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Frictions entre Israël et la France sur la résolution palestinienne

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L’État hébreu se dit « déçu » que Paris ait soutenu le projet de texte palestinien qui a échoué au Conseil de sécurité de l’ONU.

Entre Israël et la France, l’heure est au coup de froid. Signe de cette tension: Patrick Maisonnave, l’ambassadeur de France à Tel-Aviv, est officiellement «invité» vendredi au ministère israélien des Affaires étrangères, à Jérusalem. Une initiative qui ressemble fort à une véritable convocation. «Nous souhaitons clarifier un point de friction, un contentieux, et exprimer notre déception après le vote mardi de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en faveur d’un projet de résolution palestinienne particulièrement extrémiste», affirme Emmanuel Nachson, porte-parole de la diplomatie israélienne. Ce texte, qui a finalement été repoussé in extremis à une voix près, appelait à la conclusion d’un accord de paix israélo-palestinien d’ici à un an, et surtout, à un retrait israélien de la Cisjordanie et de la partie arabe de Jérusalem d’ici la fin de 2017. Auparavant, la France avait proposé un projet avec un calendrier beaucoup moins contraignant qui a été sérieusement amendé par les Palestiniens.

«Nous ne comprenons pas comment Laurent Fabius a pu mettre au point un projet de résolution modéré, puis que la France se prononce en faveur d’un texte inacceptable, qui ne tient aucun compte des impératifs politiques et sécuritaires d’Israël», a poursuivi le porte-parole. Ce message a également été transmis via Yossi Cohen, le patron du conseil pour la sécurité nationale qui a téléphoné à Jacques Audibert, le conseiller diplomatique de François Hollande, a révélé le quotidien Haaretz. Benyamin Nétanyahou avait lui-même pris les devants, en rejetant il y a trois semaines la proposition française. «J’ai dit à François Hollande que cette initiative négative ne pourrait aboutir qu’à des résultats contraires à ceux espérés», avait confié le premier ministre à des journalistes. Pour les dirigeants israéliens, cette querelle illustre surtout la dégradation des relations entre Israël et l’Europe. Ce divorce s’est notamment traduit par une série de votes récents de plusieurs Parlements européens, dont l’Assemblée nationale et le Sénat français. Ces votes appellent les différents gouvernements à reconnaître en bonne et due forme un État palestinien, sans attendre la fin des négociations totalement bloquées depuis le printemps, malgré les efforts déployés par John Kerry, le secrétaire d’État américain.

Abbas se tourne vers la Cour pénale internationale

Les Palestiniens se félicitent de cette évolution de l’Europe. Résolu à aller de l’avant, Mahmoud Abbas est désormais décidé à utiliser cet atout pour se battre sur un autre front. Immédiatement après cette défaite prévisible au Conseil de sécurité de l’ONU, les Palestiniens se sont empressés de signer leur demande d’adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye. «Ils nous attaquent, ils attaquent notre territoire tous les jours. Auprès de qui allons-nous nous plaindre? Le Conseil de sécurité nous a laissés tomber. Où pouvons-nous aller?», a expliqué le président palestinien, lors d’une réunion retransmise à la télévision. Une telle participation pourrait permettre aux Palestiniens d’engager des poursuites visant des dirigeants israéliens pour «crimes de guerre», notamment lors de l’opération menée cet été par l’armée dans la bande de Gaza contre les islamistes du Hamas qui contrôlent cette région.

Benyamin Nétanyahou a dénoncé le «culot» des Palestiniens qui, selon lui, risquent de se tirer une balle dans le pied. «C’est l’Autorité palestinienne qui a le plus à craindre de la CPI puisqu’elle a formé un gouvernement avec le Hamas, un groupe reconnu comme terroriste et qui, au même titre que l’organisation de l’État islamique, commet des crimes de guerre», a proclamé le premier ministre, en assurant qu’il ferait tout pour «défendre les soldats de Tsahal, l’armée la plus morale du monde». Malgré ces déclarations qui se veulent rassurantes, une certaine inquiétude est perceptible. Pour les Israéliens, la possibilité même lointaine que des ministres et des officiers en activité ou à la retraite, puissent un jour être arrêtés lors de voyages à l’étranger et traînés en justice relève d’un véritable cauchemar

http://www.lefigaro.fr/

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