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Les oubliés du 8 Novembre 1942 à ALGER

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LES OUBLIES DU 8 NOVEMBRE 1942 a ALGER.

association Moriel debarquementLes Lois pétainistes sont contraignantes pour la communauté juive dans toute l’Algérie. Le gouvernement de Vichy a décrété d’abroger le DECRET CREMIEUX  d Octobre 1870 qui faisait de l ensemble des juifs de l Algérie des citoyens français de droits et de devoirs.
70 années plus tard, en octobre 1940, ils perdent cette Nationalité Française. Ils deviennent des JUIFS INDIGÈNES sous la juridiction de l ETAT FRANCAIS. On place sur leur carte d Identité Française un tampon rouge qui porte la mention.. « JUIF »
Les Français disent que La FRANCE a declare la guerre a l ALLEMAGNE….A CAUSE des JUIFS…!!!.. et c est en juin 1940 que les Français declarent a nouveau avoir perdu la guerre  ..A CAUSE des JUIFS..!!!
La communauté juive d Algérie ressent un étrange pressentiment de faiblesse et de grands dangers. Ils ont des échos incompréhensibles et tellement irréels que l’Allemagne nazie fait subir a toutes les communautés juives européennes.
Pour eux, c est l ANTISEMITISME,  la bête immonde qui refait surface dans le continent europeen et qui peut s etendre maintenant sur le continent africain.
Avec les conditions d armistice signees avec l Allemagne vainqueur, L ETAT FRANCAIS rentre dans la COLLABORATION.
Seul le Général de GAULLE lance un appel le 18 Juin 1940 a la radio de Londres.. » La FRANCE A PERDU UNE BATAILLE,…ELLE N A PAS PERDU LA GUERRE. »
C est un veritable APPEL a la RESISTANCE et contre l ALLEMAGNE NAZIE et contre la COLLABORATION de l ETAT FRANÇAIS qui s annonce Antisémite avec SES Lois Raciales.
A Alger et également a ORAN, on a aussi entendu l Appel du 18 Juin 1940 mais l Algérie, ce n est pas comme en France, et les distances sont beaucoup plus importantes et toutes les frontières avec l extérieur sont fermées.
On note quelques tentatives infructueuses, les personnes sont recuperees et envoyées au fin fond du territoire algérien, d après des témoignages, elles n auraient pas survecu a leurs déportations.
C est en novembre 1940 que 4 personnes a Alger, monsieur Andre TEMIME, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et ensuite Jean GOZLAN  decident de rassembler une jeunesse juive pour les préparer a se defendre en cas de violences ou de persecutions contre la communaute juive. Les petainistes n aiment pas les juifs et les juifs n aiment pas les petainistes.
Les Juifs sont installes dans le quartier de la basse casbah, c est un guetto coince entre le centre ville europeen et le quartier populaire de bab el oued ou cohabitent des ethnies differentes dont de nombreuses familles juives. Les fondateurs choisissent un lieu de rencontre, ils creent une salle de gynastique a la rue Juba, ou pourront s entrainer des jeunes des quartiers avoisinants, seuls les juifs sont recrutes pour la resistance, dans le plus grand secret. Ce sera leur couverture, cette salle s appellera la Salle GEO GRAS.
Pour rester dans le secret le plus absolu, les fondateurs appliquent un système novateur, il n y aura pas d organigramme. C est des petits groupes de « résistants » qui ne se connaîtront jamais les uns les autres et toujours en communication par un nombre très limite de 5 personnes, les « chefs » ne seront jamais connus par la base jusqu au soir du samedi 7 au dimanche 8 novembre 1942.
Ils etaient denombres a 800 personnes (juives et non-juives) dans la ville d Alger, plus de mille dans la region d Oran, 48 heures avant l heure H..
Les armes promises par les Americains a la reunion de Cherchell n arriveront jamais.
C est presque sans armes, ou avec de vieux fusils datant de la 1ere guerre mondiale, qu ils attaqueront pour Alger seulement, la Totalite de tous les batiments administratifs, Civiles et Militaires au risque et peril de leur propre vie.  Ils feront prisonniers les plus Hautes Autorites militaires dont l Amiral DARLAN, le General JUIN, le General KOELTZ, la residence du Gouverneur General de l Algerie ainsi que le Prefet Emmanuel TEMPLE dans sa prefecture et d autres officiers et officiers genereaux. Plusieures leaders des mouvements petainistes anti-juifs seront arretes a leur domicile et conduits au Commissariat Central ou ils seront retenus prisonniers pendant de nombreuses heures.
A Oran, la resistance armee n aura pas lieu a cause d une maladresse d un des principaux chefs du secteur, les combats seront meurtriers et dureront 3 jours.
