauts à la corde, pompes, abdos… Tout cela au rythme des ordres de l’instructrice d’éducation physique. L’important est de rester en forme, car lorsque la menace se concrétise, elle est se solde souvent par des coups de feu voire des morts.

Le froid se ressent déjà, certains continueront les gardes pendant la nuit, les autres auront la soirée de libre.

“A 17 ans je suis devenu totalement indépendant”

Louis profite de cet instant pour retourner dans sa chambre, retirer son casque, son équipement, s’asseoir sur un lit et poser son arme sur ses genoux. Pour lui comme pour les autres, la journée a été longue. Certains utilisent ce moment pour trouver un endroit où leur téléphone portable capte un signal et ainsi pouvoir parler avec leur famille. Louis, lui, saisit l’occasion pour envoyer des sms à sa copine. Il n’a plus aucun contact avec sa famille depuis des années et il est à ce titre considéré comme “soldat seul” de Tsahal.

“Quand j’avais un an, mon grand-père m’a emmené en France. J’ai vécu là-bas jusqu’à l’âge de 13 ans, avant de revenir en Israël. Rapidement je me suis rendu compte que ma famille et moi n’arrivions pas à nous entendre”, explique-t-il. “A 17 ans je suis devenu totalement indépendant. J’ai commencé à travailler et à vivre à Haïfa.”

Louis revient aussi sur son choix d’être combattant. “Pour être franc, je ne souhaitais pas être affecté à Caracal, j’avais des préjugés, je pensais que si des filles étaient avec nous, ça ne faisait pas de moi un vrai combattant. Aujourd’hui évidemment je vois les choses autrement…”

“Il n’y a aucune différence entre elles et nous. Ce que nous faisons, elle le font aussi. Il y a quelques mois, c’est d’ailleurs une soldate qui a abattu un terroriste. La menace est en effet réelle.

 

Etre soldat à la frontière du Sinaï à une époque où l’Egypte traverse de nombreux troubles est un défi au quotidien. Aux tentatives d’infiltrations terroristes s’ajoutent celles d’Africains qui tentent de rejoindre illégalement Israël pour fuir leur pays ou chercher du travail. En plus donc de devoir veiller à la sécurité du pays, ils doivent prendre en charge la situation humanitaire, souvent intenable, de ceux qui tentent d’entrer en Israël. “Plus d’une fois j’ai eu pour responsabilité d’aller apporter à manger et à boire à des Africains complètement déshydratés après une marche épuisante”, se souvient Louis. “Le problème est que les terroristes utilisent ces moments, au cours desquels ils nous jugent faibles, pour mener des attaques surprises…”

 

Louis a la voix posée.”Déjà plus de deux années ont passé depuis mon entrée à l’armée ! Le temps passe à une vitesse…”, dit-il avec le sourire.

 

Deux mondes : le jeune homme et le soldat

 

Les événements ne le laissent pas indifférent mais il agit en professionnel malgré son jeune âge. Il y a quelques minutes il était coiffé d’un casque, d’un gilet renforcé en céramique, d’une arme lourde et il patrouillait le long de la frontière. A présent il est sur son lit et échange des sms avec sa copine. Deux mondes complètement différents qu’il traverse chaque jour et qu’il tente de concilier sans se laisser perturber. Cette expérience c’est aussi celle de Hannah, une Française qui s’est installée en Israël il y a deux ans. “Quitte à faire l’armée, autant le faire jusqu’au bout”, dit-elle avec simplicité pour expliquer son choix de devenir soldate combattante. “Parfois je vais en France pour les vacances. J’essaie d’expliquer à mes amis restés là-bas ce que je vis, mais je sens bien qu’ils ne peuvent pas vraiment comprendre mon quotidien…Alors j’évite le sujet et j’appelle mes amis de l’armée pour prendre des nouvelles.”

 

La nuit est tombée depuis longtemps sur le désert. Le froid glacial de l’hiver et l’obscurité se sont installés. Certains soldats troquent leurs uniformes pour des survêtements chauds. Avant d’aller dormir, des groupes se forment spontanément dans plusieurs chambres pour voir un film sur un petit écran installé sur le sol, jouer aux cartes, lire ou simplement discuter.

 

Pour quelques heures, sous un ciel étoilé au milieu de nulle part, entourée de dunes de sable et de roche, la jeunesse reprend ses droits sur la menace terroriste. Jusqu’à la prochaine garde.

http://tsahal.fr

 

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