A Alger, a 1 heure du matin, tous les commandos passent a l attaque dans plus de 15 lieux differents dans toute la ville et aux environs, dans les casernes a l est et a l ouest de la Capitale.. Sur les 377 personnes qui se sont presentes, on denombre 312 juifs qui arrivent en grande majorite de la Salle Geo Gras. Ils ont ete regroupes dans les appartements de monsieur et madame Emile ATLAN qui leur ont remis toutes les armes qu ils avaient cache depuis deux longues annees dans leur appartement ou aux etages superieurs de leur maison ainsi que dans la salle Geo Gras. Au dessus de chez eux, au 4 eme etage, c est la famille Raphael et Stephane ABOULKER, cousins germains de Jose ABOULKER, qui seront les chefs de cette section majoritaire en nombre et complementaire aux autres petits groupes ou gropuscules de partisans gaullistes composes de non-juifs et egalement de juifs c est le groupe d Henri d Astier de La Vigerie. Les « rebelles » seront encadres sur le plan militaire par un peu plus d une dizaine d officiers ou officiers generaux du service actif. Le PC de l ensemble de la « resistance » est localise au 26 rue Michelet, c est l appartement de Jose ABOULKER
A la conference de CHERCHELL, il avait ete convenu que les jeunes « resistants » seraient releves au bout d un peu plus de deux heures par des commandos Allies debarques au village de la Pointe Pescade tout proche, a 5 ou 6 kilometres de la ville. Les Allies investiront par les hauteurs en prenant Alger en tenailles seulement 15 heures plus tard.
C est le Commandant DORANGE qui reussira a liberer toutes les places neutralisees par les « insurges ». Il y aura deux morts du cote des « resistants », une vingtaine du cote des allies sur le port d Alger, plus de 60 morts des troupes Alliees au debarquement sur l ouest, du cote de Sidi Ferruch des suites du mauvais aiguillage des chaloupes de debarquement.
Les petainistes feront 50 prisonniers parmi les « insurges » qui seront gardes 5 jours et menaces par 3 fois d etre executer pour « terrorisme gaulliste » . C est seulement a leur liberation qu ils apprendront que le debarquement des Allies avaient reussi.
Franklin ROOSEVELT avait mise avec le Consul General Robert MURPHY sur le ralliement de l ensemble de l Armee d Afrique autour de l arrivee du General GIRAUD, et c est avec l Amiral DARLAN que le General CLARK negocie la reddition de la France de Vichy pour Alger seulement. Ce sera de meme pour ORAN et le MAROC trois jours plus tard.
Dans le temoignage de monsieur Jacques ZERMATI dans le tele-film de madame Christine LEVISSE-TOUZE, celui ci declare : » Au soir du 8 novembre, rien n avait change.. tous les hauts responsables que nous avions arretes le matin meme, tous les fonctionnaires que nous avions neutralises retrouvaient TOUS leur poste. »
On pouvait declarer que… » Apres VICHY, c etait toujours VICHY…!!!! »
Il est ecrit dans le livre de monsieur Henri MSELATTI a la page 187… »… Les « resistants » juifs sont dans l ombre. Voici ce que declare Lucien ADES.. »Nous rasons les murs. Nous preferons attendre le crepuscule pour quitter nos lieux de retraite. C est maintenant que commence pour nous la clandesdinite. Aucun ne peut comprendre l attitude des Americains. Jamais Alger n a ete si insolemment aux mains de Vichy.. »
Mario FAIVRE manifeste egalement sa deception : « Andre ACHIARY me dit son extreme souci de voir combien les evenements se deroulent a l oppose de nos espoirs. Nous, les Resistants, une fois notre action achevee et malgre son extraordinaire SUCCES, sans appui, sans moyens ; nous devons faire face a une armee  qui, dans sa quasi-totalite, jugerait normal que nous soyons TOUS FUSILLES.. »
Et enfin, le President de l Association de la LIBERATION de la FRANCE du 8 novembre 1942, monsieur Bernard PAUPHILET toujours survivant (96 ans) m ecrit dans un couriel qu il m adresse : » …La grande majorite de mes compagnons etaient juifs et la France Libre en etait absente bien que nous etions TOUS GAULLISTES…En consequence, l Histoire officielle en FRANCE donne plus de place a la prise de l insignifiante oasis de KOUFRA par LECLERC qu a la prise d ALGER (future capitale de la FRANCE et siege du Gouvernement) par pres de 400 « resistants » juifs pour la plupart…. » Vous etes les seuls (associations Moriel/Morial) a vous interesser a ces evenements, je compte sur votre impartialite… »
Note personnelle: Depuis la creation de l Association de la Liberation Francaise du 8 novembre 1942, les participants de cette action heroique (sauf quelques exceptions pour faits de resistance sur le territoire metropolitain) dont le premier President etait le Lt Colonel JOUSSE, n ont jamais obtenu l agrement du Conseil National de la Resistance ( CNV) malgre les nombreuses interventions administratives repetees par les differents societaires de l Association et notament et par le general JOUSSE, et par monsieur Raphael ABOULKER et par monsieur Raoul COHEN-ADAD, secretaire general de l Association et cela jusqu en 1962 et bien au dela pour certains noms nommes dans les archives de l Association.
Pour les Hautes Instances de la Resistance, cette fameuse journee du 8 novembre n est pas consideree comme un Haut Fait de Resistance..???
Le 8 novembre 2012, nous avons commemore avec MORIEL en Israel et MORIAL en France, Memoires et Traditions des Juifs d Algerie, dans un Devoir de Memoire, le 70 eme anniversaire du 8 novembre 1942. Cette annee, nous reconduisons cette commémoration afin que tous ces « resistants », Juifs et Non-Juifs ne soient plus les OUBLIES DU 8 NOVEMBRE 1942 et que TOUS leurs noms soient benis a jamais. Amen

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